mardi, mai 30, 2006

 

Quelle tristesse

Shohei Imamura est mort. Il avait 79 ans.

Né à Tokyo en 1926, ancien assistant du grandissime Yasujiro Ozu dans les années 50, il fut a la pointe de la Nouvelle Vague japonaise dans les années 60 (en compagnie de ce cher Nagisa Oshima).
Mine de rien, l'homme avait aussi gagné deux palmes d'or (en 83 pour La ballade de Narayama et en 97 pour L'anguille, ex-aequo avec Le goût de la cerise d'Abbas Kiarostami), ce qui n'est tout de même pas à la portée du premier venu, il faut bien le dire.
Son dernier long datait de 2001 (De l'eau tiède sous un pont rouge). En 2002, il participait également au projet 11'09'11.
Ici, dans Senses of Cinema, une belle analyse de son cinéma

J'aimais son onirisme, sa poésie, sa dureté, son regard sur les femmes. Mais si les films resteront, le cinéma perd un de ses grands aujourd'hui.

samedi, mai 27, 2006

 

Lady vengeance

Lady Vengeance débarque, sans réels tambours ni trompettes. Mais les méritait-il vraiment?

Ange ou démon ?
Avec Lady Vengeance, Park Chan-Wook raffine son art mais épuise son propos.

Voilà donc le troisième volet de la trilogie de la vengeance concoctée par ce petit chéri des foules, notamment festivalières, qu’est le cinéaste sud-coréen Park Chan-Wook. Et après avoir questionné le cercle vicieux qu’elle engendre dans Sympathy for Mr. Vengeance, après en avoir observé les ravages sur l’âme humaine dans Oldboy, c’est désormais sur ses vertus rédemptrices qu’il se penche dans Lady Vengeance.
Geum-ja a passé 13 ans de sa vie en prison pour l’enlèvement et le meurtre d’un petit garçon de 5 ans. Mais elle n’a pas commis ces crimes et rumine pendant toutes ces années un plan de vengeance contre le véritable coupable. Dès sa sortie, aidée par d’anciennes co-détenues, elle se met donc à la recherche de M. Baek(Choi Min-Sik, M. Oldboy), son ancien instituteur. Mais sur le chemin, elle retrouvera également sa propre fille, adoptée par un couple australien.
Version aussi stylisée que confuse d’un Kill Bill âpre et sordide, Lady Vengeance, incarnée par le minois triste et grave de Lee Yeong-Ae, une vedette de la télé sud-coréenne, tente alors de trouver au fil de ses pérégrinations ce supplément d’âme propre à laisser fuser la réflexion. Peine perdue. Car si le sang coule dans Lady Vengeance, l’âme, elle, y sèche au vestiaire.
La faute à un scénario alambiqué, sautant du coq à l’âne, du passé au présent, d’un personnage à l’autre, sans réellement prendre le temps de tisser ses liens mais appuyant sans cesse un inutile symbolisme religieux. Un embrouillamini de scènes décousues qui fait alors passer le style racé et ambitieux de Park Chan Wook pour de la vulgaire esbroufe, mise là pour épater le chaland.
Car il faut le dire, Lady Vengeance, comme ses prédécesseurs, épate par son sens visuel. Trouvailles formelles, montage astucieux, enrobage musical envoûtant, tout respire la maîtrise et la précision d’un cinéaste en pleine possession de ses moyens. Tant de style au service d’un propos si mince, c’est presque du gâchis.

vendredi, mai 26, 2006

 

Police

Et non, Cannes ce n'est pas que des films, du champagne et des jolies robes.
C'est aussi l'endroit où certains réalisateurs se lâchent. La preuve, cette anecdote bizarre, lue dans le dossier spécial Cannes du Nouvel Obs.

Usage de faux
Le réalisateur Xavier Beauvois a été interpellé dans la nuit de mercredi à jeudi à Cannes pour avoir tenté de se faire passer pour un policier avec une fausse carte empruntée aux accessoires de son dernier film, "Le petit lieutenant", selon une source policière.
Le cinéaste, qui stationnait en scooter à la gare routière de Cannes à un endroit où il gênait la manoeuvre d'un chauffeur de bus, a refusé de déplacer son engin en affirmant au conducteur qu'il était policier et en lui présentant une carte pour l'attester.
Quelques heures plus tard, après avoir de nouveau croisé le cinéaste, âgé de 39 ans, à proximité d'un lieu où se déroulait une soirée du festival, le chauffeur de bus a fait part à la police de ses doutes sur l'authenticité de la carte de fonctionnaire présentée par Xavier Beauvois, rapporte le quotidien Nice-Matin.
Ce dernier a été interpellé et conduit au commissariat où il a indiqué que la carte provenait des accessoires de son dernier film, "Le petit lieutenant", qui se déroule dans le milieu policier.
Le cinéaste encourt des poursuites pour "usage de faux".

Niaiseux...

Allez, d'ici juillet, mois de sortie prévu pour Le petit lieutenant au Québec, on s'offre le droit de ricaner. Ensuite, on oublie et on va voir cet excellent film dont Pialat aura pu être fier.

