jeudi, juin 29, 2006
Fermé pour farniente
Un p'tit dernier avant la route...
C'EST LES VACANCES! En tout cas pour moi. Je pars ce soir, et ce jusqu'au 20 juillet pour satisfaire mon péché mignon: la paresse.
D'ici là, amusez-vous, venez tout de même faire un petit tour par ici (il y aurai peut-être des surprises et dès qu'un ordinateur croisera ma route, je l'utiliserai) et allez vous rafraîchir dans les salles sombres!
On se racontera tout à mon retour.
Ah, et en passant, si quelqu'un peut m'expliquer ce qu'à bien voulu dire notre cher Mickey cette semaine? Je suis encore sous le choc...Son "analyse" du cinéma américain est sidérante!
C'EST LES VACANCES! En tout cas pour moi. Je pars ce soir, et ce jusqu'au 20 juillet pour satisfaire mon péché mignon: la paresse.
D'ici là, amusez-vous, venez tout de même faire un petit tour par ici (il y aurai peut-être des surprises et dès qu'un ordinateur croisera ma route, je l'utiliserai) et allez vous rafraîchir dans les salles sombres!
On se racontera tout à mon retour.
Ah, et en passant, si quelqu'un peut m'expliquer ce qu'à bien voulu dire notre cher Mickey cette semaine? Je suis encore sous le choc...Son "analyse" du cinéma américain est sidérante!
mercredi, juin 28, 2006
Vole, Forrest, vole
À l’instar des paquets de cigarettes, faudra-t-il bientôt ajouter sur les affiches de cinéma d’énormes avertissements? Ce film est dangereux pour votre santé…
L’histoire se passe en Inde où Hrithik Roshan, l’acteur personnifiant Krrish, un nouveau super-héros made in Bollywood, a été oblige d’avertir ses fans par lettre ouverte de ne pas reproduire ses moves dans la vraie vie. “Les scènes d’action sont faites pour divertir, pas pour être imitées” a-t-il écrit dans un accès de sagesse sidérant. Un homme de 24 ans avait en effet voulu imiter le superman indien en essayant de voler à partir d’un balcon de cinéma. Résultat des courses: une fracture de la jambe.
Deux observations: d’abord, c’est (presque) l’été et les nouvelles niaiseuses m’apparaissent d’un coup étonnamment divertissantes. Ensuite, un film où un super-héros danse et chante, je veux voir ça! C’est pas notre Superman qui se donnerait la peine.
L’histoire se passe en Inde où Hrithik Roshan, l’acteur personnifiant Krrish, un nouveau super-héros made in Bollywood, a été oblige d’avertir ses fans par lettre ouverte de ne pas reproduire ses moves dans la vraie vie. “Les scènes d’action sont faites pour divertir, pas pour être imitées” a-t-il écrit dans un accès de sagesse sidérant. Un homme de 24 ans avait en effet voulu imiter le superman indien en essayant de voler à partir d’un balcon de cinéma. Résultat des courses: une fracture de la jambe.
Deux observations: d’abord, c’est (presque) l’été et les nouvelles niaiseuses m’apparaissent d’un coup étonnamment divertissantes. Ensuite, un film où un super-héros danse et chante, je veux voir ça! C’est pas notre Superman qui se donnerait la peine.
samedi, juin 24, 2006
Mignons minets
Repéré sur le blogue de Steve Proulx qui lui-même le repérait sur celui de Nicolas Langelier, un blogue dédié...aux chats qui ressemblent à Hitler.
C'est absurde, ça n'a rapport avec rien, mais on a bien le droit de rire un peu.
C'est absurde, ça n'a rapport avec rien, mais on a bien le droit de rire un peu.
vendredi, juin 23, 2006
Une p'tite dernière
C'est la dernière fois que je vous raconte mes déboires avec le ICI. Enfin, je crois...
Vous qui avez suivi ça quasiment direct et ne vous êtes d'ailleurs pas gêné pour commenter les errements de mon cher remplançant (d'ailleurs, je dois dire que me faire comparer à une brochette de langoustines...à l'ail, m'a fait un petit quelque chose à l'égo :)), j'ai envie de vous raconter pourquoi dans cette dernière édition (où mon patapouf préféré a tout de même réussi à écrire "notre petit public de connaisseurs, nos petits films cérébraux" avec tellement de mépris que tout cinéphile devrait immédiatement prendre des cours d'entartage), pourquoi donc je n'ai plus de chronique dvd.
Tout simplement parce que j'ai reçu ce mail la semaine dernière
Salut Helen,
Je dois malheureusement t'avertir que nous devons arrêter notre collaboration quant à la rubrique des DVD.
Je te souhaite bonne chance dans ton nouvel emploi et je pense que nous serons amener (sic!) à nous croiser à nouveau dans ce cadre.
A bientôt
Michael
Comme ça. Sans explication. Mais ce n'est pas le pire.
J'ai répondu à ce message en disant, bon, ok, mais par courtoisie, je vous demande de ne plus utiliser la forme de la chronique que j'avais mise au point (j'ai des témoins!). C'était peut-être un peu mesquin, mais après tout, tout le monde a droit à ses petites obsessions. Et que vois-je cette semaine? La même chronique, toute pareille. Et bien, je n'aurai qu'un souhait: qu'ils s'étouffent dans leur manque d'élégance.
Quant à moi, je me suis trouvée un nid bien plus accueillant où le cinéma passe bien au-dessus de toutes ces basses considérations... Un indice, ça commence par 24 et finit par Images!
Vous qui avez suivi ça quasiment direct et ne vous êtes d'ailleurs pas gêné pour commenter les errements de mon cher remplançant (d'ailleurs, je dois dire que me faire comparer à une brochette de langoustines...à l'ail, m'a fait un petit quelque chose à l'égo :)), j'ai envie de vous raconter pourquoi dans cette dernière édition (où mon patapouf préféré a tout de même réussi à écrire "notre petit public de connaisseurs, nos petits films cérébraux" avec tellement de mépris que tout cinéphile devrait immédiatement prendre des cours d'entartage), pourquoi donc je n'ai plus de chronique dvd.
Tout simplement parce que j'ai reçu ce mail la semaine dernière
Salut Helen,
Je dois malheureusement t'avertir que nous devons arrêter notre collaboration quant à la rubrique des DVD.
Je te souhaite bonne chance dans ton nouvel emploi et je pense que nous serons amener (sic!) à nous croiser à nouveau dans ce cadre.
A bientôt
Michael
Comme ça. Sans explication. Mais ce n'est pas le pire.
J'ai répondu à ce message en disant, bon, ok, mais par courtoisie, je vous demande de ne plus utiliser la forme de la chronique que j'avais mise au point (j'ai des témoins!). C'était peut-être un peu mesquin, mais après tout, tout le monde a droit à ses petites obsessions. Et que vois-je cette semaine? La même chronique, toute pareille. Et bien, je n'aurai qu'un souhait: qu'ils s'étouffent dans leur manque d'élégance.
