mardi, mai 27, 2008

 

La grande roue du cinéma

Hier à peine, l'allégresse était encore à son comble, chacun fêtant comme il le voulait la palme attribuée à Entre les murs de Laurent Cantet.
Aujourd'hui, il faut déjà remiser les cotillons. Sydney Pollack est mort.
Encore un grand qui part trop vite. Encore un deuil que nous n'avions pas encore envie de faire.

Pollack, diagnostiqué d'un cancer l'année dernière, s'est éteint à 73 ans à Los Angeles. De sa carrière de grand cinéaste classique, on retiendra bien sûr les 7 oscars pour Out of Africa, mais aussi son incroyable collaboration avec Robert Redford (The Three Days of the Condor, The Way We Were, Jeremiah Johnson...), la superbe métaphore politique qu'était They Shoot Horses, don't they?, la sympathique farce Tootsie ou sa présence d'acteur indéniable (Eyes Wide Shut, The Player, Michael Clayton).

On ne verra donc jamais ce téléfilm pour HBO dont il abandonnait le tournage l'été dernier, à propos de l'élection présidentielle américaine de 2000 et du fameux recomptage.

Ainsi va la vie dans le merveilleux monde du cinéma.

dimanche, mai 25, 2008

 

Grosse surprise

Un Français à la Palme d'or! Ca ne s'était pas vu depuis 21 ans. Tellement surprenant que tous les pronostiqueurs du dimanche en sont encore babas...

Dieu qu'on a hâte maintenant de découvrir cet Entre les murs de Laurent Cantet!


Les autres heureux:
Grand prix : Gomorra, Matteo Garrone
Double prix spécial : Catherine Deneuve pour Un conte de Noël (Arnaud Desplechin) et Clint Eastwood pour L'échange
Prix de la mise en scène : Les trois singes, Nuri Bilge Ceylan
Prix du jury : Il Divo, Paolo Sorrentino
Prix d'interprétation masculine : Benicio del Toro pour Che (Steven Soderbergh)
Prix d'interprétation féminine : Sandra Corveloni pour Linha de passe (Walter Salles)
Prix du scénario : Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Le silence de Lorna
Caméra d'or : Hunger, Steve McQueen
Palme d’or du court-métrage : Mecatron, Marian Crisan


Et tel que promis, le respect inconditionnel de toute l'équipe à JASON qui remporte cette année le pool cannois, avec 14 points, suivi de votre humble servante (10 points), Jean (8 points), Simon (6 points), Choron (5 points) et en bas du tableau l'ami D. qui se consolera en se disant que personne n'avait rien vu venir.

samedi, mai 24, 2008

 

Je me lance

Tel qu'annoncé, le grand pool de Canne 08 est lancé. Selon un système de points très sophistiqué, je déterminerai demain qui en est le grand gagnant. À la clé, le respect inconditionnel de toute l'équipe d'ATC. Jusqu'à l'année prochaine.

Mes prédictions
Palme d'Or
Le silence de Lorna des frères Dardenne

Grand Prix
My Magic d'Eric Khoo

Prix de la mise en scène
Entre les murs de Laurent Cantet

Prix du scénario
The Exchange de Clint Eastwood

Prix d'interprétation féminine
Martina Gusman dans Leonera

Prix d'interprétation masculine
Benicio del Toro dans Che

Prix du Jury
Waltz with Bashir d'Ari Folman

Caméra d'or
Hunger de Steve McQueen

À vous...

lundi, mai 19, 2008

 

LEURS PREMIÈRES FOIS

Sur le site du Monde, plusieurs réalisateurs se souviennent de leur première fois à Cannes, plus particulièrement à la Quinzaine.

Où l'on apprend que Jarmusch se rasait avec du thé froid, que les Dardenne n'avaient pas de fax et que Werner Herzog a baisé les chaussures d'Angelopoulos après la présentation du Voyage des comédiens.

On ne connait jamais trop d'informations essentielles comme celles-ci.

mercredi, mai 14, 2008

 

Cérémonie d'ouverture

Pour y jeter un oeil, c'est ICI.

Et pour une fois, on ne s'ennuie pas pendant la présentation d'Édouard Baer (sauf Eva Longoria, qui visiblement n'y pipait mot). Petit cadeau bonus: des extraits des films en compétition et un Sean Penn visiblement décidé à vivre son festival avec toute la solennité nécessaire.

Bon festival :)

 

CA COMMENCE AUJOURD'HUI

Ce soir (ou en fait, vers midi ici), le 61e festival de Cannes ouvrira ses jolies portes. Belles surprises ou douches froides? S'amusera-t-on ou désespèrera-t-on? Tiendra-t-il ses promesses?
À voir.

Toujours est-il qu'en attendant, je lance officiellement et en grandes pompes le deuxième pool cannois de toute l'histoire d'Arrête ton cinéma. Faites vos pronostics avant le samedi 23 mai, minuit et gagnez le respect de toute l'équipe. Le challenger Rafaël Ouellet remettra-t-il son titre en jeu? À voir ICI au cours de la prochaine quinzaine.

On se rappelle le principal:

Le jury
- Sergio Castellito (acteur, réalisateur, scénariste italien)
- Natalie Portman (actrice israélo-américaine)
- Alfonso Cuaron (réalisateur mexicain)
- Apichatpong Weerasethakul (réalisateur thaïlandais)
- Alexandra Maria Lara (actrice allemande)
- Rachid Bouchareb (réalisateur français)
- Jeanne Balibar (actrice française)
- Marjane Satrapi (auteure-réalisatrice iranienne).

