mardi, mai 26, 2009

 

FRAGMENTS DE DÉSIRS

Après les fulgurances du maître de cérémonie Edouard Baer ("je vous imaginais courant nue dans un champ de lotus" à Zhang Ziyi), la voix émouvante comme un murmure de la douce Charlotte Gainsbourg, l'élégance de Christoph Waltz, l'oeil qui frisait de maître Resnais, les facéties de Terry Gilliam, restent des films à la pelle. Des oeuvres qu'on ne verra peut-être jamais mais qui ont allumé un désir. Des bouts de pellicules qui font maintenant saliver.

Petit tour d'horizon non exhaustif des titres qui auront marqué mon Cannes imaginaire.

-Adieu Gary de Nassim Amaouche (primé à la Semaine de la critique): une banlieue industrielle française qui se transforme en décor de western, Bacri joue au cow-boy.
-Fish Tank, d'Andrea Arnold (prix du jury): la jeunesse britannique façon Loach première manière
-Air Doll de Hirozaku Kore-eda: c'est une poupée qui dit oui, oui, oui...
-Mon voisin, mon tueur d'Anne Aghion: un doc sur les tribunaux de proximité au Rwanda
-Precious de Lee Daniels: l'adaptation de Push de Sapphire, un de mes romans fétiches
-L'épine dans le coeur de Michel Gondry: juste parce que faire un doc sur sa tata Suzette, fallait oser
-Antichrist de Lars Von Trier: comment ne pas être curieux...?
-Humpday de Lynn Shelton: deux amis décident de participer à un festival de films porno gays
-I love you Philipp Morris de Glenn Ficarra et John Requa: Carrey et McGregor? Pourquoi pas...
-Les beaux gosses de Riad Satouff: le bédéiste réinvente le teen-movie à la française, un des coups de coeur de beaucoup de journalistes sur place
-Un prophète, de Jacques Audiard: sur le sujet, un conseil: dégotez-vous un dvd de La Commune, une série produite par Canal plus sur le monde des banlieues, on y voit le jeune et extraordinaire Tahar Rahim.
-Manilla de Raya Martin: beaucoup de bruit autour de ce représentant de la nouvelle vague philippine. À surveiller.
-Les chats persans de Bahman Ghobadi: le monde musical underground et clandestin de Téhéran.
-Le roi de l'évasion d'Alain Guiraudie: un gay célibataire et vieillissant retente sa chance du côté hétéro...
-Vincere de Marco Bellochio: on en a finalement peu parlé, mais le film sur les amours clandestines de Mussolini revu au rythme d'un opéra de Verdi est inspirant juste sur le papier

Et bien sûr, le Tarantino...

vendredi, mai 22, 2009

 

Phrase du jour

Juste pour le plaisir " Denis Côté nous est apparu comme un cousin de Pedro Costa, de Lisandro Alonso, et son film serait comme un matériau à la Peckinpah mis en scène par Chantal Akerman. Vive le cinéma du Québec libre !"
Les Inrocks

mardi, mai 19, 2009

 

LE GRAND POOL

Tradition oblige, voici venu le temps de mettre en place le grand pool officiel d'ATC-Cannes 2009. Plusieurs gros noms restent encore à passer, mais dans notre bonté, le pool sera ouvert jusqu'à dimanche matin, 9h.

Comme toujours, on joue au devin, un système de points très complexe désigne le vainqueur qui pourra s'en aller le regard fier et le menton levé et on est très contents.

Rappel des prix + mes pronostics:

-Palme d'or (10 points) Le ruban blanc, Michael Haneke
-Grand prix (9 points): Un prophète, Jacques Audiard
-Prix de la mise en scène (8 points): Inglourious Basterds, Quentin Tarantino
-Prix du scénario (7 points): The Time That Remains, Elia Suleiman
-Interprétation féminine (6 points): Katie Jarvis, Fish Tank (Andrea Arnold)
-Interprétation masculine (6 points): Christoph Waltz, Inglourious Basterds (Q. Tarantino)
-Prix du jury (5 points): Vincere, Marco Bellochio
-Caméra d'or (5 points): Les beaux gosses, Riad Satouff
-Prix spécial du 62e? (3 points): Alain Resnais, Les herbes folles
-Palme d'or du court-métrage (2 points): Runaway, Cordell Baker