Quant à moi, je me suis trouvée un nid bien plus accueillant où le cinéma passe bien au-dessus de toutes ces basses considérations... Un indice, ça commence par 24 et finit par Images!
mardi, juin 20, 2006
Le roi David
Un portrait de David Cronenberg dans Libération. Il y parle amour, violence, religion, politique, le tout sans contrainte de promotion...Brave type.
Il avait du temps et rien à vendre. Il était à Cannes, assis en terrasse, au premier étage d'un grand hôtel avec vue sur la mer. Quelques mètres plus bas, agitation : un film, un autre encore, succès ou bien revers, chahut de la promotion, froissement des robes du soir, minutes de star mises aux enchères. Il présida à tout cela il y a quelques années, y fit scandale aussi en laissant macérer chair, tôle et sexe en plein Crash, y reviendra, c'est sûr. Un Cronenberg fait toujours couler beaucoup d'encre.
C'est bien un rendez-vous comme ça, avant le film, ses images, ses phrases abouties. Il a en tête des livres, des noms, des lieux où bientôt il posera sa caméra. Du temps encore pour le quotidien et la lecture du journal. Cronenberg enceint, l'échographie est intéressante. De cette silhouette flegmatique, aux yeux bleus et au parler très doux, va sortir un film plein d'épouvante. Sous ce grand front et sa parure de cheveux poivre et sel, germe un univers mental totalement déglingué. «En ce moment je suis essentiellement à la maison à Toronto avec ma famille. Ma vie de l'extérieur n'est pas très compliquée. Mais, émotionnellement et intellectuellement, c'est très compliqué à l'intérieur.»
Ses tout premiers films débordaient d'horreurs comme les cauchemars de l'enfance. Ceux d'aujourd'hui sont plus abordables mais traquent toujours la menace et le chaos. «Il y a une vieille tradition dans certaines cultures, dont la culture juive, selon laquelle il faut connaître les forces obscures. Sinon ce sont elles qui viennent vers vous. Je ne suis pas superstitieux, mais j'ai un désir d'artiste de comprendre certaines choses très noires. Ce que je mets à l'écran, c'est ce que je ne veux pas dans ma vie.»
Comme l'Amérique... Tous ses films se passent aux Etats-Unis. Lui est canadien, petit-fils d'émigrants juifs venus de Lituanie. Le voisin a donc toujours été envahissant, fascinant et bruyant. Au moins a-t-il de la très bonne musique. Le blues et le rock'n'roll emplissent l'adolescence de Cronenberg : «Grâce à la musique, j'ai réalisé qu'il y avait tout un monde que je ne connaissais pas. Chez nous, il n'y avait que très peu de Noirs, deux dans mon école qui venaient des Caraïbes.» Cette musique porte en elle toute la brutalité de l'histoire américaine. «Nous n'avons pas eu l'esclavage, la guerre civile... Le Canada a une culture différente, c'est souvent difficile à expliquer. C'est encore plus marqué avec Bush. La manière dont l'évangélisme chrétien a contaminé la politique aux Etats-Unis ne pourrait pas arriver chez nous. Nous détestons ça.»
Comme la violence... Elle est le sujet de ses films, manipule l'homme de l'intérieur ou de l'extérieur. Lui : «J'ai une vie incroyablement non violente. Je n'ai jamais participé à une bagarre dans un bar, encore moins à une guerre, je n'ai jamais frappé personne.» Enfant, il n'était pas solitaire, plutôt «heureux avec beaucoup d'imagination». Mais il entendait gronder le monde, sentait que son cocon à lui n'était qu'une fragile possibilité de l'existence. Il n'avait qu'à rejoindre les grands parcs sauvages de Toronto, pleins d'arbres et d'animaux, véritables poches de nature où il inventait l'aventure, pour entendre le bourdonnement de la ville. Il n'avait qu'à écouter ses copains pour deviner «l'ailleurs». «J'étais juif comme beaucoup d'autres de mon école, mais j'étais différent parce que je n'étais pas religieux, je ne vivais pas comme eux. Je le sentais quand ils venaient à la maison, ils n'en revenaient pas du nombre de livres. Mon père était bibliophile. Mes parents étaient uniques à Toronto. C'étaient des intellectuels, des artistes. J'étais donc un cas à part, y compris parmi les enfants juifs, mais ce n'était pas une difficulté.» Son père écrivait pour un journal, brassait mille sujets, pouvait chroniquer le crime comme la philatélie. La mère était pianiste, elle travaillait pour une troupe, accompagnait chanteurs et violonistes. «Tous venaient à la maison et j'entendais tout ça.» Le problème avec les berceuses maternelles, c'est qu'elles s'arrêtent, qu'il faut ensuite dormir seul dans le noir, à la merci des cauchemars.
Mais on ne sent pas de paradis perdu chez Cronenberg. Plutôt un talent à construire, la précoce intuition qu'au cas où le loup se pointe il vaut mieux bâtir avec des briques. Trois enfants, deux mariages, le second dure depuis trente ans. «Nous avons grandi et vieilli ensemble, nous avons changé physiquement et émotionnellement ensemble. L'homme qui veut une femme de 22 ans ne connaîtra jamais la fantastique expérience qui est la mienne.» Il est des tas de questions avec lesquelles il ne tergiverse plus. Pour lui, homme et femme sont «deux versions très différentes du genre humain». L'âge qui galope, pas forcément un handicap : «Je vous garantis que, si vous êtes en bonne santé, vieillir vous donne une force et un pouvoir incroyable sur votre compréhension du monde et des autres.» Quant à la mort, faut faire avec. «Si les gens acceptaient la mort, il n'y aurait pas de religion et le monde irait mieux. La religion est une invention de l'homme pour s'arranger avec la vie et la mort. Mais la seule preuve de notre existence, c'est notre corps.» Le corps emplit ses films. Cronenberg le pétrit, l'ouvre, le vide, le remplit, l'offre aux virus. La chair souffre. Elle est la seule preuve tangible de la vie. Le reste du monde peut bien se déchirer sur la sexualité de Jésus, l'image du prophète, ou encore voiler la femme qu'ailleurs on dénude, Cronenberg filmera toujours à même la peau. «La religion cadre le corps, c'est purement sexuel. La femme voilée, ce n'est rien d'autre que la domination du mâle qui veille sur ce qui lui appartient, les animaux aussi cachent leurs femelles.»
Cronenberg n'est pas homme à croire. La politique a donc décliné dans sa tête. Il fut underground, il vote centre gauche. «Je ne suis plus gauchiste, ce qui ne veut pas dire que je suis devenu conservateur. Quand j'étais gosse, toutes les personnes intéressantes étaient communistes ou très à gauche. Beaucoup d'amis de mes parents l'étaient, ça n'était pas illégal comme aux Etats-Unis. Longtemps, je me suis senti gauchiste. Et puis, un jour, dans l'Ontario, la gauche radicale a été élue. J'ai compris qu'on ne planifie pas intellectuellement la société. Au nom du politiquement correct, on ne pouvait même plus blaguer.»