 

Et les Shadoks pleuraient

Peut-être ne connaissez-vous pas Les Shadoks, ce dessin animé absurde, rempli de délicieux non sens, crée par Jacques Rouxel en 65 et lancée à la télévision française en 68? Comme d'habitude, Internet saura fidèlement vous aider à les découvrir.

Mais aujourd'hui, Les Shadoks sont tristes. Claude Piéplu, l'homme qui narrait leurs aventures comme personne, est mort.
Comédien, essentiellement de théâtre, l'homme avait aussi tourné avec Chabrol, Bunuel, Mocky, Costa-Gavras ou Polanski...Beaucoup plus accessoirement, il était Panoramix dans le premier Astérix.
Petite larme.

mardi, mai 23, 2006

 

L'influence de la critique

Aujourd'hui, dans The Guardian paraissait un article de Philip Frence (The Observer) intitulé: "Are the critics able to stop a turkey in its tracks?"

Et dans cet article, voilà que notre ami pose la question qui fâche: quelle est l'influence des critiques sur l'affluence des spectateurs en salles? En prenant l'exemple de Da Vinci Code, il forge alors le concept assez bien trouvé des films "critic-proof". Je ne saurais être plus d'accord.
Que ce soit cette bouse philosophico-religieuse qui s'est mangée une jolie volée de bois vert critique ou les prochains X-Men, une flopée de films n'ont absolument pas besoin de critiques. Le journaliste pourrait même écrire ses souvenirs de vacances à la place de son papier, ça n'y changerait rien: la publicité et le marketing ont déjà fait tout le travail et la plupart des gens intéressés par la chose iront la voir, moisie ou pas.
Ceci étant dit, il reste les autres films (je n'ai pas dit les vrais films, même si je le pense). Les "petits" films comme on dit poliment, ceux qui ont besoin de certaines lumières, ceux qui posent de palpitantes questions de cinéma, ceux qui n'ont pas de machine derrière eux. Et pour ceux-là, la question se pose: les critiques ont-ils une influence? La question se pose tellement d'ailleurs que je vous la pose, à vous: faites-vous confiance aux critiques?

 

Fouiller dans les archives

L'Institut National de l'Audiovisuel a revampé son site web et propose près de 100 000 extraits d'émissions françaises (télé, radio) dont des extraits du Masque et la Plume, L'émission de débats critiques la plus enlevante de la radio française (et entre parenthèses mon rêve secret d'adolescente), mais aussi des archives d'émissions sur le festival de Cannes, avec starlettes, bikinis et commentaire ampoulé.

Bon, faut fouiller un peu, certains extraits sont payants mais dans l'ensemble, y'a vraiment de quoi se mettre sous la dent.

samedi, mai 20, 2006

 

Cinéma Paradiso

Dans le Los Angeles Times, le cinéaste Peter Bogdanovich commente ce qui nous fait tous un peu peur mais qu'on ose à peine s'avouer: le déclin de l'empire cinéma, et surtout de l'expérience d'aller au cinéma.
Très nostalgique, très triste mais parsemée d'espoir, sa conclusion est loin d'être folle:
" Over the years I've noticed that audiences, just before the show starts, radiate a kind of innocence. Considered person by person, that may not be the case, but as a group they share the ability to be taken wherever the film chooses to take them, either to the stars or the gutter, and their communal experience will alter them for better or worse. Let's not let all that possibility fade away further than it already has. Better movies would help."

Je ne sais pas ce qui pourrait sauver le cinéma de lui-même, mais peut-être est-ce aussi à nous d'aller retrouver en nous ce petit quelque chose qui rend le simple fait d'aller au cinéma un peu magique...

vendredi, mai 19, 2006

 

Pour suivre Cannes à la minute près, ou presque

Le blogue conconcté par Antoine De Baecque (pas un tout nu en matière de critique) et Michèle Halberstadt, productrice et distributrice (entre autres de Zhang Yimou, Soderbergh, Lodge Kerrigan, Benoît Jacquot ou les frères Dardenne). Intéressant.

 

La critique qui tue


Trouvée dans Libé, signée Philippe Azoury et Didier Peron! Un bonbon

«Da Vinci» daube
Hors compétition. L'adaptation de Ron Howard tourne au nanar fauché.
par Philippe AZOURY et Didier PERON
QUOTIDIEN : jeudi 18 mai 2006
Da Vinci Code de Ron Howard (Etats-Unis), avec Tom Hanks, Audrey Tautou, Paul Bettany, Jean Reno. 2 h 32. En salles.

