vendredi, février 27, 2009

 

À VOIR CETTE SEMAINE POUR NE PAS MOURIR IDIOT

En voyant L’encerclement, documentaire majeur de Richard Brouillette, une pensée s’impose : et si le cinéma québécois était, comme un secret bien gardé, doté d’une capacité de réaction au monde absolument extraordinaire ? Plus qu’ailleurs sur la planète cinéma, sommes-nous en train de nous découvrir à travers un cinéma en prise réelle et directe avec la société ?

Formidable miroir où se lire, L’encerclement vient en effet de conclure une sorte de trilogie, amorcée par Papa à la chasse aux lagopèdes de Robert Morin et Un capitalisme sentimental d’Olivier Asselin ; une trilogie faisant le point sur l’état de nos mondes contemporains. Et quel état ! Dévastés par une idéologie sans cœur. Ruinés par l’avidité sans borne d’une poignée de profiteurs. Accablés par l’amoralité d’un système financier aux griffes omnipotentes.

Pour être parfaitement honnête, peut-être aurait-il fallu voir L’encerclement avant ses deux compères. Comme un cours de base, en quelque sorte. Une propédeutique incroyablement stimulante.

Documentaire d’une érudition captivante (on y croise Noam Chomsky, Ignacio Ramonet, Normand Baillargeon, Oncle Bernard ou Omar Aktouf – un vulgarisateur de génie-, la crème de la crème de la pensée), le film s’attache à l’immense entreprise de comprendre, recto-verso, le capitalisme et sa plus récente doctrine, le néo-libéralisme. Vaste, vaste programme que Brouillette aborde avec la patience d’une fourmi et l’opiniâtreté de ceux qui refusent ce monde anesthésié tout prêt à se laisser engloutir par les décision néo-libérales et leurs conséquences. Avec un didactisme bienvenu, mais sans dogmatisme, on se balade à droite, à gauche, au centre, en arrière et en avant, avec le sentiment, peut-être pour la première fois, de pouvoir avoir une vision d’ensemble de ce qui fait tourner le monde. Money makes the world go’round

Un point de vue global, complet et riche pour faire le point sur l’économie de marché. En noir et blanc, et en 10 chapitres, pour que la pensée prenne toute la place. En détails constants et pertinents pour que l’intelligence soit sans cesse sollicitée. En mode majeur, nourrissant et d’une rare pertinence pour offrir la meilleure des réponses possibles à la paralysie de la pensée unique.

À voir sans faute, dans toutes les bonnes crémeries.

 

CRÉATIVITÉ 0, GRANDE FAUCHEUSE 1

L'un des plus grands affichistes polonais, Franciszek Starowieyski est décédé. Né en 1930, l'artiste avait transformé les affiches de La mariée était en noir, du Charme Discret de la Bourgeoisie, d'Une femme douce et tant d'autres en petits chefs d'oeuvre aux lignes graphiques torturées et douloureuses.

Au-delà de l'hommage, on salue les Polonais de persister à confier la création des affiches des films sortant sur leur territoire à leurs artistes. C'est aussi ainsi qu'on protège une culture....

Pour une galerie de ses oeuvres, c'est ici

jeudi, février 26, 2009

 

QUI, QUI, QUI?

Qui est fâché tout noir et a prononcé ces mots? C'est le quizz de la semaine....Et arrêtez de tricher, bon Dieu!

"Film as a medium is it's too immersive, and it turns us into a population of lazy and unimaginative drones. The absurd lengths that modern cinema and CGI go in order to save the audience the bother of imagining anything themselves has a crippling effect on the mass imagination."

 

THE INSIDER

Vivre les oscars lorsque l'on est en nomination doit être une drôle d'expérience. Mike Leigh partage la sienne avec un journal de bord pas piqué des vers


"....The Big Day. At breakfast, David Hare (nominated for adapting The Reader) and screenwriter Danny Strong (Recount) insist that my category is wide open, and I stand a good chance. Still unconvinced."

dimanche, février 22, 2009

 

LE REVENANT

Une des meilleures raisons de regarder les oscars ce soir s'appelle Mickey Rourke.

Pour patienter, une excellente entrevue de la bête dans les Inrock, où l'on lit entre autres ça:

"J’en ai rien à battre d’avoir un gros box-office. Moi, je suis “branché cinéastes”. C’est ma priorité, c’est toujours ça que j’ai eu envie de faire : travailler avec de grands artistes de la mise en scène. Prenez Will Smith, c’est pas son problème l’ambition artistique du cinéaste. Lui ce qu’il veut, c’est être dans des films qui ramassent beaucoup d’argent. C’est son trip, voilà. Le mien a toujours été d’être le meilleur acteur que je pouvais être et on ne peut le devenir qu’entre les mains des plus grands."