Le prochain film ne se passera pas aux Etats-Unis, mais en Grande-Bretagne, au sein de la communauté russe. Eastern Promises avec Viggo Mortensen et Naomi Watts. Sa soeur fera les costumes. Sa femme le making-of. Il s'inspirera d'un livre qu'il lisait ce jour-là à Cannes. L'histoire d'un détenu russe dont les tatouages disent tout des crimes, des voyages, des amours. Scarification du corps, comme d'habitude.
Le sien cherche l'ombre sur la terrasse.
Il avait du temps et rien à vendre. Il était à Cannes, assis en terrasse, au premier étage d'un grand hôtel avec vue sur la mer. Quelques mètres plus bas, agitation : un film, un autre encore, succès ou bien revers, chahut de la promotion, froissement des robes du soir, minutes de star mises aux enchères. Il présida à tout cela il y a quelques années, y fit scandale aussi en laissant macérer chair, tôle et sexe en plein Crash, y reviendra, c'est sûr. Un Cronenberg fait toujours couler beaucoup d'encre.
C'est bien un rendez-vous comme ça, avant le film, ses images, ses phrases abouties. Il a en tête des livres, des noms, des lieux où bientôt il posera sa caméra. Du temps encore pour le quotidien et la lecture du journal. Cronenberg enceint, l'échographie est intéressante. De cette silhouette flegmatique, aux yeux bleus et au parler très doux, va sortir un film plein d'épouvante. Sous ce grand front et sa parure de cheveux poivre et sel, germe un univers mental totalement déglingué. «En ce moment je suis essentiellement à la maison à Toronto avec ma famille. Ma vie de l'extérieur n'est pas très compliquée. Mais, émotionnellement et intellectuellement, c'est très compliqué à l'intérieur.»
Ses tout premiers films débordaient d'horreurs comme les cauchemars de l'enfance. Ceux d'aujourd'hui sont plus abordables mais traquent toujours la menace et le chaos. «Il y a une vieille tradition dans certaines cultures, dont la culture juive, selon laquelle il faut connaître les forces obscures. Sinon ce sont elles qui viennent vers vous. Je ne suis pas superstitieux, mais j'ai un désir d'artiste de comprendre certaines choses très noires. Ce que je mets à l'écran, c'est ce que je ne veux pas dans ma vie.»
Comme l'Amérique... Tous ses films se passent aux Etats-Unis. Lui est canadien, petit-fils d'émigrants juifs venus de Lituanie. Le voisin a donc toujours été envahissant, fascinant et bruyant. Au moins a-t-il de la très bonne musique. Le blues et le rock'n'roll emplissent l'adolescence de Cronenberg : «Grâce à la musique, j'ai réalisé qu'il y avait tout un monde que je ne connaissais pas. Chez nous, il n'y avait que très peu de Noirs, deux dans mon école qui venaient des Caraïbes.» Cette musique porte en elle toute la brutalité de l'histoire américaine. «Nous n'avons pas eu l'esclavage, la guerre civile... Le Canada a une culture différente, c'est souvent difficile à expliquer. C'est encore plus marqué avec Bush. La manière dont l'évangélisme chrétien a contaminé la politique aux Etats-Unis ne pourrait pas arriver chez nous. Nous détestons ça.»
Comme la violence... Elle est le sujet de ses films, manipule l'homme de l'intérieur ou de l'extérieur. Lui : «J'ai une vie incroyablement non violente. Je n'ai jamais participé à une bagarre dans un bar, encore moins à une guerre, je n'ai jamais frappé personne.» Enfant, il n'était pas solitaire, plutôt «heureux avec beaucoup d'imagination». Mais il entendait gronder le monde, sentait que son cocon à lui n'était qu'une fragile possibilité de l'existence. Il n'avait qu'à rejoindre les grands parcs sauvages de Toronto, pleins d'arbres et d'animaux, véritables poches de nature où il inventait l'aventure, pour entendre le bourdonnement de la ville. Il n'avait qu'à écouter ses copains pour deviner «l'ailleurs». «J'étais juif comme beaucoup d'autres de mon école, mais j'étais différent parce que je n'étais pas religieux, je ne vivais pas comme eux. Je le sentais quand ils venaient à la maison, ils n'en revenaient pas du nombre de livres. Mon père était bibliophile. Mes parents étaient uniques à Toronto. C'étaient des intellectuels, des artistes. J'étais donc un cas à part, y compris parmi les enfants juifs, mais ce n'était pas une difficulté.» Son père écrivait pour un journal, brassait mille sujets, pouvait chroniquer le crime comme la philatélie. La mère était pianiste, elle travaillait pour une troupe, accompagnait chanteurs et violonistes. «Tous venaient à la maison et j'entendais tout ça.» Le problème avec les berceuses maternelles, c'est qu'elles s'arrêtent, qu'il faut ensuite dormir seul dans le noir, à la merci des cauchemars.
Mais on ne sent pas de paradis perdu chez Cronenberg. Plutôt un talent à construire, la précoce intuition qu'au cas où le loup se pointe il vaut mieux bâtir avec des briques. Trois enfants, deux mariages, le second dure depuis trente ans. «Nous avons grandi et vieilli ensemble, nous avons changé physiquement et émotionnellement ensemble. L'homme qui veut une femme de 22 ans ne connaîtra jamais la fantastique expérience qui est la mienne.» Il est des tas de questions avec lesquelles il ne tergiverse plus. Pour lui, homme et femme sont «deux versions très différentes du genre humain». L'âge qui galope, pas forcément un handicap : «Je vous garantis que, si vous êtes en bonne santé, vieillir vous donne une force et un pouvoir incroyable sur votre compréhension du monde et des autres.» Quant à la mort, faut faire avec. «Si les gens acceptaient la mort, il n'y aurait pas de religion et le monde irait mieux. La religion est une invention de l'homme pour s'arranger avec la vie et la mort. Mais la seule preuve de notre existence, c'est notre corps.» Le corps emplit ses films. Cronenberg le pétrit, l'ouvre, le vide, le remplit, l'offre aux virus. La chair souffre. Elle est la seule preuve tangible de la vie. Le reste du monde peut bien se déchirer sur la sexualité de Jésus, l'image du prophète, ou encore voiler la femme qu'ailleurs on dénude, Cronenberg filmera toujours à même la peau. «La religion cadre le corps, c'est purement sexuel. La femme voilée, ce n'est rien d'autre que la domination du mâle qui veille sur ce qui lui appartient, les animaux aussi cachent leurs femelles.»
