dimanche, avril 30, 2006

 

Médias et blogues font-ils bon ménage?

Drôle d'histoire que celle lue dans les pages du quotidien français Libération. L'international Herald Tribune, racheté en 2003 par le New York Times, serait en passe de licencier une trentaine de postes, notamment de journalistes, pour survivre à une crise financière.


Mais pour réagir, les braves journalistes ont décidé de se partir...un blogue! Comme l'avaient faits les journalistes de Libé au moment de leur grève et ceux de France Soir, en lutte contre de nouveaux propriétaires bien décidés à les faire passer au format tabloïd.

International Herald Tribune


De tout ça, deux constatations: 1) oui, les médias, partout dans le monde, sont en crise. 2) le terme patron de presse perd singulièrement de sa superbe au fil du temps mais les journalistes, eux, semblent se réveiller.

Sur le cynisme des directions médiatiques, un film à voir: Network, de Sidney Lumet en 76. Il paraît même que George Clooney vient d'en acheter les droits pour un remake...
Sur les blogues, le champ cinéma reste libre, aucun film à ce jour n'évoque même le phénomène. Mais Hollywood ne saurait tarder à nous pondre l'histoire d'une pauvre choupette (Meg Ryan est sûrement libre) qui tient un blogue et trouve l'amour après de multiples quiproquos...

vendredi, avril 28, 2006

 

le pourquoi du comment

Devant l'insistance des foules, voilà le pourquoi du comment du "ferme ta gueule, va-t'en chez vous" que m'a gentiment dit le ICI.
Dans les dernières semaines, un nouvel éditeur (ancien du Journal de Montréal et d'Echos-Vedettes) a été nommé au ICI dans l'idée de "relancer" le journal.
Or, selon lui, j'avais montré trop de réticences à ses plans de relance en étant "trop intellectuelle et pas assez populaire". Voilà, c'est aussi simple que ça.
Que dire de plus? Ma maman m'a appris à toujours essayer de rester polie.

 

UNITED 93



United 93, de Paul Greengrass, est sans nul doute, le film dont il faut parler cette semaine. Un film exutoire, choc, prématuré? En tout cas, un film dont la prétention n'est autre que la reconstitution. Méfiez-vous de la bande-annonce servie à une sauce qui ne rend pas justice au film.

Les passagers de l’enfer
United 93 reconstitue le drame du 11 septembre. Attention : film–choc.