Film le plus attendu depuis la naissance de Jésus dans une bergerie des environs de Bethléem, Da Vinci Code n'a pas seulement bloqué la gare de Cannes avec le train promo en provenance de Londres (lire page 32), mais aura aussi cassé les pieds (et le reste) de 2 000 journalistes privilégiés en guise de cadeau de bienvenue. Salle Debussy, 20 h 40, la foule frémit encore, des gens qui ne se sont pas vus depuis un an, l'accréditation en bandoulière (ou, nouveauté, enroulé autour du poignet, respect !), s'envoient des baisers par-dessus les fauteuils. Cinq minutes plus tard, le film démarré, une envie de mourir saisit l'assistance. Il faut dire que Jean-Pierre Marielle courant à s'en péter le ménisque à travers la grande galerie du Louvre, un moine albinos à ses trousses, la caméra de traviole, laisse mal augurer de la suite. On est largement en dessous de la vérité.
Salmigondis. Ce n'est pas faute d'avoir fait monter la sauce : la Columbia a maintenu sous scellés le lourd secret de cette adaptation du méga-best-seller de Dan Brown (40 millions de lecteurs, au bas mot) mais l'heure de la délivrance, enfin venue, est terrible. Comme le disait en bas des marches un spectateur dépoitraillé aux caméras de télé quémandant la bonne parole : «Ça va pas du tout, on n'y croit pas, Marie-Madeleine n'est pas incarnée, c'est pas ça du tout...» Il n'était pas seul à se plaindre, le brave homme déjà recouvert de coups de soleil. La projection a en effet été secouée de rigolades irrespectueuses, avant de s'achever en concert de sifflets et en concours international de «moues gênées». On a même vu quelques catholiques foncer ventre à terre vers Notre-Dame du Suquet pour se rincer de ce salmigondis d'impiété.
On le sait, Da Vinci Code spécule sur une relecture décodée de la tradition chrétienne, croisant sources historiques, théologiques, détails iconologiques, élucubrations maboules de toutes sortes de conspirationnistes en chaleur. En gros, notre seigneur Jésus était marié à Marie-Madeleine, plus si putain. Monsieur et madame Christ ont une fille, comment s'appelle-t-elle ? Alors qu'on crucifie celui qui se prétend le fils de Dieu, Marie, enceinte, accouche d'une fille, Sarah. Ce scoop, comme celui de la fille cachée de Mitterrand, a été étouffé dans l'oeuf par le premier empereur chrétien, Constantin. Mais Templiers et membres de la confrérie du Prieuré de Sion continuent de vénérer la relique de Marie-Madeleine. Leur quête du Saint-Graal serait la recherche du lignage perdu du Christ, la ligne de sang royal dont la trace s'égare à l'époque des Croisades et autres péripéties embrouillées.
Tout ça nous mène gentiment jusqu'à aujourd'hui, où le Vatican, via le bras occulte de l'Opus Dei, s'amuse à contrecarrer systématiquement chaque tentative de révéler ce secret. Jacques Saunière, conservateur du Louvre, est assassiné. Sur son torse, il a gravé un symbole et il a écrit sur le sol de son sang, non pas «Omar m'a tuer», mais «13.3.2.1.1.8.5.0, Draconian Devil ! Oh Lame Saint ! PS Find Robert Langdon». Aussitôt dit, aussitôt fait, Langdon (Tom Hanks), un éminent spécialiste américain des symboles, venu à Paris conférencer, est convoqué par le commissaire Bézu Fache (Jean Reno) sous la pyramide du Louvre pour une petite explication de texte. Quand débarque sans crier gare Sophie Neuneu (non, pardon, Neveu, Amélie Tautou), une cryptographe stressée qui se révèle être la petite-fille du macchabée. Langdon et Sophie se retrouvent embringués dans une course-poursuite qui les mène du bois de Boulogne (?!?) jusqu'à Londres. Ils ont toutes les polices européennes aux fesses, on leur tire dessus comme des lapins dès qu'ils bougent mais ils passent leur temps à bavasser comme s'ils avaient décroché un CDI inespéré pour l'émission Palettes d'Alain Jaubert sur Arte. Et vas-y que je te décris la symbolique de la Cène chez Leonardo da Vinci, et que je ramène ma culture sur Alexander Pope, Newton, la Bible, la sorcellerie à travers les âges...
Aux abois. Ron Howard ne sort pas de la cuisse d'Orson Welles, on le savait, mais d'avoir perdu à ce point le code de la mise en scène est l'une des surprises de ce film, dont le spectateur et une industrie hollywoodienne un peu aux abois pouvaient espérer qu'il soit au moins efficace. Que nenni ! De la coupe au bol de Tom Hanks, en passant par les chemises atrrrrrroces de Jean Reno, ou les flashs de reconstitutions historiennes de la prise de Jérusalem, ou du concile de Nicée torché à la gouache graphique, tout confine au nanar fauché. Le couple Tautou-Hanks ne parvient jamais à simuler le moindre atome crochu et Jean Reno cherche désespérément à rencontrer le réalisateur. Todd Mc Carthy, éreintant le film dans les colonnes bibliques de Variety, note par ailleurs l'indigence de l'adaptation signée Akira Goldsman (déjà responsable des gratinés I Robot ou Batman Forever), et souligne : «Il est impossible de croire que, si jamais le roman n'avait pas existé, un tel scénario aurait été ne serait-ce qu'examiné par un studio hollywoodien.»
A ce stade de l'article, on n'a encore rien dit du clou du Code : Audrey Tautou apprenant qu'elle est la descendante directe du Christ, donc de Dieu. On lui aurait annoncé que le room-service du Carlton ne fonctionne plus au-delà de 23 heures, que la boutique Dior a fermé pour travaux, elle n'aurait pas eu l'air plus dépitée. Hanks lui jette une couvrante sur les épaules et la dirige vers une cellule de soutien psychologique.