Cronenberg n'est pas homme à croire. La politique a donc décliné dans sa tête. Il fut underground, il vote centre gauche. «Je ne suis plus gauchiste, ce qui ne veut pas dire que je suis devenu conservateur. Quand j'étais gosse, toutes les personnes intéressantes étaient communistes ou très à gauche. Beaucoup d'amis de mes parents l'étaient, ça n'était pas illégal comme aux Etats-Unis. Longtemps, je me suis senti gauchiste. Et puis, un jour, dans l'Ontario, la gauche radicale a été élue. J'ai compris qu'on ne planifie pas intellectuellement la société. Au nom du politiquement correct, on ne pouvait même plus blaguer.»
Le prochain film ne se passera pas aux Etats-Unis, mais en Grande-Bretagne, au sein de la communauté russe. Eastern Promises avec Viggo Mortensen et Naomi Watts. Sa soeur fera les costumes. Sa femme le making-of. Il s'inspirera d'un livre qu'il lisait ce jour-là à Cannes. L'histoire d'un détenu russe dont les tatouages disent tout des crimes, des voyages, des amours. Scarification du corps, comme d'habitude.
Le sien cherche l'ombre sur la terrasse.
dimanche, juin 18, 2006
Petite note en passant
Dans toute cette histoire de sous-financement de notre beau cinéma, un truc continue à me gêner aux entournures...Et si la situation ne s'arrangeait pas et que nos z'amis producteurs continuaient ce qu'ils ont déjà commencé: soit se tourner vers le financement privé?
Dans certains cas, pas de souci. Dans d'autres, ça donnerait de beaux films sponsorisés en gros par Subway mangez frais et autres belles annonces pleines de classe.
Je ne sais pas vous, mais moi, un film qui dès son générique annonce comme ça ses couleurs, ça me coupe franchement l'appétit. Imaginez, si Mulholland Drive avait commencé ainsi..."Ce film vous est présenté par McDonald" ou que Wal-Mart s'était présenté comme fier commanditaire d'Apocalyspe Now. On aurait tout de suite trouvé ça moins sérieux, non?
Tout ça pour dire que cette seule raison justifie selon moi l'augmentation des budgets de Téléfilm-Sodec.
Dans certains cas, pas de souci. Dans d'autres, ça donnerait de beaux films sponsorisés en gros par Subway mangez frais et autres belles annonces pleines de classe.
Je ne sais pas vous, mais moi, un film qui dès son générique annonce comme ça ses couleurs, ça me coupe franchement l'appétit. Imaginez, si Mulholland Drive avait commencé ainsi..."Ce film vous est présenté par McDonald" ou que Wal-Mart s'était présenté comme fier commanditaire d'Apocalyspe Now. On aurait tout de suite trouvé ça moins sérieux, non?
Tout ça pour dire que cette seule raison justifie selon moi l'augmentation des budgets de Téléfilm-Sodec.
vendredi, juin 16, 2006
Sottise pure
Une info rapportée par le Village Voice:
Hilary Duff has issued a stinging response to the New York Times movie critic who described her acting as "talent-challenged".
Stephen Holden has consistently slammed Duff's teen comedy movies and singled out her performances particularly.
But Duff insists she isn't making movies for New York Times readers.
She tells Elle magazine: "He doesn't really fit the demographic. So I could really care less. Look at me, and look at where he is - sorry! Would he prefer that I take some super-adult role that is inappropriate so I would have no place to grow?
"Suppose the next thing I did was this super-edgy independent movie where I was pregnant or shooting up. What would that do to my fanbase?"
Je ne sais pas ce que ça ferait à ton fanbase, choupette, mais une chose est sûre, c'est pas avec des commentaires comme ça que ta "fameuse carrière" risque de devenir plus que de la viande pour magazines à potins.
Hilary Duff has issued a stinging response to the New York Times movie critic who described her acting as "talent-challenged".
Stephen Holden has consistently slammed Duff's teen comedy movies and singled out her performances particularly.
But Duff insists she isn't making movies for New York Times readers.
She tells Elle magazine: "He doesn't really fit the demographic. So I could really care less. Look at me, and look at where he is - sorry! Would he prefer that I take some super-adult role that is inappropriate so I would have no place to grow?
"Suppose the next thing I did was this super-edgy independent movie where I was pregnant or shooting up. What would that do to my fanbase?"
Je ne sais pas ce que ça ferait à ton fanbase, choupette, mais une chose est sûre, c'est pas avec des commentaires comme ça que ta "fameuse carrière" risque de devenir plus que de la viande pour magazines à potins.
mercredi, juin 14, 2006
Vous voulez? Vous pouvez...
...aider au financement de deux films indépendants, signés Denis Côté et Rafaël Ouellet, deux anciens du ICI. Comme quoi, le ICI, on n'y reste peut-être pas, mais ça mène à tout.
mardi, juin 13, 2006
Télévores
C’est un des sujets préférés des oiseaux de mauvais augure : la télévision a tué le cinéma. Certes, l’apparition de la télé dans les années 50 a porté un coup solide sur le nez des grands studios hollywoodiens. Mais ces derniers qui, du coup ont appris à laisser un peu plus de place à d’autres façons de faire du cinéma, ce qui n’est vraiment pas plus mal, s’en sont remis. Comme ils se remettront d’ailleurs de leurs nouvelles teignes : le DVD, les cinéma-maisons et Internet.
Tout ça pour dire que la télé a plus souvent qu’à son tour été une source de parano intense pour le monde du cinéma. Suffit de voir les films qui l’évoquent. Suffit aussi d’aller faire un tour à notre bonne vieille Cinémathèque Québécoise qui encore une fois ne se moque vraiment pas de nous et inaugure demain, jusqu’au 28 juin, son cycle Feu sur la télé ! (prolongeant cinématographiquement l’exposition N’ajustez pas votre appareil sur l’histoire technique de la tivi).
Regardez-moi ce programme de big shots:
The King of Comedy de Martin Scorsese
Kika de Pedro Almodovar
Masques de Claude Chabrol
Kamikaze de Didier Grousset
La mort en direct de Bertrand Tavernier
The Man Who Fell to Earth de Nicolas Roeg
To Die For de Gus Van Sant
Videodrome de David Cronenberg
Le diabolique Docteur Mabuse de Fritz Lang
Network de Sidney Lumet (George Clooney en prépare d’ailleurs un remake sous forme de… série télé. Ironique retour de balancier, non ?)
Parlez-nous d’amour de Jean-Claude Lord
La grande lessive ! de Jean-Pierre Mocky
La commune (Paris, 1871) de Peter Watkins
C’est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde
L’œil du maître de Stéphane Kurc
Natural Born Killers d’Oliver Stone
A Face in the Crowd d’Elia Kazan
Ginger e Fred de Federico Fellini
Nineteen Eighty-Four de Michael Radford
Quiconque meurt, meurt à douleur de Robert Morin
Broadcast News de James L. Brooks
Ca vaut bien d'éteindre sa télé, ça, non?
vendredi, juin 09, 2006
Les critiques, encore les critiques, toujours les critiques
Un article, gracieusement envoyé par mon cher ami CSR, et fortement à propos.
