mercredi, mai 30, 2007
Merci, M. Smith
Décidemment, le Cinéma du Parc nouvelle mouture est en passe de devenir le cinéma le plus vibrant et le plus dynamique de Montréal. On se réjouit.
Hier, le cinéma annonçait en effet la projection du premier long de Christian Mungiu, Occident dès ce vendredi 1er juin, pour une semaine (déjà présenté le 26 mai dans le cadre d'Eurofest au même Cinéma du Parc).
Parce que soyons honnêtes, on connait en vérité assez mal l'oeuvre de ce tout frais palmé d'or pour son 4 mois, 3 semaines et 2 jours. Le petit cours de rattrapage est donc parfaitement bienvenue.
Occident sera, en plus, présenté en version originale roumaine avec sous-titres français. Ca fait vraiment plaisir.
mardi, mai 29, 2007
La phrase de la semaine
Roger Frappier, s'étonnant de la disparité entre la réaction du public cannois et celle des journalistes au film d'Arcand, L'âge des ténèbres (à lire ici)
Ben oui, c'est vrai ça, les critiques sont tous de vilains méchants qui n'aiment pas les films dans le fond et qui ne font rien qu'écrire des méchancetés, copiées en plus sur celles de leurs voisins, car ils n'ont, et c'est bien connu, qu'un seul but: nuire.
Le public, lui, sait et n'a vraiment pas besoin des critiques. D'ailleurs si ceux-ci faisaient ce que tout le monde semble attendre, c'est-à-dire ne mettre que des étoiles et une phrase "citable" pour mettre sur les affiches, le cinéma se porterait beaucoup mieux, il n'y aurait pas de crises, les oiseaux chanteraient tous les matins et tout le monde s'enduirait de miel pour courir nu dans les bois en chantant des chansons.
lundi, mai 28, 2007
A suivre
Le palmarès de Cannes cette année est beau, il respire la cinéphilie et l'audace, juste comme on aime (exception faite de Julian Schnabel, déguisé en The Dude, qui aurait quand même pu cacher un peu mieux sa déception de ne pas avoir gagné la palme). Je suis contente et impatiente de découvrir ces films. Mais, hors compétition, dans les arcanes du festival, une liste de films a aussi titillé mon impatience.
Amis distributeurs et programmateurs (si, si, il y en a), si vous passez par ici, faites vos choix là-dedans. Ca n'ira peut-être pas très loin, mais ça aura au moins le mérite de me faire plaisir, ce qui n'est déjà pas si mal. Merci d'avance
La liste des films que-si-on-pouvait-les-voir-à-Montréal-ce-serait-quand-même-vachement-bien.
Calle Sante Fe de Carmen Castillo
Control d'Anton Corbjin
Parpados Azules d'Ernseto Contreras
L'avocat de la terreur de Barbet Schroeder
Maurice Pialat, l'amour existe, de Jean-Pierre Devillers
Smiley Face de Gregg Araki
La soledad de Jaime Rosales
La question humaine de Nicolas Klotz
Le rêve de la nuit d'avant de Valéria Bruni-Tedesch
Mister Lonely d'Harmony Korine
Naissance des pieuvres de Céline Sciamma
Gegenüber de Jan Bonny
Tout est pardonné de Mia Hansen-Love
Chop Shop de Ramin Bahrani
Go Go Tales d'Abel Ferrara
Elle s'appelle Sabine de Sandrine Bonnaire
dimanche, mai 27, 2007
And the winner is....
Il a beau ne pas avoir trouvé la palme, notre grand gagnant de ce premier pool officiel Cannes 2007 est ......
RAF! 13 Points lui sont en effet attribués pour avoir deviné les prix de la mise en scène, du scénario et du Jury.
Bravo! Tu deviens donc automatiquement le chouchou d'Arrête ton cinéma pendant une semaine et notre maître à tous es prédictions. Au fait, demain, il pleut ou pas?