Le 11 septembre 2001, à 8h47, le vol d’United Airlines 93 décollait de Newark pour San Francisco après un retard de 45 minutes. Quelques minutes après son décollage, un premier avion percutait une des tours du World Trade Center. À 10h03, le vol 93 s’écrasait en Pennsylvanie, avant d’avoir pu atteindre la cible fixée par les terroristes d’Al Qaeda : la Maison-Blanche.
Comment filmer l’horreur ? Pourquoi vouloir mettre des sons et des images sur ce qui, aujourd’hui encore, reste inimaginable ? Peut-on utiliser le cinéma comme exutoire aux événements du 11 septembre ? Ces questions, Paul Greengrass a certainement dû se les poser. Sa réponse, extrêmement sobre et respectueuse, s’appelle United 93. Et comme le chaos, elle terrifie.
Avouons-le, la façon dont les États-Unis allaient s’approprier cinématographiquement le drame était inquiétante. Nourrissant une curiosité malsaine, morbides, voyeuristes, les deux téléfilms présentés sur le câble (Flight 93 et The Flight That Fought Back) avaient d’ailleurs déjà sérieusement alarmé. Mais Paul Greengrass le rappelle, comme l’avaient fait les 11 réalisateurs ayant réunis leurs courts-métrages sur le sujet dans 11’09’11 : parfois, il faut faire confiance aux cinéastes.
Greengrass, un ancien documentariste de la BBC, a en effet déjà tâté de la reconstitution historique intelligente et troublante en relatant le massacre de Derry de 1972 en Irlande du Nord. Le film s’appelait Bloody Sunday et le cinéaste y affinait un style saccadé, à l’épaule, proche du documentaire, aussi humain que prenant. C’est avec le même humanisme dur qu’il aborde aujourd’hui le 11 septembre. Urgent, viscéral, douloureux, United 93 présente ainsi sa vision en temps quasi-réel de ce qu’a pu être le drame tant à l’intérieur de l’avion 93 que dans les différents centres de contrôle aérien de New York, Boston ou Cleveland et au centre de commandement militaire du Northeast Air Defense Sector.
Refusant de stigmatiser les terroristes ou d’héroïser à outrance les passagers qui semblent d’avantage mus par leur instinct de survie que par un quelconque patriotisme (une bonne partie des scènes du film ont d’ailleurs été improvisées), United 93 tire alors sa force de sa mise en scène tourmentée, mais jamais désordonnée, profondément traumatisante, qui refuse avec une pertinence absolue de tomber dans les pièges odieux d’une violence chorégraphiée ou d’un cauchemar mielleux et bien-pensant.
Basé sur des entrevues avec les familles des victimes, des membres de la commission d’enquête, des militaires et des contrôleurs aériens (dont certains rejouent leur rôle dans le film, parlez d’un exutoire) ainsi que sur les enregistrements de coups de téléphone passés à bord et des discussions dans le cockpit, United 93 jouait pourtant sur un terrain dangereux : celui de la mémoire. Mais le film, bien loin de se vautrer dans une mare complaisante, préfère en fait sortir la carte de l’observation méticuleuse des faits et semble, même, fait oh combien angoissant, découvrir les événements au rythme même où il nous les dévoile.
Des réactions des passagers et de l’équipage aux minutes précédant l’embarquement, des informations reçues par les centres de contrôle à la panique palpable des dirigeants militaires, des interprétations troublantes de sincérité d’acteurs inconnus à l’intensité dramatique n’usant d’aucun artifice, chaque image d’United 93 semble en effet empreinte d’un louable souci de vérité. Bien sûr, cette vérité n’est et ne restera que celle de Paul Greengrass. Mais quand un cinéaste réussit ce tour de force d’évoquer un tel traumatisme avec tant de solennité pesante, avec tant de simple respect, sa vérité est certainement bonne à dire.
Helen Faradji

mercredi, avril 26, 2006

 


Un petit cadeau de bienvenue, comme ça, pour vous. C'est gratuit, ça ne mange pas de pain et ça vous remonte le moral direct.
Et pourquoi faudrait-il se remonter le moral allez-vous demander dans un accès de sagesse qui vous est propre? Je ne sais pas pour vous, mais moi, je dois me le remonter tout simplement parce que jeudi 27 avril est paru dans le ICI mon dernier édito, cette chronique d'opinion que je tenais depuis un an et dans laquelle j'avais, je dois l'avouer, mes aises.
Certains de vous l'auront peut-être déjà lue, d'autres pas. Je la joins en tout cas et précise, si celà n'était pas clair, que quitter cette chronique n'était absolument pas ma décision. Un jour, si vous êtes gentils, je vous raconterai toute l'histoire.
Bonne fin de journée et au plaisir


Good Night, and Good Luck.