Car je ne sais pas si vous l'avez remarqué, bien que votre sagacité soit infinie, mais le petit monde des critiques est en émoi. Partout résonnent en effet les questions: à quoi servons-nous, où exercer notre métier, comment le pratiquer ? Le coup de grâce: le Da Vinci Code qui, malgré des articles aussi assassins qu'effarés, a tout de même marché du feu de dieu. Certes, ce film, nous en avions déjà parlé, était critic-proof. Mais le problème reste tout de même. Le critique est-il une espèce en voie de disparition? Anne Thompson, du Hollywood Reporter développe le sujet:
Criticism's status quo getting thumbs down
By Anne Thompson
The media world and cyberspace are abuzz with lengthy debates about the state of film criticism. What should its role be as the rules of the game keep evolving? Several
different forces are putting pressure on film critics. Technology is wreaking havoc not only on Hollywood but also on publishing.
As a generation of top critics move into their 50s and 60s, newspapers are chasing the same young demographic as advertisers and studios. Just as film distribution and marketing are adapting to the rise of digital delivery, the Internet is altering the face of film criticism.
That doesn't mean that film critics are going away. Even though "The Da Vinci Code" already has earned $148 million in North America despite its paltry 23% positive rating on http://www.Rottentomatoes.com, film critics are still a given. It goes without saying that such global commercial juggernauts as "Da Vinci" and "X-Men: The Last Stand" are
critic-proof by definition. That has been true for decades.
From January-April, 11 films opened without being screened in advance for reviewers, amid repeated assertions that print critics are going the way of the dinosaur.
The Wall Street Journal's Pulitzer Prize winner Joe Morgenstern was moved to respond: "I'm not surprised that the studios are skipping critics screenings when some of these atrocities hit the screen. (And then, it should be said, sometimes hit the top of the box office charts; today's movies and moviegoers often deserve each other.) What is there for critics to say, except variations on the theme of Arrrrgh? The mystery is why they didn't start doing this several years ago."
Studio publicists know, Morgenstern says, "that many of their superiors would rather not show films to critics at all. Especially to print critics, who offer more potential loss than gain."
But critics do have a huge impact on independent movies, Morgenstern adds. Tentpole movies with gargantuan ad campaigns don't need critics to brand their titles. But most other movies need reviews, which are crucial to their long-term life, from their theatrical run through
television and DVD. That is why filmmakers kill to get a theatrical platform even in just a few key cities. Films like the 2005 mock-documentary "My Date With Drew" could easily have gone directly to DVD -- but the filmmakers insisted on the legitimization of a theatrical review.
Long gone are the days when the New York Times' Vincent Canby or the Washington Post's Gary Arnold could make or break a movie. But according to Tom Bernard, co-president of specialty distributor Sony Pictures Classics, critics still have a major impact on how well art
films play.
"In the smart movie world, critics have an effect in big movie markets," he says.
Critics can anoint worthy movies at film festivals. And especially in Los Angeles and New York, top critics also have the power to push certain films into Golden Globe and Oscar consideration. Equally influential is the Chicago Sun-Times' Roger Ebert, who not only is a
major force in his hometown but -- thanks to national syndication, http://www.Rogerebert.com and his nationally syndicated TV show with Richard Roeper -- is America's most powerful celebrity critic. It took Ebert decades to connect first with a local, then a national audience. He understands intuitively who his followers are and what they want
from him; his job is secure.
Not so for most of his peers. That is because daily newspapers are losing circulation, Hollywood advertising and their influence over moviegoers. As publishers struggle to hang on to their readers via online content, blogs and podcasts, some are replacing experienced
critics -- many of whom, like Ebert, have built loyal local followings -- with younger, less expensive models. Newspaper editors seem to believe hiring a younger critic will help them build a wider demo. Although they might deny it, veteran critics Kevin Thomas and Janet
Maslin were pressured to give up their daily posts at the Los Angeles Times and the New York Times, respectively. John Anderson accepted a buyout at Newsday and is now freelancing. Most recently, the Chicago Tribune's Mike Wilmington and the New York Daily News' Jami Bernard were forced out of their long-held gigs.
But when established critics stop reviewing, they often leave behind a gaping hole.
"When audiences lose faith in a paper," says Sony Classics' Bernard, "they end up doing something else." He contends that theater attendance has dropped in such specialty film markets as Boston, Seattle and Miami that have lost popular critics.
To date, the New York Times has resisted such pressures. Its lead critics, A.O. Scott and Manohla Dargis, have yet to establish the kind of bulkhead that Canby and Maslin had during their tenures, but that is partly because neither Scott nor Dargis has a particularly mainstream
sensibility. Both are canny careerists, though, as well as elegant writers who often seem more interested in crafting arcane intellectual arguments than reaching out to their readers. Thus when Scott or Dargis champions a small movie such as "Gunner Palace" or "The Notorious
Bettie Page," it has little impact.
At least Scott and Dargis are encouraged to discourse intelligently about movies. Some of their peers are pushed into being entertainers, promoters and interviewers instead of objective reviewers. Perhaps expressing some sour grapes of his own, respected former Daily News
critic Dave Kehr -- who now writes a weekly New York Times DVD column
-- blogged at http://www.Davekehr.com about his and Bernard's former employer: "During my tenure at the News, Jami and I suffered unbelievable interference from editorial higher-ups, all of whom seemed to believe that they were vastly more capable of registering the 'populist' perspective on a given film than the people they'd somehow (and clearly mistakenly) hired as experts on the subject." (OUH QUE çA ME RAPPELLE QUELQUE CHOSE, çA!)
Kehr goes on to point out that these days, many younger writers are being hired by the likes of the Village Voice: "Oldsters in the field -- which at this point means anyone over 30 -- may want to start looking for a new gig."
But newspapers might be throwing the baby out with the bathwater. Aiming at a youthful readership is a fool's errand. Any parent of a teenager knows where young people go for information about anything: the Internet. Which is where Kehr and many less established critics are now expounding on movies. Such aggregate sites as Rottentomatoes.com
and http://www.Metacritic.com collect and rate film reviews, so that it is possible to check any movie's average score. But they also make it easy to find the critics you like, no matter where they are writing. Punch in "Da Vinci" at http://www.Moviereviewqueryengine.com and 155
reviews pop up, from Scott at the top and 13 http://www.Ecritic.com entries in the middle to the last citation from http://www.Cuttingedge.be -- in Dutch.