Tout juste derrière, D. gagne 12 points avec son flair pour la palme d'or et le prix du jury
Viennent ensuite Yvan (10 points pour la palme d'or), Jeanb (7 points pour le prix du jury), Choron67 et votre humble et dévouée (2 points pour le prix du jury) et Kevin, JasonB et Simon (on vous aime quand même...)
Merci à tous d'avoir participé, on recommencera!
Et comme l'a dit Fatih Akin en montant les marches, tout ça "c'est comme prendre une douche d'émotions"
vendredi, mai 25, 2007
Ca se dessine, ça se dessine
Le premier pool officiel Cannes 2007 vit ses derniers jours. Demain, samedi, minuit, il sera en effet officiellement fermé.
J'en profite donc pour laisser mes dernières (ou pas) prédictions!
Palme d'Or: Paranoid Park de Gus Van Sant
Grand Prix: De l'autre côté de Fatih Akin
Prix de la mise en scène: We own the night de James Gray
Prix du scénario: Quatre mois, trois semaines et deux jours de Christian Mungiu
Prix d'interprétation féminine: Anamaria Marinca dans Quatre mois, trois semaines et deux jours de Christian Mungiu
Prix d'interprétation masculine: Mathieu Amalric dans Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel
Prix du Jury: Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
Caméra d'Or: Naissance des pieuvres de Céline Sciamma
En catimini
Il s'en passe de drôles de choses à Cannes.
Comme, par exemple, la présentation hier, en même temps que celle d'Ocean's 13, du film Roman de gare
Déjà, le titre aurait du inquiéter, mais étant monté et tourné par un certain Hervé Picard, on pouvait bien laisser la chance au coureur. Jusqu'hier.
En effet, c'est hier que la supercherie fut dévoilée et que l'on apprenait qu'Hervé Picard n'était qu'un pseudonyme choisi par..........Claude Lelouch!
La raison? Lelouch estimait que ce relatif anonymat lui permettait de travailler plus sereinement, sans s'attirer les foudres de la presse et d'autres.
La nouvelle est ici
Mais sincèrement, lorsqu'un réalisateur en arrive à faire ses films caché, dans l'ombre parce qu'il a peur des réactions, peut-être est-ce le signe qu'il faudrait y changer quelque chose de bien plus profond que son nom ?
dimanche, mai 20, 2007
La phrase la plus concept de la semaine
"Je fais des films qui marchent sur une ligne extrafine et il y a toujours des ignorants pour la franchir à ma place"
David Fincher, dont le Zodiac est actuellement en compétition officielle à Cannes.
Peut-être est-ce la traduction du journaliste, peut-être est-ce la fatigue, allez savoir. Mais franchement, qu'est-ce que le réalisateur peut bien vouloir dire par là?
vendredi, mai 18, 2007
Précisions poolistiques
La liste dans laquelle il faudra piocher est disponible ICI!
Une belle brochette d'inconnus ou presque, mais vous êtes bons, vous allez trouver!
jeudi, mai 17, 2007
Oh Oh Oh
C'est Noël au printemps!
Et oui, un cadeau pour nous, pour vous dont je suis patriculièrement fière et dont j'avais envie de vous parler depuis que l'idée a germé un jour sur un coin de table: la naissance du tout nouveau site web de 24 Images abritant le délicieusement impertinent webzine 24IMAG. J'en suis la rédactrice en chef et pour tout dire, j'en suis fière comme un pou.
Extrait du communiqué de presse:
Le pays d’Arthur Lamothe
Lancement du numéro 132 de 24 images et du webzine 24 iMAG
Le numéro 132 de la revue 24 Images à paraître le 18 mai 2007 consacre un important dossier ainsi que son DVD au cinéaste Arthur Lamothe, auteur majeur du cinéma direct, observateur et analyste des plus attentifs de la société et de la culture amérindiennes.
Depuis le numéro 129 paru en octobre 2006, les abonnés à la revue ainsi que les lecteurs qui se la procurent dans les clubs vidéo de répertoire du grand Montréal reçoivent gratuitement un DVD directement relié au contenu éditorial du numéro. Cette fois-ci, nous avons droit à l’un des chefs-d’œuvre d’Arthur Lamothe et du cinéma direct, Bûcherons de la Manouane.