Ca donne envie, non?

mercredi, mai 17, 2006

 

Cannes, c'est commencé

Juste pour le kick d'avoir des petits frissons en entendant "je déclare ouvert le 59ème festival de Cannes", et pour se dire que pépé Sidney Poitier a l'air en forme, un aperçu de la cérémonie d'ouverture....

 

Poseidon

Oui, je sais, il mouille et c'est déprimant. Mais pas autant que Poseidon...

Et glou et glou et glou
En une heure et demi, Poseidon nous fait toucher le fond du fond.

Et dire que l’on pensait, naïvement, que des films comme ça, on n’en faisait plus. Que des scénarios aussi peu étoffés, on avait laissé ça au vestiaire. Que des acteurs en telles roues libres, ça ne se voyait presque plus. Que des effets spéciaux aussi abondants et insignifiants, c’était maintenant réservé aux jeux vidéos de deuxième zone.
Qu’on se trompait ! Wolfgang Petersen, visiblement obnubilé par l’idée de nous faire oublier qu’un jour, il réalisa un terrifiant Das Boot, ressuscite la série B en offrant son remake de The Poseidon Adventure, signé Ronald Neame en 1972. Et en profite, en passant, pour nous rappeler une belle évidence : qui coule à pic, boit inévitablement la tasse.
Sur une mer d’huile quelconque, les passagers d’un paquebot de luxe (tous jeunes, beaux et insouciants, il va sans dire) fêtent le nouvel an. Mais une vague tueuse de 30 mètres de haut, sortie d’on ne sait où, met le bateau cul par-dessus tête. Panique à bord, les femmes, les enfants, les pompiers-anciens maires de New York, les latinos, les gays en peine d’amour et les héros blonds d’abord.
Amenuisant au maximum toute trame narrative mais enchaînant les scènes d’action clinquantes et tape-à-l’oeil à un rythme de poulain fou, Poseidon offre alors un spectacle de la mort quasi-obscène et dérangeant. Et viens là que je t’étale les chairs calcinées ou noyées. Viens là que je te ralentisse mes images quand de pauvres ères sont submergées par les flots ou frappés par des chocs électriques.
Joués avec les pieds par une bande d’acteurs désolants (Kurt Russell, Richard Dreyfuss ou notre nouveau chouchou aux yeux bleus fluo, Josh Lucas, que l’on aura désormais le droit d’appeler Poche Lucas), des dialogues* probablement écrits par un mérou qui traînait par là comblent alors les temps morts (vite, à fond de cale, ce scénariste-là). En réalité, on pourra se dire qu’avec ce Survivor aquatique à l’héroïsme moisi, le film catastrophe n’aura jamais aussi bien porté son nom.

* L'exemple qui tue: le dialogue entre les deux pitounes de l'aventure:
"J'ai l'impression que je connais ton père?"
"Ouais, il était maire de New York"
"Ah. Cool"
"Non, pas si cool".

Ca laisse rêveur, non?

 

Kino Bruxelles

Allez, ce n'est pas parce qu'on n'est pas à Cannes qu'on ne verra pas de films.

Ici, LAURA, un court-métrage de Guillaume Fortin, réalisé dans le cadre du KINO Kabaret du festival du court-métrage de Bruxelles.

lundi, mai 15, 2006

 

Parfois, plus c'est court, plus c'est bon


Une idée pour ce soir, lundi 15 mai? Pourquoi ne pas assister à la remise des prix PRENDS ÇA COURT!. L’événement mensuel chapeauté avec conviction par le grand Manitou des courts, Danny Lennon, célèbre en effet ses créateurs en remettant ses prix annuels. Le festival Regard sur le court métrage au Saguenay en profitera aussi pour lancer sa toute première compilation DVD et, Séquences pour presenter le nouveau numéro de la revue consacré au court métrage. Un beau 3 en 1.
Et figurez-vous que pour la première fois, PCC remettra aussi un prix de la critique. J’ai eu l’insigne honneur de faire partie de ce jury et d’avoir à choisir parmi la crème des courts québécois de l’année mon top 3. Je ne vous dirai qu’une chose: mazette, mes amis: y’a du talent au Québec!

samedi, mai 13, 2006

 

Richard Kelly ira-t-il à Cannes?