One rising cyber-star is http://www.FilmFreakCentral.net's Walter Chaw, who writes with a refreshing candor that you would never find in the print world. In his recent review of "X3," for example, Chaw calls director Brett Ratner "a homophobic, misogynistic, misanthropic moron."
But in a "The House Next Door" blog interview, Colorado native Chaw admits that he struggles to gain entry to screenings, even though his site has three times the traffic of both Denver dailies combined. "I don't know if I'd be as moral," he says, "if I were banking Roger Ebert's or even a living wage."
Eliminating the critical middleman altogether are http://www.Netflix.com and http://www.Criticker.com, which use smart software to measure a visitor's taste by letting them rank movies they have seen. They make uncannily accurate recommendations of movies to see in theaters, rent or buy with a quick click. Criticker also matches its members up with fellow amateur critics with similar taste. It can be intensely pleasurable to wander cyberspace, luxuriating in the company of kindred spirits and revisiting favorite haunts. Such bloggers as Michael Blowhard (http://www.2Blowhards.com), Edward Copeland (http://www.Eddieonfilm.blogspot.com), A.J. Schnack (http://www.Edendale.typepad.com) and Andrew Horbal (http://www.Andyhorbal.blogspot.com) have day jobs and blog for fun,
happy to communicate with like-minded souls. Commerce, promotion and careerism has nothing to do with it.
The critic of the future is still being forged. Big-city newspapers are in the midst of making the inevitable transition to the Internet. Small newspapers will probably lose their local voices. But now there are many cyber critics, amateur and professional, more than happy to fill
the gap.
Alors, sur papier ou sur le net, les critiques?
Car je ne sais pas si vous l'avez remarqué, bien que votre sagacité soit infinie, mais le petit monde des critiques est en émoi. Partout résonnent en effet les questions: à quoi servons-nous, où exercer notre métier, comment le pratiquer ? Le coup de grâce: le Da Vinci Code qui, malgré des articles aussi assassins qu'effarés, a tout de même marché du feu de dieu. Certes, ce film, nous en avions déjà parlé, était critic-proof. Mais le problème reste tout de même. Le critique est-il une espèce en voie de disparition? Anne Thompson, du Hollywood Reporter développe le sujet:
Criticism's status quo getting thumbs down
By Anne Thompson
The media world and cyberspace are abuzz with lengthy debates about the state of film criticism. What should its role be as the rules of the game keep evolving? Several
different forces are putting pressure on film critics. Technology is wreaking havoc not only on Hollywood but also on publishing.
As a generation of top critics move into their 50s and 60s, newspapers are chasing the same young demographic as advertisers and studios. Just as film distribution and marketing are adapting to the rise of digital delivery, the Internet is altering the face of film criticism.
That doesn't mean that film critics are going away. Even though "The Da Vinci Code" already has earned $148 million in North America despite its paltry 23% positive rating on http://www.Rottentomatoes.com, film critics are still a given. It goes without saying that such global commercial juggernauts as "Da Vinci" and "X-Men: The Last Stand" are
critic-proof by definition. That has been true for decades.
From January-April, 11 films opened without being screened in advance for reviewers, amid repeated assertions that print critics are going the way of the dinosaur.
The Wall Street Journal's Pulitzer Prize winner Joe Morgenstern was moved to respond: "I'm not surprised that the studios are skipping critics screenings when some of these atrocities hit the screen. (And then, it should be said, sometimes hit the top of the box office charts; today's movies and moviegoers often deserve each other.) What is there for critics to say, except variations on the theme of Arrrrgh? The mystery is why they didn't start doing this several years ago."
Studio publicists know, Morgenstern says, "that many of their superiors would rather not show films to critics at all. Especially to print critics, who offer more potential loss than gain."
But critics do have a huge impact on independent movies, Morgenstern adds. Tentpole movies with gargantuan ad campaigns don't need critics to brand their titles. But most other movies need reviews, which are crucial to their long-term life, from their theatrical run through
television and DVD. That is why filmmakers kill to get a theatrical platform even in just a few key cities. Films like the 2005 mock-documentary "My Date With Drew" could easily have gone directly to DVD -- but the filmmakers insisted on the legitimization of a theatrical review.
Long gone are the days when the New York Times' Vincent Canby or the Washington Post's Gary Arnold could make or break a movie. But according to Tom Bernard, co-president of specialty distributor Sony Pictures Classics, critics still have a major impact on how well art
films play.
"In the smart movie world, critics have an effect in big movie markets," he says.
Critics can anoint worthy movies at film festivals. And especially in Los Angeles and New York, top critics also have the power to push certain films into Golden Globe and Oscar consideration. Equally influential is the Chicago Sun-Times' Roger Ebert, who not only is a
major force in his hometown but -- thanks to national syndication, http://www.Rogerebert.com and his nationally syndicated TV show with Richard Roeper -- is America's most powerful celebrity critic. It took Ebert decades to connect first with a local, then a national audience. He understands intuitively who his followers are and what they want
from him; his job is secure.
Not so for most of his peers. That is because daily newspapers are losing circulation, Hollywood advertising and their influence over moviegoers. As publishers struggle to hang on to their readers via online content, blogs and podcasts, some are replacing experienced
critics -- many of whom, like Ebert, have built loyal local followings -- with younger, less expensive models. Newspaper editors seem to believe hiring a younger critic will help them build a wider demo. Although they might deny it, veteran critics Kevin Thomas and Janet
Maslin were pressured to give up their daily posts at the Los Angeles Times and the New York Times, respectively. John Anderson accepted a buyout at Newsday and is now freelancing. Most recently, the Chicago Tribune's Mike Wilmington and the New York Daily News' Jami Bernard were forced out of their long-held gigs.
But when established critics stop reviewing, they often leave behind a gaping hole.
"When audiences lose faith in a paper," says Sony Classics' Bernard, "they end up doing something else." He contends that theater attendance has dropped in such specialty film markets as Boston, Seattle and Miami that have lost popular critics.
To date, the New York Times has resisted such pressures. Its lead critics, A.O. Scott and Manohla Dargis, have yet to establish the kind of bulkhead that Canby and Maslin had during their tenures, but that is partly because neither Scott nor Dargis has a particularly mainstream
sensibility. Both are canny careerists, though, as well as elegant writers who often seem more interested in crafting arcane intellectual arguments than reaching out to their readers. Thus when Scott or Dargis champions a small movie such as "Gunner Palace" or "The Notorious
Bettie Page," it has little impact.
At least Scott and Dargis are encouraged to discourse intelligently about movies. Some of their peers are pushed into being entertainers, promoters and interviewers instead of objective reviewers. Perhaps expressing some sour grapes of his own, respected former Daily News
critic Dave Kehr -- who now writes a weekly New York Times DVD column
-- blogged at http://www.Davekehr.com about his and Bernard's former employer: "During my tenure at the News, Jami and I suffered unbelievable interference from editorial higher-ups, all of whom seemed to believe that they were vastly more capable of registering the 'populist' perspective on a given film than the people they'd somehow (and clearly mistakenly) hired as experts on the subject." (OUH QUE çA ME RAPPELLE QUELQUE CHOSE, çA!)
