mardi, octobre 30, 2007

 

De bien belles choses à Cinemania

J'ai enfin pris le temps de jeter un oeil à la programmation de Cinemania (1er-11 novembre), ce festival discret mais qui prend une place de plus en plus importante chaque année. Comme ça, rapidement, ma sélection:

-J’aurais voulu être un danseur, comédie musicale d’Alain Berliner, auteur du très joli Ma vie en rose

-Le Candidat, premier long réalisé par le comédien fou Niels Arestrup
-Cartouches Gauloises, présenté à Cannes et où le cinéaste Mehdi Charef se souvient des derniers moments de la guerre d’Algérie,
-L’héritage, nouveau film de Gela Babluani (13 Tzameti),
-Les petites vacances d’Olivier Peyon où l’on retrouve l’inoubliable Bernadette Lafont,
-Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes,
Mais surtout, surtout, surtout La naissance des pieuvres, premier long de Céline Sciamma, un bijou de justesse sur l’adolescence des jeunes filles en milieu aquatique dont je vous rabats les oreilles depuis un certain temps maintenant. C'est le moment ou jamais!

 

Ouh les voleurs

Ce que Disney ne ferait pas pour flatter son beau pays dans le sens du poil. La compagnie a en effet été chargé de produire un court de 7 minutes décrivant toutes les merveilles des Zétats destiné à être projeté dans les aéroports et les ambassades.

Mais, mais, mais, comme on l'apprenait dans The Guardian, le joli petit film, plein de sourires et de zoziaux pioupioutant, a fait une gaffe.
Car après avoir laissé le regard se perdre dans le paysage merveilleux du grand canyon, le vertige du Chrysler Building à New York, le film s'attarde sur les jolis glouglous de...Niagara Falls, du mauvais côté de la frontière.

Oui, oui, NOS Niagara Falls que Disney a tout simplement annexé pour en faire une merveille de son pays.

Pris sur le vif, un représentant du département d'état, auteur de la commande, a même eu le culot de déclarer: "Niagara Falls is a shared natural wonder, a gateway for both our countries and anyone looking at the video will understand how proud America is to share it with Canada."

Comment on dit déjà? Avoir du front tout autour de la tête....

mercredi, octobre 24, 2007

 

1500 totons ou l'avis d'un peuple?

Un petit oiseau vient de me suggérer d'aller lire la chronique de Bill Brownstein parue dans la Gazette aujourd'hui. On la trouve ici

Et qu'est-ce qu'on y lit? Qu'un sondage a été organisé parmi les utilisateurs du site zip.ca pour déterminer leur meilleur film canayen. 1500 âmes ont voté, choisissant dans une liste de 7 films établie par le site. Sauf qu'il y avait aussi une 8ème réponse possible: "aucun des titres cités"

Et vous le croirez si vous le voulez, bande de sceptiques, mais c'est bel et bien la 8ème réponse qui l'a emporté.

On se dit comme ça vite vite que les films proposés ne devaient pas être du plus bel effet. Que nenni, les amis. On y trouvait Bon Cop, bad cop, The Sweet Hereafter, Jesus de Montréal, CRAZY, Strange Brew, Meatballs et The Changeling.

Deux choses:
1) y'en avait aucun là-dedans qui méritait la palme??? Come on. D'accord, il y a de la cochonnerie, mais Arcand ou Egoyan ne valaient pas qu'on leur décerne?
2) qu'est-ce que c'est que cette liste pourrie? Qui sont ceux qui l'ont établie qu'on les pende par les pieds. Où sont Cronenberg, Perreault, Lauzon, Jutra, Maddin, etc? C'est comme ça qu'on promeut notre cinéma??

Brownstein le dit mieux que moi:
Not to turn this into an exercise in flag-waving, but it is awfully disheartening to see the disdain with which some view the Canadian film industry. No question, Canada has turned out some colossal turkeys, but it should also be noted that it has produced an inordinate number of excellent films, particularly in proportion to the number of films produced over all. It should also be pointed out that these films are often produced under the most trying of circumstances; that is, the films are at the mercy of a Hollywood-centric distribution system, even within this country, which doesn't give much theatre space to homegrown fare. (...)