Son nom vous échappe peut-être encore, mais le petit bonhomme de 31 ans ne vous est pas complètement inconnu, j'en suis certaine. Richard Kelly réalisait, en effet, en 2001, l'objet Donnie Darko, film de science-fiction existentiel et temporellement tarabiscoté, réellement impressionnant.
Tellement impressionnant, en fait, qu’on fera semblant de ne pas avoir vu ce scénario de commande dont il accoucha ensuite pour Tony Scott : celui de Domino.
Mais voilà le temps venu de son deuxième long : Southland Tales, évoquant les conséquences (guerre, pénurie de carburant, ça vous rappelle quelque chose ?) d’une attaque nucléaire à Los Angeles, en 2008. Au générique : The Rock et Sarah Michelle Gellar (allez-y quand même, dans Donnie Darko, c’était Patrick Swayze qui s’y collait dans un génial contre-emploi).
Southland Tales a été sélectionné pour faire partie de la compétition officielle du festival de Cannes cette année.
Jusqu’ici tout va bien, donc?
Pas si sûr. Le Department of Homeland Security américain vient en effet de mettre quelques bâtons dans les roues de ce pauvre Richard Kelly en le suspectant de terrorisme, le nom d’un certain James Kelly (le vrai nom du cinéaste étant James Richard Kelly) se trouvant sur leur liste « à surveiller ». Le gouvernement a donc piqué le passeport de Kelly tout en le sommant de prouver sa nationalité américaine avant le 17 mai, date de début du festival de Cannes. Kelly, un peu sonné, on le serait à moins, a eut ces mots pour la presse: "The paranoid conspiracy freak inside me is starting to think this has something to do with the film"
A surveiller...

 

Festival des Films du Monde.

On le sait, le FFM fêtera son 30ème anniversaire cet été. On le sait également, il n'aura pas de subventions gouvernementales, mais est, malgré tout, fidèlement soutenu par les membres du comité du 30ème anniversaire (voire la lettre ouverte parue ce samedi 13 mai dans Le Devoir). On le sait encore, la programmation du FFM n'est plus, depuis quelques années, à la hauteur de ce qu'elle devrait être.
Sachant tout cela, on se disait que pour marquer le coup, l'équipe de Losique allait frapper un grand coup cette année en montrant à tous de quel bois elle se chauffe.
Et voilà que l'affiche de l'édition 2006 a été rendu publique.

C'est beau, non? Presqu'autant qu'une pub de shampoo m'a dit mon ami Denis. Moi, j'avouerai mon faible pour les cheveux-pellicules. Une association des plus originales...
C'est à se demander si à force d'accumuler les affiches aussi vilaines, celles-ci ne vont pas finir par devenir cultes?

jeudi, mai 11, 2006

 

Stupeur et tremblements


C'est le film de la semaine: Sylvie Testud y est formidable, Alain Corneau s'y rachète de ses désolants Mots Bleus et les mots de la Nothomb s'y faufilent comme dans du velours.

Culture d’entreprise
Stupeur et tremblements : le livre était un plaisir, le film l’est tout autant.

Visiblement piqué par une mouche inspirée et malicieuse, Alain Corneau (Tous les matins du monde, Nocturne Indien) se frotte à l’univers de l’écrivaine belge Amélie Nothomb en adaptant son roman Stupeur et tremblements, grand prix de l’Académie française en 1999. Une belle rencontre.
Inspiré par l’expérience de la romancière dans une multinationale nippone au début des années 90, Stupeurs et tremblements nous présente ainsi Amélie, jeune européenne vénérant le Japon et engagée comme interprète au sein de l’entreprise Yumimoto. Sans réelle tâche à accomplir, elle accepte pourtant de bonne grâce toute mission (tourneuse de calendriers, photocopieuse en chef…) que ses supérieurs hiérarchiques veulent bien lui confier. Mais cela ne suffit pas à convaincre sa ravissante supérieure directe, Mlle Mori (convaincante Kaori Tsuji) avec laquelle Amélie finit par à nouer une étrange relation, aussi cruelle que raffinée, aussi humiliante que sophistiquée.
À milles lieues des images d’Épinal sur le Japon, Stupeurs et tremblements fait alors de la fidélité à l’œuvre originale une de ses premières qualités. Ton primesautier sans être frivole, dialogues précis et intelligents, analyse de la complexité des rapports humains servie par une voix-off légère et bien amenée, auto-fiction sans trace de complaisance nombriliste, la touche Nothomb est en effet respectée à la lettre sans jamais pourtant que cela ne desserve le regard du cinéaste. Mis en scène avec élégance et une dose d’onirisme charmante, ce quasi huis-clos fluide et harmonieux pénètre ainsi les étonnants codes de la culture d’entreprise japonaise, se servant judicieusement d’un Sésame appelé Sylvie Testud. Lumineuse, parlant tant le japonais que la langue de Nothomb avec un naturel sidérant et justement césarisée pour ce rôle, la comédienne mêle ampleur et fantaisie pour ne devenir rien de moins que le plus attachant des traits d’union entre l’Orient et l’Occident.

mercredi, mai 10, 2006

 