Afin d’être davantage au cœur de l’actualité cinématographique, 24 images profite également du printemps pour se renouveler sur le web ! Le nouveau webzine hebdomadaire est conçu comme un lieu d’échanges vivant et dynamique. Permettant une réelle rencontre avec ses lecteurs qui pourront y réagir, 24 iMAG veut être bien plus qu’une vitrine promotionnelle; il entend être un outil incontournable pour faire partager le plus intensément possible notre passion du cinéma. Il est constitué de coups de cœurs, déceptions, critiques du film et du DVD de la semaine, éditorial, réflexions et brèves : autant d’espaces où vous pourrez réagir.
Rendez-vous au : www.revue24images.com
Champagne!
mercredi, mai 16, 2007
C'est parti mon kiki
Ici, il fait un temps à rester au lit, mais ça ne nous empêchera pas de nous amuser comme des petits fous avec ce qu'il se passe de l'autre côté de la planète cinéma.
Chose promise, chose dûe, le Premier Pool Officiel du Festival de Cannes est en effet lancé ici-même.
Principe ultra-simple: vous laissez vos prédictions dans les commentaires, jusqu'au samedi 26 mai, minuit. Ensuite, je ferais patiemment le décompte pour désigner le grand vainqueur qui, automatiquement, deviendra le grand chouchou d'Arrête ton cinéma pendant une semaine. C'est pas du gros lot, ça?
Le rappel des prix à trouver:
La Palme d'Or (8 points)
Le Grand Prix (7 points)
Le Prix de la mise en scène (6 points)
Le Prix du scénario (5 points)
Le Prix d'interprétation féminine (4 points)
Le Prix d'interprétation masculine (4 points)
Le Prix du Jury (2 points)
Le Prix de la Caméra d'Or. (1 point)
En cas de prix spécial (genre prix du 60ème, ou autre), celui qui devine gagne 10 points de plus
Et en cas d'ex-aequo, celui qui devine gagne 5 points de plus!
Et le rappel des films en compétition tels que vus ici
*My Blueberry Nights de Wong Kar-wai : Une jeune femme, Elizabeth se rend chaque soir dans un café à New York où elle commande une tarte aux myrtilles. Un jour, elle raconte à Jeremy, qui tient le café, que l'homme de sa vie l'a quittée. Quand elle disparaît, il comprend qu'elle a quitté la ville pour prendre un nouveau départ.
*De l'autre côté (Auf der anderen seite) de Fatih Akin : Entre l'Allemagne et la Turquie, le destin de six personnages en quête de pardon et de réconciliation, confrontés aux politiques d'État. Parmi eux, Nejat, un jeune homme turc qui vit en Allemagne, part à la recherche de son père rentré au pays.
*Une vieille maîtresse de Catherine Breillat : Tiré du roman éponyme de Jules Barbey d'Aurevilly, le récit des amours tumultueuses du jeune libertin Ryno de Marigny avec sa maîtresse espagnole, la Vellini.
*No Country for Old Men de Joel et Ethan Coen : À la frontière du Texas et du Mexique, Bell, chasseur d'antilopes, découvre dans des voitures criblées de balles des cadavres, des armes, de la drogue et une mallette contenant un magot. L'adaptation d'un roman de l'écrivain américain Cormac Mac Carthy.
*Zodiac de David Fincher : Zodiac, insaisissable tueur en série, répand la terreur dans la région de San Francisco à la fin des années 60. Un journaliste, un dessinateur de presse et un inspecteur de police le pistent. Tiré du roman de Robert Graysmith.
*We Own the Night de James Gray : À la fin des années 80, la mafia russe règne sur le monde de la nuit new-yorkais. Bobby Green, jeune patron d'une boite de nuit branchée, étend son influence grâce à l'arrivée d'une nouvelle drogue. Il apprend que son père et son frère, tous deux policiers, sont menacés de mort.
*Les chansons d'amour de Christophe Honoré : David, secrétaire de rédaction d'un quotidien pour adolescents, travaille la nuit. Entouré par ses deux petites amies, ses soeurs et ses parents, il n'est pas préparé au tragique évènement qui va bouleverser sa vie.