Rumble Fish de Coppola, Heaven's Gate et The Year of the Dragon de Cimino, Barfly de Schroeder... The Wrestler d'Aronofsky s'ajoutera-t-il à la liste des plus grands?

mardi, février 17, 2009

 

UN COURT CADEAU D'ALMODOVAR

Diffusé sur Canal plus Espagne puis récupéré par You Tube, La concejala antropofaga est une sorte de preview mieux travaillé du prochain Almodovar, Les étreintes brisées.

Trompe l'oeil dans le trompe l'oeil, le réalisateur du court est annoncé comme Mateo Blanco, un des personnages des Étreintes brisées.

7 minutes, beaucoup de couleurs, de femmes qui papotent et qui ont l'air venimeuses (je ne parle pas l'espagnol) et la Cruz et la Machi et une sérieuse eau à bouche avant Cannes...


lundi, février 16, 2009

 

QUI A DIT...?

Le premier qui a dit de l'année...En principe, ça ne se trouve pas sur google, mais il y a des indices.

"Moi, par rapport à des amis comme Olivier Assayas, je suis totalement inculte. Ma culture cinématographique s'est faite de bric et de broc. Par affamement, par désir aussi. J'ai aimé le cinéma comme une midinette sans même imaginer que je ferais des films. Mais je pourrais dire, comme une midinette, qu'à partir de mon arrivée d'Afrique en France , à 14 ans, le cinéma m'a tout apporté, tout donné"

Indice: ça a été publié dans Les Inrocks, mais pas sur leur site (au demeurant fort sympathique)

vendredi, février 13, 2009

 

QUAND ÇA VA MAL, ÇA VA MAL

C'est le New York Times qui annonçait la triste nouvelle cette semaine: la plus que probable fermeture de la Film-Makers' Cooperative à New York. Fondée entre autres par Jonas Mekas, la Coop (oui, un peu comme la nôtre) propageait depuis plus de 50 ans la bonne parole du cinéma expérimental indépendant, aidant à la diffusion et à la conservation des films de Stan Brakhage ou Maya Deren

Virée de son building de TriBeCa pour laisser place à une radio internet encore en gestation, la Coop abrite dans ses archives près de 5000 titres (dont quelques raretés Dada et allemandes des années 20) et est entièrement gérée par les artistes eux-mêmes. Elle se cherche maintenant un nouveau nid...

Dommage que la diversité cinématographique ne soit pas aussi cute que des ours polaires ou des bébé phoques. Ca en ferait aussi une sacrée bonne cause à défendre....


mardi, février 10, 2009

 

ALORS, POLYTECHNIQUE, ON EN PARLE?

C'est le succès sociologique du moment. Des records de box-office, des tribunes débordant d'opinions, des tonnes et des tonnes de questions...mais au fond, que vaut Polytechnique?

3e long de Denis Villeneuve, son plus abouti, son plus ambitieux aussi, le film reconstitue la tragique journée du 6 décembre 1989. L'intelligence d'un réalisateur d'une finesse et d'une pudeur admirables est là, dans chaque plan, chaque cadrage. La photo de Pierre Gill, jouant d'un noir et blanc âpre et rugueux soutient la démarche cathartique. Le son se démultiplie, nous enfermant encore davantage dans les couloirs de cette école où nous nous asphyxions avec les élèves. Le malaise est presque physique. Maxime Gaudette glace le sang. Sébastien Huberdeau assiste, impuissant, à la tuerie. Le choc est là. L'esprit se prend une claque dont il se relève plus riche. La blessure reste béante, mais le cinéma a fait sa part d'exorcisme.

Ca, c'est pour la première partie, morceau de cinéma mémorable aussi bouleversant qu'il est maîtrisé, s'achevant d'ailleurs par un des plans (une plongée, une voiture) les plus troublants des dix dernières années.

Pour la seconde, la donne change. Karine Vanasse devient le personnage principal et la suivant dans son drame, le récit s'embourbe dans un didactisme déplaisant et lourd. Le film se délite, les compromis de production s'affichent, la pensée se ratatine et la naïveté de la tentative d'apaisement exaspère. L'essai n'est qu'à moitié transformé. La blessure se rouvre.

mardi, février 03, 2009

 

(PETITE) BONNE NOUVELLE

Le cinéma Parallèle vient d'annoncer qu'il resterait ouvert. Et sans avoir à déménager, sivouplé.

Sieur Langlois a en effet décidé de continuer à héberger la petite salle, haut lieu de diffusion du cinéma indépendant, au milieu de son méga-complexe culturel du futur.

Belle nouvelle. Mais qui ne nous ramènera pas nos deux autres salles....Va falloir que je me débarasse de cette nostalgie.

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