L'amour de l'art

Bel homme, n'est-ce pas...?
Randy Quaid, ça vous dit quelque chose? Mais si, rappelez-vous ces flamboyants seconds rôles dans Midnight Express, Independance Day ou Not Another Teen Movie...Toute une carrière, non? Mais surtout rappelez-vous dans Brokeback Mountain le type bedonnant qui engageait Jake Gyllenhaal et Heath Ledger sans savoir que ces deux-là préféreraient batifoler auprès d'un feu de camp au lieu de garder ses moutons.
Et bien figurez-vous que le charmant monsieur vient d'annoncer qu'il renonçait à sa poursuite, engagée en mars dernier, contre les studios Focus Features (propriété d'Universal) producteurs de Brokeback Moutain.
Car voyez-vous, ce cher Randy estimait avoir été floué. Ang Lee l'aurait en effet convaincu d'accepter un salaire moindre que ses sept chiffres habituels en insistant sur le caractère non commercial de son film, sur les sacrifices que tous avaient fait pour monter cette oeuvre, sur l'espoir quasi-nul d'engranger des bénéfices. Pour l'instant, on ne sait pas combien a touché Quaid pour ses 4 scènes...
Mais voilà, après quelques oscars et 160 millions de $ de bénéfices pour le film, Randy n'est pas content. Je veux mes 10 millions de dollars, s'est-il plaint à une cour de justice qui a quand même dû la trouver drôle.
Pourtant, cette semaine, Randy-boy abandonnait la poursuite, affirmant qu'un réglement à l'amiable lui avait été proposé et que lui-même, cette grande âme, se proposait d'en diviser le montant entre tous les acteurs sous-payés du film.
Allez, faisons preuve de bon coeur et cotisons-nous tous pour offrir à ces pauvres acteurs hollywoodiens des salaires dignes de ce nom...
Obscène, vous avez dit obscène?

mardi, mai 09, 2006

 

Festivals et autres considérations....

Avec tout ça, j’avais comme qui dirait un peu oublié notre beau magma festivalier. Et après les rapports-gruyères sur le désastre que fut le FIFM, voilà qu’une nouvelle d’importance tombait hier. On annonçait en effet l’arrivée de 4 nouveaux membres dans le Conseil d’Administration du Festival du Nouveau Cinéma. Nos nouveaux z'amis sont donc:
-Jean-François Bouchard (président de Diesel)
-André Lamy (ancien producteur, ancien directeur de Téléfilm, ancien président de l’ONF, ancien vice-président de Radio-Canada et, surtout, ancien directeur général du FNC, parlez-moi d’une feuille de route)
-René Malo (ancien producteur et distributeur, créateur de la Chaire René-Malo en cinéma à l’Uqam et mécène)
-Denise Robert : faut-il vous la présenter? Mais si, vous savez, la dame qui est toujours avec Denys Arcand et qui porte l’opportunisme en fière bandoulière (rappelez-vous, il n’y a même pas 6 mois, elle démissionnait du conseil des gouverneurs du défunt FIFM…)
Certes, je comprends sans l’ombre d’une ombre la volonté d’expansion du festival. Je l’encourage même. Car j’aime le FNC. J’aime ses exigences de programmation, j’aime son esprit cinéphile, j’aime son ambiance juste ce qu’il faut détendue.
Mais là, je me sens comme gênée aux entournures. Peut-être me trompe-je, et s’il en est ainsi, tant mieux. Mais sur le papier, la présence d’une distributrice-productrice dans les rangs du conseil d’administration d’un festival de cinéma me fait tout drôle. Conflit d’intérêt, quelqu’un ?
Car quel est l’intérêt de Mme Robert à venir siéger sur ce CA ? Dans le deal, précisait-elle que ses films devraient trouver une belle niche au FNC ? Pire: se mêlera-t-elle de programmation? Je ne le sais pas, seuls les faits le montreront. Mais si d’anciens ministres se retrouvaient à siéger au sein du Conseil de l’industrie forestière du Québec, en chœur avec Richard Desjardins, on trouverait ça bizarre, non ?

dimanche, mai 07, 2006

 

Un nouveau prix aux États Nordiques


Sur ce blogue, il n’y aura pas de plogue éhontée, c’est une promesse absolue.
Mais un Grand Prix décerné aux États Nordiques de Denis Côté, ça se fête!
Après son couronnement au festival de Locarno, l'année dernière, le premier long de Denis vient en effet de remporter le Grand Prix de la section principale et compétitive Indie Vision du 7e Festival international du film de Jeonju en Corée qui se tenait du 27 avril au 5 mai.
Bravo à Denis et à nihilproductions. Le film le mérite et sa belle vie en festival nous chatouille fort agréablement le chauvinisme !

samedi, mai 06, 2006

 

La moustache


J'allais presque oublier de vous parler de La Moustache, premier long de fiction de l'écrivain Emmanuel Carrère. Ca aurait été une erreur de ma part. Ce film-là a justement ce petit quelque chose en plus qui nous secoue les neurones.

Au poil
Inutile de couper les cheveux en quatre, La moustache est certainement le film le plus excitant qui nous soit arrivé de France depuis longtemps.