Rappel des films:
  • A l'origine, Xavier Giannoli
  • Antichrist, Lars Von Trier
  • Thirst, Park Chan-wook
  • Bright Star, Jane Campion
  • Nuits d'ivresse printanière, Lou Ye
  • Le ruban blanc, Michael Haneke
  • Soudain le vide, Gaspar Noé
  • Fish Tank, Andrea Arnold
  • Inglourious Basterds, Quentin Tarantino
  • Kinatay, Brillante Mendoza
  • Les herbes folles, Alain Resnais
  • Looking for Eric, Ken Loach
  • Étreintes brisées, Pedro Almodovar
  • Map of the sounds of Tokyo, Isabel Coixet
  • Taking Woodstock, Ang Lee
  • The Time that Remains, Elia Suleiman
  • Un prophète, Jacques Audiard
  • Vengeance, Johnnie To
  • Vincere, Marco Bellochio
  • Visage, Tsai Ming-Liang
À vous.

dimanche, mai 17, 2009

 

LA RENCONTRE CANNOISE DU JOUR

Tel que relatée sur le blogue tenu par les critiques des Inrockuptibles (bien plus intéressant, finalement que celui de Libération...)

"Le soir, sur une plage, apparition d’un personnage inhabituel en ces lieux et à cette heure : un cireur de pompe – un vrai, pas un critique de Studio. Le gars, originaire de Metz (salut Pierrot !), officie depuis plus de dix ans au festival. Il a même commis un bouquin sur cette expérience, Le Cireur du festival. Voilà au moins un festivalier qui n’est pas à côté de ses pompes et qui prend même son pied plusieurs fois par jour."

Pour en savoir plus, le cireur a même son site web où il raconte tout tout tout de son festival.

vendredi, mai 15, 2009

 

L'anecdote cannoise du jour

On la trouve dans le blogue tenu par l'équipe de Libération, ici. Et elle raconte ça:

"La scène se passe à une table de restaurant; elle nous a été rapportée par un collègue hilare et tout à fait fiable. Charles Aznavour accorde un entretien à une journaliste. Le chanteur-acteur, qui fait la voix du vieux héros Carl dans la version française de Up, est en compagnie de sa fille Cathya, la quarantaine, qui semble avoir l'appétit coupé. En pleine interview, ton sec d'Aznavour: « Écoute Cathya, je ne te le redirai pas trois fois: tu finis ton caviar! ». C'est vrai quoi, merde."

Une mention aussi pour le jeu de mots du jour, lu dans un statut facebook (merci FX), après la présentation en compétition de Nuits d'ivresse printanière.... Lou Ye tu?

jeudi, mai 14, 2009

 

Extrait du jour

Tiré du petit guide festivalier en forme de 10 commandements offerts gracieusement par l'équipe de Libé

5. Tu écriras des critiques

Et pas forcément avec des mots compliqués comme «à chier», «sublime», «bouleversant», «glamour». Tu vois… («t’as du feu ?»), ce que je voudrais… c’est que chaque critique soit comme un voyage, une confidence, un échange, le début d’une amitié… Avec un peu de cul quand même, hein !


mercredi, mai 13, 2009

 

LA PHRASE DU JOUR

"En passant devant le Palais des Festivals hier midi, j’ai senti dans mon cou et sur ma tête de blanches précipitations. Pas de la neige. Les déjections d’un oiseau. Certains diront que c’est bien fait pour moi."

Marc Cassivi, Onze jours aux premières loges

mardi, mai 12, 2009

 

FÉBRILITÉ 101

Est-ce parce qu'un ami d'ATC va y présenter ses belles Carcasses? Ou parce que d'autres compatriotes (Villeneuve, Dolan, Falardeau, Leclerc) y seront aussi? Ou encore parce la sélection officielle ressemble à who's who du cinéma mondial? Un peu de tout ça, sûrement. Toujours est-il que la fébrilité est palpable. Même chez les pauvres brebis qui resteront ici en se gavant d'infos glanées un peu partout sur le web. A ce sujet, deux blogues à surveiller durant cette excitante quinzaine.

-celui collectif de Libé, Attention les marches, expérimental selon les dires de ses auteurs, et qui se payera le luxe (on a les moyens) d'avoir chaque jour une photo exclusive du festival prise par...la présidente du jury, Isabelle Huppert. Excusez du peu.
Extrait
"Donc, voilà, ça y est, alea jacta est et tout ça: demain matin, départ pour Cannes. Le sèche-linge avale sa dernière tournée de chaussettes, la valise offre une gueule pas présentable, le laptop est dans la sacoche et les batteries de toutes sortes sont pleines. Un costume pour les soirées où on n’ira pas, une provision de livres qu’on ne lira pas, des gadgets inutiles (comment ça une DSi ne sert à rien à Cannes?), plein de dentifrice au cas où ça manquerait là-bas, derrière le rideau de palmiers, et surtout onze boites de vitamines Alvityl-Plus. Plus rien à craindre. Paré."