Les films
-Adoration d'Atom Egoyan
-Blindness de Fernando Meirelles
-Che de Steven Soderbergh
-Delta de Kornel Mundruczo
-Entre les murs de Laurent Cantet
-24 City de Jia Zhangke
-Gomorra de Matteo Garrone
-Il Divo de Paolo Sorrentino
-L'échange de Clint Eastwood
- La frontière de l'aube de Philippe Garrel
-La mujer sin cabeza de Lucrecia Martek
-Le silence de Lorna des frères Dardenne
-Leonera de Pablo Trapero
-Linha de Passe de Walter Salles et Daniela Thomas
-My Magic d'Eric Khoo
-Palermo Shooting de Wim Wenders
-Serbis de Brillante Mendoza
-Synecdoche New York de Charlie Kaufman
-Two Lovers de James Gray
-Les trois singes de Nuri Bilge Ceylan
-Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin
-Waltz with Bashir d'Ari Folman

Et les prix
Palme d'Or
Grand Prix
Prix de la mise en scène
Prix du scénario
Prix d'interprétation féminine
Prix d'interprétation masculine
Prix du Jury
Caméra d'or

À vous de jouer

mardi, mai 06, 2008

 

La politique la plus étrange de la semaine

Le nouveau maire de Rome, Gianni Alemanno, vient d'avoir toute une idée pour promouvoir et soutenir le cinéma italien. Ne plus inviter les veeuudettes américaines (et en particulier Kidman, Di Caprio et Clooney, visiblement ses chouchous) au festival de Rome. Et pan, dans les dents. Finie, la pasta pour les stars.

On se rappellera ici l'un de ses slogans: “Alemanno – moins de cinéma et plus de sécurité.”

Si sa politique marche, je mange mon cendrier.



 

Spike Lee blogue

Durant le festival Babelgum, un festival de films en ligne dont les résultats seront annoncés à Cannes, Spike Lee joue au bloggeur. Et comme à son habitude, tonton Spike n'a pas la formule nuancée ni la remarque tempérée. Un exemple? Faire des films pour et sur le net n'est pour lui rien d'autre que :" a new era in film-making".

Il en faudra un peu plus pour nous convaincre, mais on pourra suivre ce que Spike - Do the Right Thing - Lee aura à nous raconter ICI.

 

Le film auquel on a échappé

Selon une lettre du producteur Si Litvinoff découverte cette semaine, une autre version de Clockwork Orange aurait été considérée. À la réalisation: John Schlesinger (Midnight Cowboy, Marathon Man), au jeu: Mick Jagger et à la bande-son: The Beatles!

Vous imaginez la scène? Lippu Mick se balade, la cane au vent, à la recherche de pauvres ères à tabasser tandis qu'All You Need Is Love joue en arrière-fond?

vendredi, mai 02, 2008

 

AU CROISEMENT DES PARALLÈLES

L’amour, la mort, le mal. Trois thèmes sous l’égide desquels Fatih Akin placera cette trilogie dont il rêve. Le diamant brut Head-On, en 2005, en était l’amorce. L’apaisé De l’autre côté, aujourd’hui, nous invite à poursuivre le voyage.

Chassé-croisé de 6 destins entre Istanbul et Hambourg, De l’autre côté est en effet un film étonnement calme et serein. L’on y mourra pourtant, l’on y aimera aussi, fort et violemment. Mais l’on y trouvera une paix étrange et singulière. C’est que De l’autre côté, sous ses dehors fluides et tempérés, est avant tout un film bien construit. Un film confortable et géométrique, même, mêlant ses lignes de fuite, ses parallèles et ses points de concentration avec souplesse et subtilité, laissant à d’autres la rigidité et la froideur des démonstrations. La spontanéité dans le contrôle, en somme. Car si la thèse, l’antithèse et la synthèse se laissent admirer, elles seront habilement disséminées au long des 3 chapitres du récit, à travers 6 personnages vivants, émouvants, bouillonnants, se révélant les uns au contact des autres. 6 personnages qui délicatement, par le détail, marqueront la vie les uns des autres.

Yeter, la prostituée au visage dur (Nursel Köse), Ayten, sa fille, pasionaria politique aux yeux de braise (Nurgül Yesilcay), Charlotte, la belle amoureuse généreuse (Patrycia Ziolkowska), Suzanne sa mère douce perdue (Hanna Schygulla, égérie fassbinderienne qu’on revoit avec un plaisir non dissimulé), Ali le vieil homme à la santé fragile (Tuncel Kurtiz) et Nejat son fils, l’universitaire tristounet (Baki Davrak) formeront donc la toile de cet entrelacs familial aux riches résonances politiques.

Car au-delà des relations personnelles qu’il observe avec un évident plaisir, Akin n’en oublie jamais de dresser le portrait de ses pays, l’Allemagne et la Turquie, sans complaisance ni misérabilisme.

Alors, oui, De l’autre côté n’a peut-être pas la sauvagerie folle, la vivacité pleine et brûlante de Head-On. Mais avec un sens de l’ellipse et de la pudeur magistral, des cadrages inventifs et des images au relief chaleureux, et surtout sans jouer d’emphase, il sait être un film emphatique et sensible. Et joue ainsi parfaitement son rôle de centre de trilogie, ouvrant les perspectives vers un ailleurs qu’on a maintenant hâte de découvrir.

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