Drôle d’objet que cette Moustache. L’histoire en est simplissime : un homme décide de se raser la moustache, mais ni sa femme, ni ses amis, ni ses collègues ne le remarque. Mais c’est pourtant autour de cette trame qu’Emmanuel Carrère réussit à construire un premier long de fiction aussi singulier que déconcertant.
Il faut dire qu’Emmanuel Carrère n’est pas un nouveau venu en matière de récits denses et passionnants. Écrivain, l’homme a en effet déjà vu deux de ses récits (La classe de neige par Claude Miller et L’adversaire par Nicole Garcia) adaptés avec soin. Mais un documentaire plus tard (Retour à Kotelnitch), voilà qu’il a décidé de mettre lui-même la main à la pâte en adaptant comme un grand son roman paru en 1986 : La moustache (disponible chez Folio).
Aidé au scénario par Jérôme Beaujour (fidèle scénariste de Benoît Jacquot) et lui-même cinéphile de longue date (il a déjà écrit une biographie d’Herzog et été critique de cinéma), Carrère organise alors son regard dans une mise en scène précise et quasi-hitchcockienne, d’une élégance absolue. Couleurs douces, musique obsédante de Philip Glass et montage déstabilisant se mêlent ainsi pour tendre les fils d’un délectable cauchemar filmé.
Descente aux enfers.
Film noir sans « action », film fantastique sans science-fiction, La moustache se ballade en fait aux confins des genres avec un réalisme profond où le sens volète d’un bord à l’autre sans jamais se laisser attraper. Pourquoi, comment, qui, quand ? Les questions abondent en effet pour mieux déstabiliser le spectateur habitué aux chemins balisés. Et c’est justement la grande force du film. Laissant toutes ses portes ouvertes, il nous laisse alors le pénétrer à tous les niveaux possibles, ne fermant sur sa route aucune interprétation, laissant l’irrationnel nous envahir pour mieux nous permettre de nous y perdre avec un bonheur teinté d’angoisse.
Car ce que nous observons, dans ce film empruntant son sens du cauchemar à Moebius et sa paranoïa à Philip K. Dick, c’est la descente aux enfers psychologique d’un homme. Un homme perdu, un homme troublé, un homme détruit. Mais un homme amoureux aussi, en train de constater et de participer à la dérive de son couple.
Peut-être un peu moins solide dans sa partie hong-kongaise (le héros lassé de ses doutes finit par prendre la fuite), le film est en effet traversé par ce questionnement refusant toute vision gnangnan de l’amour: un couple, aussi solide et honnête soit-il, peut-il résister à tout ? Et c’est alors que les comédiens entrent en jeu. En très grande forme, Emmanuelle Devos et Vincent Lindon offrent ainsi leurs voix, leurs gestes et leurs visages à ce couple en pleine crise de confiance, magnifiant chaque instant des nuances de leurs solides interprétations. Complices et attachants, ils sont en fin de compte l’épine dorsale de ce récit à la sobriété exemplaire, aussi intense qu’obsédant.
Helen Faradji

jeudi, mai 04, 2006

 

Au mérite...

Avec toutes ces histoires et le temps que j’ai désormais entre mes mains, un petit souvenir a réussi à se faufiler dans ma mémoire.
Au mois d’août dernier, pendant le FIFM à qui il faudra tout de même reconnaître de nous avoir donné ça, une rencontre avec Michel Ciment, directeur de publication à Positif, avait lieu. Nous étions peu dans la salle….
Mais peu importe, le grand homme nous raconta son entrée en critique, comme on entre en religion. Il nous parla d’héritage, de passion, d’ouverture, d’humanisme, de liberté, d’échange, bref de tous ces GRANDS mots qui font les GRANDS critiques. Ceux qui nous inspirent, ceux qui nous éclairent, ceux dont l’opinion et la plume nous réveillent.
Michel Ciment eut également cette phrase : « la beauté du cinéma, c’est de pouvoir être vu par un public. Ce n’est pas un art de catacombes pour quelques fidèles ». Je ne saurai être plus d’accord. Mais le cinéma qu’il évoquait ici, j’en suis certaine, c’était bel et bien ces petites perles – trop rares – que sont les Keane, les Moustache, les Petit Lieutenant…Pas Mission Impossible III ou Da Vinci Code (adapté d'un des livres les plus mal écrits du XXème siècle, faut-il le rappeler...) qui se fichent des critiques comme de la guigne.
Les critiques ont un rôle à jouer dans la transmission, c’est évident. Encore faut-il, comme le disait Denis Côté dans son dernier commentaire, que le critique soit crédible. C’est la moindre des politesses.
Michel Ciment, toujours lors de cette conférence, ajoutait que le critique créait également la mémoire. Le critique a en effet ce rôle, si petit soit-il, d’entretenir le discours autour du film, comme on entretient un feu. D’ailleurs, à tous ceux qui déplorent l’existence même des critiques, je répondrai : mais que serait un monde sans critique ? La réponse peut faire peur tant y résonnent les mots promotion, publicité, marketing, tous ces barbarismes qui n’ont rien à voir avec le film comme art.
Mais l’espace critique rétrécit. Il ne faut pas être aveugle sur ce point. Il se ratatine comme beurre au soleil. Et cela m’inquiète. Comme cela inquiète tous ceux qui ont le cinéma à cœur. Etre insignifiant, ne parler qu’à contre-coeur des œuvres exigeantes, s’enthousiasmer pour les dernières bêtises de Sharon Stone : tout cela nuit au cinéma.
Nous avons tous nos responsabilités là-dedans : le public qui décide en se déplaçant ou non du « succès » d’un film ; le critique qui se doit d’être d’une intransigeante rigueur ; le lecteur, enfin, qui doit exiger qu’on ne lui serve pas du brouet. Car il ne faut jamais l’oublier : nous n’avons que le cinéma et les critiques que nous méritons.