Kehr goes on to point out that these days, many younger writers are being hired by the likes of the Village Voice: "Oldsters in the field -- which at this point means anyone over 30 -- may want to start looking for a new gig."
But newspapers might be throwing the baby out with the bathwater. Aiming at a youthful readership is a fool's errand. Any parent of a teenager knows where young people go for information about anything: the Internet. Which is where Kehr and many less established critics are now expounding on movies. Such aggregate sites as Rottentomatoes.com
and http://www.Metacritic.com collect and rate film reviews, so that it is possible to check any movie's average score. But they also make it easy to find the critics you like, no matter where they are writing. Punch in "Da Vinci" at http://www.Moviereviewqueryengine.com and 155
reviews pop up, from Scott at the top and 13 http://www.Ecritic.com entries in the middle to the last citation from http://www.Cuttingedge.be -- in Dutch.
One rising cyber-star is http://www.FilmFreakCentral.net's Walter Chaw, who writes with a refreshing candor that you would never find in the print world. In his recent review of "X3," for example, Chaw calls director Brett Ratner "a homophobic, misogynistic, misanthropic moron."
But in a "The House Next Door" blog interview, Colorado native Chaw admits that he struggles to gain entry to screenings, even though his site has three times the traffic of both Denver dailies combined. "I don't know if I'd be as moral," he says, "if I were banking Roger Ebert's or even a living wage."
Eliminating the critical middleman altogether are http://www.Netflix.com and http://www.Criticker.com, which use smart software to measure a visitor's taste by letting them rank movies they have seen. They make uncannily accurate recommendations of movies to see in theaters, rent or buy with a quick click. Criticker also matches its members up with fellow amateur critics with similar taste. It can be intensely pleasurable to wander cyberspace, luxuriating in the company of kindred spirits and revisiting favorite haunts. Such bloggers as Michael Blowhard (http://www.2Blowhards.com), Edward Copeland (http://www.Eddieonfilm.blogspot.com), A.J. Schnack (http://www.Edendale.typepad.com) and Andrew Horbal (http://www.Andyhorbal.blogspot.com) have day jobs and blog for fun,
happy to communicate with like-minded souls. Commerce, promotion and careerism has nothing to do with it.
The critic of the future is still being forged. Big-city newspapers are in the midst of making the inevitable transition to the Internet. Small newspapers will probably lose their local voices. But now there are many cyber critics, amateur and professional, more than happy to fill
the gap.
Alors, sur papier ou sur le net, les critiques?
jeudi, juin 08, 2006
U-Carmen
La critique de la semaine. Le film est sud-africain, le réalisateur britannique mais la puissante Carmen, elle, n'y gagne pas au change.
Si tu ne m’aimes pas…
L’ours d’or de Berlin 2005, U-Carmen eKhayelitsha, débarque, mais déçoit.
Carmen est un personnage mythique. À la seule évocation de son nom résonnent déjà dans nos têtes le feu de la passion, la liberté fière et incandescente, la jalousie meurtrière et les grandioses vocalises sur l’amour. Car ce ne sont pas moins d’une cinquantaine de films (cinéma, télé, opéra filmé, d’Otto Preminger à Carlos Saura, de Raoul Walsh à Francesco Rosi) adaptés de l’opéra de George Bizet de 1875, lui-même inspiré de la nouvelle de Prosper Mérimée, qui ont déjà modelés nos imaginaires. Qu’apporte alors ce U-Carmen eKhayelitsha, premier long du metteur en scène de théâtre britannique Mark Dornford-May ? Pour être honnête, pas grand-chose.
Certes, on appréciera la traduction de tous les dialogues et chants en Xhosa, cette langue d’Afrique du Sud aux multiples claquements de langue qui donnent rythme et énergie aux mélodies originales. L’on pourra également admirer le dynamisme et la puissance des interprétations vocales de la troupe Dimpho di Kopane (une troupe locale ayant déjà interprété l’opéra au théâtre). Mais passé ce petit renouveau linguistique, l’acclimatation de la sauvage Sévillane aux réalités de Khayelitsha, un petit township à une vingtaine de kilomètres de Cape-Town, semble, elle, beaucoup plus tiède, incapable dès lors de trouver le souffle nécessaire pour porter le drame à son terme.
La faute, probablement, à une mise en scène plutôt pataude, empruntant d’inutiles effets au vidéo-clip et à des images ternes et sans relief rendant bien vite l’ensemble franchement convenu. La faute aussi à cette Carmen, gironde Pauline Malefane, trop douce, trop souriante, manquant sincèrement de cette vitalité carnassière que l’on attend de voir briller au fond des yeux de l’héroïne. La faute enfin au brigadier Jongikhaya (Don Jose), Andile Tshoni, qui ne parvient jamais à entretenir une chimie crédible avec la belle.
S’ennuyer dans un film sur la passion, c’est tout de même un comble.
