vendredi, juin 20, 2008

 

Ma tague

Ce que Stalker veut, Stalker a. Voici donc ma réponse à sa tague

Attrape le livre le plus proche
Va à la page 123 (ou 23 si short book !)
Trouve la 5ème phrase
Et recopie les 3 suivantes

En fait, Truffaut cherche à réaliser une sorte d'autopsie des formes hitchcockiennes (des séquences de films, des plans, des gestes d'acteurs ayant acquis à ses yeux la puissance de fétiches). Cette ambition passe par les ressources du livre illustré: il s'agit de transcrire la parole d'Hitchcock en mots et d'incarner les formes cinématographiques par des images, et plus précisément des photogrammes, trace visuelle de cet "amour de la pellicule" dont parle Truffaut dans sa lettre à Hitchcock, socle formel original, fétiche primitif. La manière dont Truffaut travaille sur ces paroles/mots et sur ces formes/images est absolument déterminante: c'est elle qui inspire à son livre cette structure tellement originale, c'est elle qui créera l'ouvrage de cinéma le plus célèbre au monde.
Ouf...Maintenant, je peux officiellement ranger mes livres :)

mercredi, juin 11, 2008

 

Plogue même pas honteuse

Quand un ami d'ATC sort un film, on en parle.

Rendez-vous donc à l'Ex-Centris à compter de ce vendredi 13 pour enfin découvrir Le cèdre penché, 1er long métrage de Rafaël Ouellet, prix du public aux Rendez-Vous du Cinéma Québécois 2007.

Tous les jours à 15h15 et 19h.

FLASH: à compter d'aujourd'hui, vendredi 20 juin, le film sera présenté tous les jours à 17h

Renseignements: ici

jeudi, juin 05, 2008

 

Drôle d'histoire

L'appel est parvenu par courriel. En gros, je vous le livre tel quel

Pour en savoir plus sur le monsieur.


« Deux fois dans ma vie, j'ai compris ce qu'était le génie:
la première fois en regardant la définition dans le dictionnaire
et la seconde fois en rencontrant Pierre Etaix. » Jerry Lewis.




Cher(e) ami(e)s,
Voici un texte à faire circuler de toute urgence pour aider un grand artiste à retrouver ses droits !

Pierre Etaix, clown, magicien, dessinateur et cinéaste de génie est l'un des derniers dépositaires de la tradition burlesque telle qu'elle s'est construite sous l'impulsion de Buster Keaton puis de Jacques Tati dont il fut l'un des plus proches collaborateurs. Dans les années 60, Pierre Etaix réalisa cinq longs-métrages, (dont quatre, co-écrits avec son ami Jean-Claude Carrière).

Aujourd'hui, à bientôt 80 printemps, Pierre Etaix ne peut plus montrer ses films !!!

Pour une sombre histoire d'embrouillamini juridique impliquant l'avocate du cinéaste, les droits de ses films ne lui appartiennent plus, et ce jusqu'en 2017.

Mais de quel droit s'accapare-t-on l'œuvre d'un artiste ? De quel droit l'empêche-t-on aujourd'hui de montrer ses films (même gratuitement) ? De quel droit enfin nous prive-t-on de ses cinq longs métrages, qui comptent parmi les plus originaux du cinéma français ?

Comme Woody Allen, Guy Béart, Arturo Brachetti, Cabu, Eugène Chaplin, Leslie Caron, Jérôme Deschamps, Franck Margerin, Daniel Mesguich, Michel Gondry, Bernard Haller, Mathieu et Peter Kassovitz, Macha Makeïeff, Julia Migenes, Claude Rich, Shirley et Dino, Pierre Schoendoerfer ainsi que des centaines d'artistes et de cinéphiles, manifestez vous aussi votre indignation et votre soutien à Pierre Etaix en signant la pétition en ligne accessible depuis le site : http://www.lesfilmsdetaix.fr ou directement ici : http://www.ipetitions.com/petition/lesfilmsdetaix/ (le site et la pétition existent aussi en version anglaise pour vos amis anglophones)

Une procédure judiciaire étant en cours, vos signatures doivent absolument être enregistrées avant le 15 juin, date du dépôt de cette pétition.