-celui que tiendra Philippe Gajan sur le site 24images.com. Oui, c'est une plogue, mais pourquoi se priver? D'autant que, dès jeudi, afin de souligner les 30 ans de l'empire 24 Images, le site et la revue se parent de toutes nouvelles et chatoyantes couleurs, juste pour vos yeux (il y a aussi d'autres surprises, mais on vous laisse découvrir).

Bon festival.

mercredi, mai 06, 2009

 

GRANDE DAME

À l'occasion de la nouvelle édition du Festival de San Francisco (23 avril-7 mai), le site SF360, dédié à l'actualité ciné de la belle région et drôlement intéressant, republie un véritable morceau d'anthologie: le discours prononcé par la je-n'en-finis-pas-de-dénicher-des-raisons-de-la-trouver-extraordinaire Tilda Swinton lors de l'édition 2006 du festival.

Un discours brillant, pertinent, valeureux et engagé où la belle dresse son état du cinéma en forme de lettre à son fils avec tellement de sagacité qu'on en a des frissons.

Extraits
"You asked me the other day, just as you were dropping off, what people’s dreams were like before the cinema was invented"

(...) "I think the last film in which I experienced this kind of ecstatic removal was at a screening in Cannes of the Thai film Tropical Malady (Sud pralad), in my opinion, a masterpiece, mysterious and shapeshiftingly magical. A love story that actually carries the power to tip one into love, a nightmare of nature that kicks a primal punch, that takes us into the wilderness of human nature and leaves us there. I actually remember rubbing my eyes with my fists in a comedy gesture during the screening, convinced, for one split second, that I fallen asleep, that only my unconscious could have come up with such a texture of sensation."

(...) "Can I be alone in my longing for inarticulacy, for a cinema that refuses to join all the dots? For an arrhythmia in gesture, for a dissonance in shape? For the context of cinematic frame, a frame that in the end only cinema can provide, for the full view, the long shot, the space between, the gaps, the pause, the lull, the grace of living."

(...) "The thing is for me filmmaking, too, has always been an act of faith. Not only in the sense in which one needs a certain amount of conviction to get the films made in the first place, but in the more amorphous sense in which one takes one’s faith to the cinema as to the confessional: the last resort of the determined inarticulate, the unmediated, the intravenous experience of something existential, transmuted through the dark, through the flickering of the constant image through the projector onto the screen. The sharing of private fantasy, the very issue of the unconscious made in light. Faith way beyond politics, way beyond religion, way beyond time."

Voeu pieux: si tous les acteurs savaient parler de cinéma comme ça, si tous les journalistes savaient les faire accoucher, on lirait quand même moins de choses plates.

Voeu pieux numéro 2: si quelqu'un avait la gentillesse de faire parvenir jusqu'à un de nos écrans le Julia d'Erick Zonca (La vie rêvée des anges) où la grande se révèle en alcoolique cassavetienne, on lui donnerait volontiers 2 gros morceaux de robots. Merci d'avance


mardi, mai 05, 2009

 

LE FAN DÉÇU

Tout commence en général par un choc. On ne se l'explique pas vraiment, on sait juste qu'un film vient de s'installer définitivement dans notre coeur. Il y aura sa place, à vie. The right film at the right time... Parfois, avec de la chance, le 2e et le 3e film du cinéaste font le même effet. Cette sensation exquise de pénétrer un monde que l'on comprend instinctivement, où l'on se sent bien, où tout est à la fois surprenant et familier... C'est alors l'auteur qui se taille la place du lion dans notre panthéon personnel.

Ces choses-là arrivent rarement. Elles sont précieuses. Et elles rendent les déceptions encore plus amères. Bien sûr, parce qu'on est fan, on espère encore le coup de foudre, on croit encore que le choc est possible. Mais au fond de nous, on sait très bien aussi que l'état de grâce est derrière nous.

Ryan Gilbey dans The Guardian exprime très bien ce drôle de sentiment ici. Comme lui, j'ai aimé Tarantino passionnément. Comme lui, mon coeur a beau vouloir, mon esprit, lui, ne suit plus...

"Will the chasm continue to widen between the qualities that made Tarantino's first three movies so fascinating and the shameless, sometimes juvenile passions that drive him on? Or perhaps those of us who hailed Tarantino as a cinematic revolutionary will find further support for our case this month in Cannes."

samedi, mai 02, 2009

 

Enfin de retour

Après avoir épaté la galerie avec le fascinant Dans ma peau où une jeune femme s'auto-boulottait avec plaisir, Marina de Van présente enfin son 2e long, Ne te retourne pas. Le pitch? La Marceau perd progressivement la boule avant de prendre les traits de la Bellucci...pas mal, non? La chose sera présentée en séance de minuit à Cannes.
La bande-annonce prend des airs, mais la cinéaste intéresse tellement qu'on fermera les yeux.


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