Qu’écrire dans une dernière chronique ? De gentils conseillers me l’ont soufflé à l’oreille : sois honnête, dis la vérité. Et bien, chers vous, la vérité est là, tout nue : je suis triste.
Triste de devoir quitter ce petit nid d’expression cinéphile. Triste d’avoir à laisser les choses en plan alors que notre beau dialogue était à peine entamé. Triste de ne plus pouvoir partager ainsi avec vous mes passions, mes coups de cœur et mes détestations.
La critique est un espace fragile. Certains la voudraient utilitaire, d’autres pure et dure. Certains méprisent son « intellectualisme déplacé », d’autres la respectent (ces oiseaux-là sont rares). Certains la décrient, d’autres aimeraient qu’elle persiste à s’écrier.
Les faits ne m’aideront pas dans cette affirmation, mais je crois encore, chers vous, qu’être critique est un vrai métier. Pas un à côté ou un passe-temps. Être critique de cinéma est un métier que l’on épouse par passion. Parce qu’il faut s’être dit un jour, devant tel ou tel chef d’œuvre, pour défendre ce film-là, je me fâcherai avec la terre entière si on me le demandait. Parce qu’il faut croire, dans un monde où cela est de plus en plus difficile, que le cinéma est chose trop importante pour le laisser s’étioler. Parce que comme dans un combat, il faut croire en sa cause, y croire peut-être même aveuglement. Le critique français à Charlie Hebdo et France Inter, Michel Boujut, le disait : « Un critique : celui qui résiste : aux pressions, à l’air du temps, au consensus ».
Il y a en effet une forme de résistance folle et naïve dans la vie d’un critique. Car pour lui, rien ne doit être plus important que le cinéma. Il faut se réveiller chaque jour en espérant le nouveau film à voir, en croyant sincèrement que le film capable de nous bouleverser est encore à venir. Il faut croire à l’enchantement. Il faut vouloir, à tout prix, prolonger le bonheur et la réflexion que peuvent engendrer le regard d’un cinéaste sur notre monde.
Ce n’est qu’à ce prix, celui d’un engagement total et exigeant, que le critique pourra alors espérer partager et faire naître au fond des yeux du lecteur une précieuse étincelle de curiosité. Le critique ne doit en effet prétendre à plus. Son but est simple : réussir à créer un espace où, loin des préoccupations bassement matérielles ou vedettariales, il fera bon discuter, argumenter, penser. Un espace où évidemment, la subjectivité sera de mise, puisqu’il n’y a pas d’objectivité dans l’amour. Un espace enfin où même la mauvaise foi sera toujours préférable à l’hypocrisie. Encore Michel Boujut (je vous le dis, ce type est un génie) : « une autre façon plus directe, plus vraie, et moins emmerdante de parler des films : dire pourquoi ils nous font battre le cœur »
Oui, le critique doit aimer le cinéma. Comme on aime un peu, beaucoup, à la folie. Comme on aime déraisonnablement. Le critique doit être têtu, obstiné, capable de s’enflammer sans peur du qu’en dira-t-on et refuser sans discernement la complaisance. Il doit envoyer dans sa tête se pendre haut et court ceux qui le trouvent « trop méchant ». Il n’y a pas de méchanceté ou de gentillesse dans la critique : seulement une magnifique machine à aimer qui parfois s’emballe ou déraille mais parfois aussi réussit à faire partager sa ferveur.
Sans ce type d’amour, que devient la critique ? Un alignement de mots tièdes qui se mangent à la rigueur réchauffés. Une information sèche, sans colère, ni passion. Un texte sans vie.
L’absence de vie dans les textes critiques est un grand danger. Car, il faut bien l’admettre, une critique ne s’écrit qu’en fonction de soi. Et qu’y a-t-il de plus triste qu’un texte où se devine derrière les mots, le zombie timide, le mort-vivant opportuniste, le fonctionnaire de la pensée ?
Chers vous, que je considère sans vous connaître comme mes amis, puisque chaque semaine je vous livre une part de moi, chers collaborateurs qui, pendant cette année, avez partagé cette vision, chers gens du milieu avec qui j’ai aimé travailler, je tiens d’abord à vous remercier. Du fond du cœur. Pour rester en contact, je vous invite également à faire un tour sur le blog que j’animerai désormais (www.arretetoncinema.blogspot.com). Quant au reste, je n’ai pour vous que ce conseil : soyez exigeants.
hfaradji@videotron.ca

dimanche, avril 23, 2006

 

Bienvenue

Bonjour à tous et bienvenue sur Arrête ton cinéma.
Dans ce lieu dédié à la critique de cinéma indépendante, on causera en toute franchise de tout ce qui peut bien faire bouger la planète cinéma. Sorties de films, événements, festivals, DVD, opinions, coups de coeur et coups de gueules..le tout garanti sans O.G.M.

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