So, a little more respect for our film industry, please.

mardi, octobre 23, 2007

 

F.N.C: en attendant le prochain


Voilà, le FNC est fini depuis dimanche, tout semble s'être passé dans la joie et l'allégresse, pleins de bons mots ont été échangé, mais surtout des prix ont été remis. Que voici, que voilà:

Louve d'or: LA VISITE DE LA FANFARE, Eran Kolirin
Mention spéciale du jury: BOXING DAY, Kriv Scenders

Prix d'interprétation: RICHARD GREEN pour BOXING DAY, Kriv Scenders
Prix de l’innovation Daniel Langlois: BUDDHA COLLAPSED OUT OF SHAME, Hana Makhmalbaf
Prix du Public Radio-Canada: LA ZONA, Rodrigo Plà
Prix court métrage ONF: DUST BOWL HA! HA!, Sébastien Pilote et MADAME TUTLI-PUTLI, Chris Lavis, Maciek Szcerbowski
Grand Prix Z Télé désigné par le public: I’M A CYBORG BUT THAT’S OK, Park Chan-Wook
Prix de l’AQCC - Espoir: XXY, Lucia Puenzo

Et voilà mon palmarès à moi, tout personnel:
Louve d'or: le documentaire. Grand gagnant de cette édition avec le magistral Avocat de la terreur, le sensible Elle s'appelle Sabine et l'intelligent Maurice Pialat, l'amour existe
Prix d'interprétation: la jeune Inés Efron et ses grands yeux bleus délavés dans XXY
Mention spéciale "enfin un film qui fait du bien": Persépolis, mon petit bijou à moi à porter les soirs où il fait trop froid
La déception de la quinzaine: Control. Dieu sait que je l'attendais, Dieu sait qu'il m'a irrité. Je vous en reparle jeudi dans l'édition de 24IMAG.

vendredi, octobre 19, 2007

 

Deborah Kerr

Ce matin, on apprenait le décès de l'actrice britannique Deborah Kerr. Elle avait 86 ans et souffrait de la maladie de Parkinson. En 1994, elle avait reçu un oscar pour l'ensemble de sa carrière. Et elle m'avait fait rêver. Enlacés dans le sable avec Burt Lancaster dans From Here to Eternity ou ratant son rendez-vous en haut de l'Empire State Building avec Cary Grant dans An Affair to Remember, elle avait incarné pour moi, jeune ado, le symbole du grand amour passionné, de la romance chavirante.

Bien sûr, il y eut d'autres films, d'autres grands rôles (The King and I avec Yul Brynner, Heaven Knows, Mr. Allison ou The Night of the Iguana de John Huston, ou Quo VadisBonjour Tristesse d'Otto Preminger pour ne citer qu'eux). Mais pour moi, elle restera toujours La femme, d'une élégance totale, d'une intelligence raffinée.
Quand un rêve d'ado meurt, c'est normal d'être triste.


jeudi, octobre 18, 2007

 

Comment perdre son temps efficacement...


 

La switch est à bitch...

Francis Ford Coppola en a gros sur la patate. Et il se défoule sur ses ex-petits n'amis dans la dernière édition de GQ. Évidemment, c'est The Guardian qui rapporte perfidement.

"I met both Pacino and De Niro when they were really on the come," he said. "They were young and insecure. Now Pacino is very rich, maybe because he never spends any money; he just puts it in his mattress. De Niro was deeply inspired by Zoetrope [Coppola's studio] and created an empire and is wealthy and powerful. Nicholson was - when I met him and worked with him - he was always kind of a joker. He's got a little bit of a mean streak. He's intelligent, always wired in with the big guys and the big bosses of the studios. I don't know what any of them want any more ... Pacino always wanted to do theatre ... [He] will say, 'Oh, I was raised next to a furnace in New York, and I'm never going to go to LA,' but they all live off the fat of the land."

Et vlan dans les dents.

Bon, maintenant que la vieille dame aigrie a sorti le méchant, on pourrait peut-être repasser à l'étape intéressante, M. Coppola. Faire des films (ce Youth Without Youth, c'est pour demain ou pour la st-glinglin?)


mardi, octobre 16, 2007

 

À vos économies

Aujourd'hui, beaucoup le considèrent comme le meilleur film de tous les temps. Mais en 1942, malgré ses 9 nominations, Citizen Kane ne gagna qu'un seul oscar, celui du meilleur scénario (accordé à Welles et Herman J. Mankiewicz).