*La forêt de Mogari (Mogari no mori) de Naomi Kawase : Un vieil homme et sa garde-malade pleurent chacun la perte d'un être cher. Après un accident de voiture, ils partent dans une forêt où ils trouveront peut-être la clé de la sagesse intérieure.
*Souffle (Breath) de Kim Ki-duk : Dans une prison de Séoul, une femme condamnée à mort apprend les infidélités de son mari. Elle sent naître en elle un sentiment amoureux pour un autre prisonnier.
*Promets-moi (Promise me this) d'Emir Kusturica : À l'approche de la mort, un vieillard demande à son petit-fils de partir pour la ville, afin d'y vendre une vache et une icône, et d'en revenir avec une fiancée.
*Secret Sunshine de Lee Chang-dong : Après la mort de son mari dans un accident de voiture, une femme doit vivre seule avec son fils. Elle rencontre un autre homme et tente de refaire sa vie, mais un nouvel évènement bouleverse sa vie.
*Quatre mois, trois semaines et deux jours (4 luni, 3 saptamini si 2 zile) de Christian Mungiu : Dans une petite ville de Roumanie, la jeune Gabita se retrouve enceinte et décide de ne pas garder son bébé. Mais l'avortement étant interdit dans un pays qui vit ses dernières années communistes, elle doit recourir à une opération clandestine.
*Les Psaumes (Tehilim) de Raphaël Nadjari : Une famille juive d'aujourd'hui à Jérusalem. Un matin, la voiture du père sort de la route alors qu'il conduisait ses deux fils à l'école. Lorsque l'aîné revient avec les secours, le père a disparu. Chacun doit apprendre à vivre avec cette absence.
*Lumière silencieuse (Stellet licht) de Carlos Reygadas : Un homme marié tombe amoureux d'une autre femme que la sienne, mais sa religion mennonite proscrit l'adultère et le divorce. Déchiré, il fait face à un dilemme: renoncer à l'amour ou abandonner son épouse.
*Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud : Le récit autobiographique d'une petite fille iranienne de dix ans, issue d'une famille bourgeoise, éduquée, et confrontée à la révolution islamique de 1979 en Iran.
*Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel : Après un accident vasculaire, le journaliste Jean-Dominique Bauby se retrouve paralysé, victime d'un «locked-in syndrome». L'adaptation du roman autobiographique de Jean-Dominique Bauby.
*Import Export d'Ulrich Seidl : Une infirmière ukrainienne sans travail tente sa chance à l'ouest, tandis qu'un Viennois au chômage fait le voyage dans l'autre sens.
*Alexandra d'Alexander Sokourov : Alexandra Nikolaevna est une femme âgée, veuve et grand-mère. Elle quitte Saint-Pétersbourg pour rendre visite à son petit-fils Denis, officier dans l'armée basé en Tchétchénie, qu'elle n'a pas vu depuis sept ans.
*Death Proof de Quentin Tarantino : Stuntman Mike, psychopathe notoire, tue des femmes au volant de sa voiture. Trois de ses victimes qui ont survécu, décident de se venger et le prennent en chasse.
*The Man from London de Béla Tarr : Une nuit, dans une gare maritime en France, un bateau venu de Londres accoste. Deux hommes se passent une valise. Une dispute éclate et l'un des deux tombe à l'eau avec celle-ci, sous les yeux d'un aiguilleur.
*Paranoid Park de Gus Van Sant : À Portland, le jeune skater Alex tue accidentellement un agent de sécurité. Poursuivi par le remords, l'adolescent hésite à se dénoncer.
*Izganie (The Banishment) d'Andrei Zvyagintsev : Un homme, son épouse et leurs deux enfants quittent leur ville pour s'installer dans une maison isolée. Ce changement n'est pas sans conséquences sur eux et leurs rapports.