Au nom de YOYO et de tous les films en « hibernation forcée » merci de soutenir le combat de Pierre Etaix.

PS: Les cinq films invisibles de Pierre Etaix : Le Soupirant (1963), Yoyo (1964), Tant qu'on a la Santé (1965), Le Grand Amour (1968), Pays de Cocagne (1969).

Pierre Etaix a reçu l'oscar du meilleur court-métrage en 1963 pour Heureux Anniversaire.

 

LA GUERRE, LA GUERRE

Abu Ghraib. Il y a 5 ans, personne n’aurait su le placer sur une carte. Peut-être qu’on ne saurait toujours pas aujourd’hui. Mais entre-temps, la prison d'Abu Ghraib est, elle, devenue célèbre. Tristement célèbre. Quelques photos jetées en pâture aux médias en 2004, et l’on découvrait le vrai visage de la guerre en Irak. Une jeune soldat, frêle, tenant en laisse un homme nu rampant par terre. Des pyramides de prisonniers nus. Des thumbs up de soldats hilares devant l’humiliation.


L’Amérique a eu honte. De quoi exactement? De voir ses fils et ses filles mettre en actes simples et bestiaux son attitude face à cette guerre. Ce sont des terroristes, ils doivent payer. Et pas seulement de leur personne. De leurs âmes. De leurs dignités. Cette grande hypocrite d’Amérique ne l’a pas supporté et a fait payer une poignée de soldats fanfarons, comme on expie un péché. Ceux qui ont donné les ordres, eux, sont restés en place.

De cet endroit, de cette affaire plutôt, Errol Morris tire aujourd’hui un film, Standard Operating Procedure, en posant cette question toute simple : traîner un prisonnier de guerre en laisse, le forcer à se masturber, le prendre en photo dans une position indécente constitue-t-il un acte criminel ou une opération militaire standard?

Cette question, c’est celle à laquelle durent répondre les enquêteurs civils après que les photos désolantes d’Abu Ghraib furent rendues publiques. À eux, mais aussi aux soldats responsables (dont la "star" des photos, Lynndie England, interviewée à sa sortie de prison) et à quelques gradés, Errol Morris fait le bon vieux coup de l’accouchement maïeutique en leur faisant dérouler oralement le grand tapis des faits et de la vérité. Photos à l’appui.

Jusqu’ici, rien d’anormal. Le bon vieux documentaire joue son rôle. Mais voilà que Morris, dont le sens du spectacle avait si parfaitement rendu justice à Robert S. McNamara dans l’exceptionnel Fog Of War, se laisse prendre au jeu de la dénonciation et accumule entre ses entrevues inserts de graphiques virtuels, lettres et reconstitutions à la limite du supportable, le tout nappé par une musique sirupeuse et dégoulinante de Danny Elfman.

Le procédé est choquant. Comment Morris a-t-il pu ainsi sciemment vider ses images et les mots de son film de toute leur puissance? Comment a-t-il pu se laisser aller à tant de facilité? Comment est-il passé des analyses d’une profondeur vertigineuse de McNamara à cet étalage brutal et à la limite du sensationnalisme de faits touts nus. Et d’un coup, le déclic. Le décalage entre la forme et le fond est trop énorme pour être innocent. Non seulement Morris l’a t-il fait sciemment, mais il l’a fait, en plus, pour mieux confronter notre propre habitude à lire les images. Le rusé. La télé nous a montré la guerre, et Morris, d’une ironie plus que féroce, reprend tous ses leurres, tous ses artifices pour, en plus de son propos initial, venir nous mettre sous le nez l’absurdité du traitement médiatique de la guerre.

Alors non, SOP n’est pas un film facile à regarder. Ni à écouter. De ces soldats boucs-émissaires bien dociles à ces images terriblement choquantes, il offre à chaque spectateur l’occasion de redéfinir un peu plus précisément les limites de son code moral. Mais surtout, il confirme, sans l’ombre d’un doute, qu’Errol Morris est un documentariste hors du commun.

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