C'est cette statuette que les anglais de Sotheby mettront aux enchères en décembre prochain.

Tenez-vous bien, on estime que le prix de vente se situera entre 800 000 et 1 200 000 $.

Pour se persuader de payer ce prix fou, on peut se dire que la statuette était cachée et n'est réapparue qu'en 1994 (un DOP de Los Angeles la gardait chez lui, on raconte que Welles lui aurait donné comme salaire pour avoir travaillé avec lui - le radin) avant que la fille de Welles ne la récupère et la vende à un organisme de charité qui maintenant la vend à son tour. Mais on pourra surtout se dire que ça ferait tellement joli sur la cheminée.

vendredi, octobre 12, 2007

 

L'avocat du diable

Oui, je sais, le FNC a commencé et on a en par-dessus la tête (3 gros coups de coeur pour le moment: Persépolis, Elle s'apelle Sabine et Pialat, l'amour existe. Mais pour les détails, je vous renvoie au site de 24 Images). Mais les distributeurs sont de folichons coquins et profitent aussi de ce vendredi pour sortir de leur besace quelques perles. Comme Michael Clayton.

Depuis 12 hommes en colère, on le sait : au cinéma, il suffit parfois d’une poignée d’hommes pour refaire rimer justice et droit. The Firm, Erin Brokovich, The Insider…la liste est longue de ces films qui nous ont fait croire à la victoire de David contre Goliath, aux triomphes des plus petits sur les plus grands, aux succès des individus contre les entreprises. Ne nous emballons pas, ça reste du cinéma, mais l’effet feel good est en général garanti.

Sauf dans Michael Clayton. Car si le film s’inscrit dans cette jolie lignée, il en complexifie néanmoins un peu la donne, puisant ses inspirations dans le grand cinéma solide et juste des années 70. Ni petit, ni faible, Clayton est en effet un joueur majeur du monde juridique, employé d’un cabinet d’avocats chargé de « faire le ménage », une façon polie de désigner les sales besognes dont il doit s’acquitter, notamment dans le cas qui nous occupe, celui de défendre les intérêts d’une multinationale agrochimique. Mais Clayton est aussi un homme qui doute, au bord de la ruine, empêtré dans une vie de famille chaotique et sans issue. Michael Clayton est l’homme de toutes les situations sauf de la sienne.

Premier film réalisé par le scénariste Tony Gilroy (auteur de la série des Jason Bourne), Michael Clayton est un thriller juridique enlevé mais surprenant. Ne tirant pas tout à fait les ficelles qu’on s’attend à voir tirées, il abandonne sur le côté la notion lassante d’héroïsme individuel et la frénésie des grands idéaux pour tripatouiller plutôt du côté des destins brisés et des amertumes mal guéries. Et pour ne pas basculer dans le mollasson, le manichéen ou le lourd, il fallait au film un acteur. Un grand acteur. Trouvant enfin un rôle à se mesure, George Clooney s’y colle avec une conviction totale, chargeant cet anti-héros désabusé et las d’une densité attachante. Baignant dans un univers fait de mensonges et de manipulations, mis en scène avec une précision et une sobriété exemplaires, plein d’une fébrilité captivante, Michael Clayton est un film d’une intelligence rare.

jeudi, octobre 04, 2007

 

Auto-promo


À compter du jeudi 11 octobre prochain, le webzine hebdomadaire 24IMAG se transforme, dans sa grande mansuétude, en quotidien!

Pour vous aider à suivre le Festival du Nouveau Cinéma en direct, 3 critiques par jour seront ajoutées juste pour vos beaux yeux. C'est pas de la bonne nouvelle, ça?

A qui on dit merci, hein??

lundi, octobre 01, 2007

 

Lundi sentimental

"Aller au cinéma, voir des films, cela ne se comprend pas sans ce désir d'en prolonger l'expérience par la parole, la conversation puis l'écriture"

A. de Baecque et T. Jousse, Le retour du cinéma


Je viens de lire cette phrase, et elle m'a fait penser à vous, chers lecteurs-amis-animateurs. Et j'ai eu envie de vous dire merci. Tout bêtement.

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