Enfin, le rappel du jury
Président: Stephen Frears
Membres:
-Maggie Cheung
-Toni Collette
-Maria de Medeiros
-Sarah Polley
-Marco Bellocchio
-Ohran Pamuk
-Michel Piccoli
-Abderrahmane Sissako
Les jeux sont faits, rien ne va plus....
dimanche, mai 13, 2007
Lars Von Trier déprimé?
C'est du moins ce que rapporte un article paru dans Cyberpresse.
Évoquant son entrevue donnée au quotidien danois Politiken (impossible de vérifier, je lis très mal le danois, mais ça se passe ici), le quotiden nous apprend donc qu'après avoir été hospitalisé en décembre dernier pour dépression, Lars Von Trier n'arrive pas à se dépatouiller d'une crise intense de la page blanche.
«On ne peut pas faire un film et être déprimé en même temps», s'est confié le cinéaste.
Je le crois. Et je sais la douleur que peut provoquer la panne sèche, l'impression de n'avoir rien à dire, d'être vide comme une coquille de noix
J'ai toujours cru à ces mots prononcés par le héros de Yes, Sir! Madame de Robert Morin
« faire un film, c’est comme rentrer dans son intestin, jusqu’à ne plus être capable de se sentir, puis se mélanger à sa merde. You get into deep shit. Je suis sur le point de me chier moi-même."
Un jour de pataugage dans ma propre fange, ce lien m'avait été envoyé. How to be creative? That is the real question, dear....
samedi, mai 12, 2007
Bonne action
Ca ne coûte pas si cher (13$), ça fait joli sur la table du salon et c'est bourré non seulement de textes intéressants sur le festival de Cannes (dont un entretien avec pépé président, Gilles Jacob sur la censure et Cannes) et sur la liberté de presse, mais aussi de très belles photos relatant l'histoire du festival (du classique portrait d'Hitchcock, un oiseau dans les mains, aux côtés de Tippi Hedren à la photo de groupe, plus inusitée, de Jeanne Moreau, Yoko Ono et John Lennon bras dessus, bras dessous).
Bref, ça s'appelle 100 photos du Festival de Cannes pour la liberté de presse, c'est beau et après l'avoir acheté, on a comme l'impression d'avoir fait une bonne action. Que demander de plus?
vendredi, mai 11, 2007
Le plusse meilleur film
Publiée aujourd'hui, la liste est tantôt réconfortante, tantôt désolante, ce que les critiques du quotidien ne manquent pas de faire remarquer. Un exemple, c'est dès le numéro 1 de la liste que les braves journalistes expliquent leur façon de penser à leurs lecteurs.
1. Cinema Paradiso
Giuseppe Tornatore, Italy/France, 1988
Our verdict: O Guardian readers, I love you and perhaps sometimes (as a Guardian reader for 50 years) I come close to understanding you. But Cinema Paradiso as the best foreign language film of all time? Better than M, The Rules of the Game, Ugetsu Monogatari or ... Maybe I'm a snob, and I know we're playing a game, not voting for president. But can't you see that this is the kind of movie lousy presidents remember when they want to be kind to cinema and show their humanity? The film is clever and touching, and in its way it's an ad for cinema. But ... there is work to be done.
Ah que ça fait du bien de voir des médias ne pas prendre la parole de leurs lecteurs pour de l'or, de ne pas les flatter dans le sens du poil, de ne pas faire les carpettes au nom du sacro-saint "le client a toujours raison"....
Le reste des plusse meilleurs films
Et le plus meilleur film de langue anglaise, ce serait quoi alors? A Touch of Evil de Welles? Singin' In The Rain de Donen-Kelly? Full Metal Jacket de Kubrick?
Du film à l'opéra
Avouons-le, les adaptations vont rarement dans ce sens. Et qui de mieux que le plus fou, le plus débridé pour secouer le cocotier de l'univers des choses adaptées? Emir Kusturica himself, évidemment.
Libération annonçait en effet que le cinéaste était en pleine préparation de l'adaptation de son magnifique Le temps des gitans en opéra. Lancement prévu à l'Opéra Bastille de Paris le 28 juin.