En passant, et une bonne fois pour toutes, les frères COEN ne prennent pas de H et Lucas Belvaux s'écrit comme ça. C’est agaçant, à la fin…

mercredi, mai 03, 2006

 

Vite, vite

Un événement à ne pas manquer.
Ce soir à la cinémathèque québécoise débute la Semaine des Cahiers, une sélection de 9 films choisis et défendus par les critiques de ces sacrés Cahiers du cinéma. Attention, beau stock....
Ce soir, 18h30, on ouvre le bal avec Les amants réguliers de Philippe Garrel (lion d'argent de la mailleure réalisation et prix au chef-opérateur à Venise, César du meilleur espoir masculin pour Louis Garrel, fils de son père, qui y tient le rôle principal): noir et blanc, la France de 1969, un peu d'opium et d'amour, du grand ciné et présentation du film par M. Frodon, himself, directeur de la publication des Cahiers: pourquoi dire non?
Sinon, à partir de demain le 4 s'enchaîneront les petits bonheurs cinéphiles:
Le petit lieutenant de Xavier Beauvois, une merveille de rudesse dans le quotidien d'un commissariat. Pialat serait fier
Tropical Malady d'Apitchatpong Weerasethakul: un des objets filmiques les plus étranges que j'ai pu voir, fascinant
Conte de cinéma d'Hong Sang Soo,
Le filmeur d'Alain Cavalier: intime, beau, touchant.
Pas sur la bouche d'Alain Resnais, Resnais filme comme un gamin amusé une opérette en se bidonnant à tous les étages.
La porte du soleil de Yousry Nasrallah,
Histoire de Marie et Julien de Jacques Rivette
Basse Normandie de Patricia Mazuy et Simon Reggiani.

Allez, se frotter à ça et entendre comment les big shots de la critique peuvent les défendre, ça ne peut pas faire de mal. Bien au contraire!

mardi, mai 02, 2006

 

Controverses 101

Dans le Guardian paraissait aujourd'hui une liste des 10 films les plus controversés de tous les temps. Dans l'ordre:
Salo ou les 120 journées de Sodome (P.P. Pasolini)
Natural Born Killers (O. Stone)
Crash (D. Cronenberg)
The Last Temptation of Christ (M. Scorsese)
The Devils (K. Russell)
Pretty Baby (L. Malle)
Birth of a Nation (D.W. Griffith)
Straw Dogs (S. Peckinpah)
Life of Brian (T. Jones): cette entrée me laisse singulièrement perplexe
Bandit Queen (S. Kapur)

L'idée de faire des listes est souvent rigolote. Mais celle-ci pose une question: qu'est-ce qu'un film controversé?
Un film qui choque, qui dérange, qui secoue nos puces bien-pensantes? Oui, mais n'est-ce pas une des raison d'être du cinéma que de secouer le cocotier de nos préjugés et de nos idées reçues? Bien sûr, le cinéma qui conforte existe et est parfois aussi bien fait que nécessaire. Mais en toute honnêteté, les films qui hantent et qui font avancer n'appartiennent que rarement à cette catégorie.
En réalité, cette liste m'a fait réflechir: quels films ai-je moi-même trouvé controversés au point d'encore grincer des dents à leur seul souvenir? Il me vient en tête deux films, qui, je dois l'avouer, ont sérieusement titillé mes limites:
-Hustler White de Bruce LaBruce et Rick Castro, et son regard documentaire-parodique mais surtout franchement cru sur les prostitués du Santa Monica Boulevard à Los Angeles. Je me souviens d'une scène particulièrement où un prostitué unijambiste utilise son moignon pour... J'aurai pu vous trouver une photo, mais y'a des moments où faudrait voir à pas pousser mémé dans les orties quand même. Le site du monsieur vous suffira bien.
-Dans ma peau de Marina de Van où l'héroïne se livre à quelques séances d'auto-grignotage assez croquignolles. Un très bon film, mais créateur d'un tel malaise que je ne me suis plus rongé les ongles pendant au moins deux jours ensuite.






Et vous, où sont vos limites?

 

International Herald Tribune bis

Cher tous,

Dans mon dernier message, je vous parlais du blogue du International Herald Tribune. Et j'ai reçu ce message:
Bonjour,
Merci de rectifier qu'il n'y a pas de postes de journalistes menacés dans le projet de licenciements à l'IHT.
Le blog n'est pas un blog de journalistes, mais exprime les intérêts des salariés de l'entreprise.
Il n'y a pas que des journalistes dans un journal!
Bonne journée

Toutes mes excuses, chers salariés du IHT!

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