Mais là où la chose devient jouissive, même à distance, c'est que le cher homme a apparemment crée un punk-opera en mettant aux commandes du tout son délirant No Smoking Orchestra. Tubas, violons tziganes, grosses caisses et animaux envahiront donc la scène si guindée de l'Opéra. On aimerait y être.
À part ça, deux petites choses à croquer trouvées dans l'article:
-la phrase la plus rude de la semaine: prononcée par Nele Karajlic, membre du No Smoking Orchestra à propos de Goran Bregovic (auteur de la bande-originale du film): «On n'a pas travaillé avec lui, il a son propre groupe et il est trop vieux». Et vlan.
-Kusturica s'est autoproclamé maire de Küstendorf, un petit village de Serbie où il a décidé de poser ses pénates et de construire sa ville idéale.
Extrait:
"Il a découvert l'endroit en 2003 avec La vie est un miracle. Il attendait le retour du soleil pour reprendre le tournage, quand soudain, en face, la colline de Mecavnik a été inondée de lumière. Un signe, assurément. Il s'y installe, érige le drapeau serbe. Bâtit une maison, deux, puis dix. Une salle de cinéma est creusée en sous-sol. Une piscine couverte occupe une maisonnette, aux côtés d'un bar, d'une boutique d'artisanat local et d'une salle de répétition. Des maisons portent le titre d'un roman ou d'une nouvelle d'Ivo Andric, l'écrivain nobélisé en 1961, notamment pour Un pont sur la Drina, dont l'action se situe à Visegrad (Bosnie), à une poignée de kilomètres. Autour de Küstendorf, des collines boisées et des prairies vertes. (...)
Élever des chèvres et mettre en scène des opéras, c'est pas une vie de rêve, ça?
jeudi, mai 10, 2007
Du poids des mots au choc des images
Bruno Dumont fait des films qui sentent la terre et la campagne. Pas dans leurs versions folkloriques, Marguerite la vache et colchique dans les près. Non, la vraie terre. Celle qui, mouillée, se transforme en gadoue. Celle où l’on s’allonge pour baiser parce que tout cela est bien naturel.
Dumont fait aussi des films où l’on a mal. Sans le dire. Parce ce que la condition humaine est complexe, touffue et qu’elle ne s’explique pas par de longs discours. Chez Dumont, la pudeur est ailleurs. Chez le cinéaste, on est dans le vrai, le dur, le rugueux, comme on peut l’être parfois chez les frères Dardenne, la chrétienté en moins.
Flandres, son 4ème film, après La vie de Jésus, L’humanité et 29palms, ne fait pas exception. Grand prix du jury du festival de Cannes 2006, Flandres est en effet un film aussi rigoureux que choquant, tenaillé par un absolu de l’art absolument renversant. Dostoïveski ou Bresson ne sont pas si loin.
De retour dans son village natal, Bailleul (déjà pris pour cadre de La vie de Jésus), Dumont y filme avec une puissance impressionnante le quotidien du fermier Demester et de son amoureuse volage Barbe. Mais la guerre, une guerre, n’importe laquelle, appelle les jeunes hommes du village au front (filmé dans l’aridité du désert tunisien). L’un part, l’autre reste, mais tous seront marqués, au fer rouge, par la cruauté bestiale du combat, par ce que ce dernier peut révéler de l’Homme.
La communauté se dérègle et à la manière d’un philosophe, dont il reçut la formation, Dumont filme avec un sens du beau renversant la thèse, l’antithèse et la synthèse de cette histoire d’amour singulière et profondément terrienne. Les âmes, doucement, restent à l’état de concept tandis que l’animalité des corps se déchaînent à l’écran comme pour mieux nous saisir, pour mieux nous rappeler nos conditions d’êtres de chairs et de sang. La beauté maladive du tout glace, l’intériorité des personnages évoquée sans que ceux-ci aient à verbaliser quoi que ce soit, renverse. La concision nette et précise du regard cloue au fauteuil. Les comédiens non-professionnels (Samuel Boidin pour la seconde fois chez le cinéaste et Adélaïde Leroux, magnifiques) existent avec une vérité criante. Âpre, parfois abstrait, faisant s’affronter le choc des images et le poids des idées, Flandres est au cinéma ce que l’art , lorsqu'il refuse la complaisance, sait être à la vie : un choc difficile, mais nécessaire.
mardi, mai 08, 2007
Si vous passez par Londres
...arrêtez vous 5 minutes à l'expo que consacre le County Hall de Londres à Star Wars, pour fêter les 30 ans de la bestiole.
Au menu, reconstitution de vaisseaux, costumes, documentaire sur les effets spéciaux et toutes sortes d'autres trucs et machins venant des archives de tonton Lucas.
Et surtout, peut-être enfin, la réponse à cette hilarante question posée par un journaliste du Guardian
This popularity is sometimes hard to comprehend. There are no interesting heroes (apart for Princess Leia), the dialogue is crass and the list of seriously irritating characters almost endless, including the Ewoks, a bunch of squeaky Stone Age teddy bears that somehow defeated a battalion of Imperial stormtroopers in Return of the Jedi, and Yoda, a little green smart aleck, alleged to have a planet-sized intellect but who cannot master simple syntax.So how did Lucas do it?
jeudi, mai 03, 2007
Maudit chanceux
Martin Girard, du Voir, a eu cette chance dont la plupart des cinéphiles rêvent: papoter avec David Lynch. Oui, il y a un panthéon de cinéastes comme ça, auxquels tous les journalistes sérieux se pâment de pouvoir parler un jour. Personnellement, j'aimerais un jour, pouvoir prendre un thé avec Scorsese, faire un tour en bagnole avec Tarantino, discuter le bout de gras avec les Dardenne, causer sadisme avec Haneke ou encore me taire et écouter parler Bergman.
Mais revenons à nos oignons. Je suis venue, j'ai vu Inland Empire et j'ai été vaincu. Je suis peut-être, probablement passé à côté du chef d'oeuvre (ça m'arrive, les mauvais jours), mais j'ai trouvé Lynch d'une mégalomanie indescriptible (toutes les idées qui lui sont passé par la tête semblent avoir été jetées dans le film, sans autre souci que d'étaler la grandeur de son imaginaire), mal à l'aide avec la vidéo (le tout ressemble à un téléfilm roumain cheap des années 80), d'une confusion maladive et ne parvenant à susciter chez moi que 3 heures de sensations hésitant entre l'hallucination désenchantée et l'ennui profond.
Peu importe, sur cette question de la vidéo, Martin Girard pose cette question à M. Lynch
Avez-vous l'intention de filmer dorénavant juste sur vidéo numérique?
"Oui. Le support filmique traditionnel est mort. Complètement mort. Les autres peuvent bien continuer à l'utiliser, mais en ce qui me concerne, c'est fini. Tout est tellement plus léger et souple en tournage numérique. Les caméras pour le format 35 millimètres sont très lourdes et exigent une grosse équipe technique. La pellicule peut se déchirer, se salir, les couleurs varient d'une bobine à l'autre. Le chariot pour les travellings est aussi gros qu'un Hummer. C'est de l'antiquité."
Traitez-moi de vieille nostalgique, si vous voulez, mais pour moi, le 35 ne mourra jamais. Des choses magnifiques se font en numérique (pour ne citer que celui-ci, Saraband), mais sur un grand écran, les possibilités d'enchantement du 35 (ces arrières-plans, ces reliefs, ces couleurs) restent encore inombrables, j'en suis convaincue.
Oh, et pour une vraie critique d'Inland Empire, venez voir par là
mardi, mai 01, 2007
Petit blogue deviendra grand
Et voilà. Arrête ton cinéma a un an. Il a fait ses premiers rots, ses premiers pas et ses premières dents sous vos yeux ébahis, se porte comme un charme et compte bien continuer encore un peu à squatter par ici.
Je lui souhaite donc un excellent anniversaire et en profite pour remercier tous les fidèles et les moins fidèles qui viennent prendre de ses nouvelles régulièrement.
Allez, je m'en vais prendre un verre parce que si lui est jeune, moi, ça ne me rajeunit pas.