lundi, juin 05, 2006
Adapte-moi ça
Après un sondage auprès de ses lecteurs, le Guardian publiait aujourd'hui sa liste des 50 meilleures adaptations de tous les temps, que voici, que voilà:
1. To Kill a Mockingbird de Robert Mulligan (1962)
Adapted from Harper Lee's 1960 novel
2 .One Flew Over the Cuckoo's Nest de Milos Forman (1975)
Adapted from the 1962 novel by Ken Kesey
3. Blade Runner de Ridley Scott (1982)
Adapted from the 1968 novel Do Androids Dream of Electric Sheep? by Philip K Dick
4. The Godfather de Francis Ford Coppola (1972)
Adapted by Mario Puzo from his 1969 novel
5. The Remains of the Day de James Ivory (1993)
Adapted from the 1989 novel by Kazuo Ishiguro
6. Kes de Ken Loach (1969)
Adapted from the 1968 novel A Kestrel For a Knave by Barry Hines
7. Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979)
Adapted from the 1899 novella Heart of Darkness by Joseph Conrad
8 .The Shawshank Redemption de Frank Darabont (1994)
Adapted from the 1982 short story Rita Hayworth and the Shawshank Redemption by Stephen King
9. LA Confidential de Curtis Hanson (1997)
Adapted from the 1990 novel by James Ellroy
10. Brokeback Mountain d’Ang Lee (2005)
Adapted from the 1997 short story by E Annie Proulx
11. A Clockwork Orange de Stanley Kubrick (1971)
Adapted from the 1962 novel by Anthony Burgess
12. Doctor Zhivago de David Lean (1965)
Adapted from the 1957 novel by Boris Pasternak
13. The Maltese Falcon de John Huston (1941)
Adapted from the 1930 novel by Dashiell Hammett
14. Fight Club de David Fincher (1999)
Adapted from the 1996 novel by Chuck Palahniuk
15. The English Patient d’Anthony Minghella (1996)
Adapted from the 1992 novel by Michael Ondaatje
16. Brighton Rock de John Boulting (1947)
Adapted from the 1938 novel by Graham Greene
17. Trainspotting de Danny Boyle (1996)
Adapted from the 1993 novel by Irvine Welsh
18. Rebecca d’Alfred Hitchcock (1940)
Adapted from the 1938 novel by Daphne du Maurier
19. Oliver Twist de David Lean (1948)
Adapted from the 1838 novel by Charles Dickens
20. Schindler's List de Steven Spielberg (1993)
Adapted from the 1982 novel Schindler's Ark by Thomas Keneally
21. The Railway Children de Lionel Jeffries (1970)
adapted from E Nesbit
22. Breakfast at Tiffany's de Blake Edwards (1961)
adapted from Truman Capote
23. Dangerous Liaisons de Stephen Frears (1988)
adapted from Choderlos de Laclos
24 Orlando de Sally Potter (1992)
adapted from Virginia Woolf
25 Empire of the Sun de Steven Spielberg (1987)
adapted from JG Ballard
26 Goodfellas de Martin Scorsese (1990)
adapted from Nicholas Pileggi
27. The Prime of Miss Jean Brodie de Ronald Neame (1969)
adapted from Muriel Spark
28. The Talented Mr Ripley d’Anthony Minghella (1999)
adapted from Patricia Highsmith
29. The Spy Who Came in From the Cold de Martin Ritt (1965)
adapted from John le Carré
30. Lord of the Flies de Peter Brook (1963)
adapted from William Golding
31. Pride and Prejudice de Joe Wright (2005)
adapted from Jane Austen
32. Sin City de Frank Miller, Robert Rodriguez, Quentin Tarantino (2005)
adapted from Frank Miller
33. The Vanishing de George Sluizer (1993)
adapted from Tim Krabbé
34. Jaws de Steven Spielberg (1975)
adapted from Peter Benchley
35. Watership Down de Martin Rosen (1978)
adapted from Richard Adams
36. Nineteen Eighty-Four de Michael Radford (1984)
adapted from George Orwell
37. The French Lieutenant's Woman de Karel Reisz (1981)
adapted from John Fowles
38. Catch-22 de Mike Nichols (1970)
adapted from Joseph Heller
39. Lolita de Stanley Kubrick (1962)
adapted from Vladimir Nabokov
40. Tess de Roman Polanski (1979)
adapted from Thomas Hardy
41. Get Shorty de Barry Sonnenfeld (1995)
adapted from Elmore Leonard
42. The Jungle Book de Wolfgang Reitherman (1967)
adapted from Rudyard Kipling
43. Alice de Jan Svankmajer (1988)
adapted from Lewis Carroll
44. American Psycho de Mary Harron (2000)
adapted from Bret Easton Ellis
45. Charlie and the Chocolate Factory de Tim Burton (2005)
adapted from Roald Dahl
46. Devil in a Blue Dress de Carl Franklin (1995)
adapted from Walter Mosley
47. Goldfinger de Guy Hamilton (1964)
adapted from Ian Fleming
48. The Day of the Triffids de Steve Sekely (1962)
adapted from John Wyndham
49. The Hound of the Baskervilles de Sidney Lanfield (1939)
adapted from Arthur Conan Doyle
50. The Outsiders de Francis Ford Coppola (1983)
adapted from SE Hinton
Vous en conviendrez, les ressortissants de la perfide Albion ont eu la main plutôt légère sur les adaptations francophones. Et c'est pour ça, et aussi pour l'increvable romantique qui aime les romans d'amour et d'aventures et qui sommeille toujours en moi, que je proposerais d'ajouter le Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau: des tirades comme on n'en fait plus, de l'exaltation, de l'honneur, de la grandeur d'âme, de l'amour et un Depardieu qui ne se ridiculise pas...irrésistible.
Et vous?
vendredi, juin 02, 2006
Des nouvelles de moi...
Il y a environ un mois paraissait mon dernier édito dans l'hebdo culturel ICI. Je me faisais en effet déposséder de cette chronique que j'adorais pour des raisons qui ne regardent que le ICI mais me faisait néanmoins proposer de rester critique.
Ce que j'ai essayé.
Hier paraissait dans le ICI ma dernière critique de film (tiens je vous la met aussi, c'est le même prix). J'ai en effet décidé d'arrêter cette collaboration, même si j'y tiendrai encore, du moins jusqu'au prochain rebondissement, la chronique dvd.
Deux raisons.
1) la madame a pu capab'. J'aime avec une passion absolue le métier de critique. Et je l'aime trop pour l'exercer dans un cadre qui selon moi ne le respecte pas. Je ne me sentais plus à l'aise avec les nouvelles directions données à la section et pour le reste, j'userai de la politesse la plus élémentaire: merci, bonsoir.
2) je me suis fait proposer un nouvel emploi à la fois complètement inédit pour moi mais franchement excitant. Je suis en effet depuis lundi responsable de la communication et de la mise en marché pour ATOPIA, une compagnie indépendante de production et de distribution de films (notamment responsable de ce joli méfait: Jimmywork, de Simon Sauvé). Tout un défi dans lequel je pourrai faire exister autrement mais tout aussi sincèrement ma vision du cinéma.
Je continuerai à écrire, ci et là, et surtout ici, parce que j'aime que nos chemins se croisent ainsi.
Et cette fameuse dernière critique? La voilà...suffit de demander
Tout petit, la planète
Dans An Inconvenient Truth, Al Gore nous rappelle que notre planète a vraiment chaud aux fesses
Sillonnant son pays depuis 5 ans pour prévenir des dangers du réchauffement climatique, Al Gore, « l’ancien futur président des Etats-Unis », accumule les conférences pour réveiller ses concitoyens. À visée plus universelle, le documentaire An Inconvenient Truth de Davis Guggenheim (réalisateur des séries The Shield ou Deadwood), déjà applaudi à Sundance et Cannes, monte les extraits de ces conférences pour propager le message tout en sortant à un moment plus qu’opportun pour le politicien qui sommeille toujours en Gore.
Mais peu importe l’agenda caché, car il y a dans An Inconvenient Truth, un message diffusé avec assez de sincérité pour avoir envie de l’écouter. Sous nos yeux terrifiés dans le meilleur des cas, indifférent dans le pire, notre planète est en passe de connaître la pire catastrophe climatique de son histoire. Et très concrètement, si nous en sommes responsables, nous en paierons également les pots cassés.
Graphiques, diagrammes, prévisions en images de synthèses (dont une glaçante prévision des inondations qui pourraient résulter de la fonte des glaciers du Groenland), dessins animés, conseils, site web (www.climatecrisis.net), livre à venir, Al Gore aligne alors toutes les ressources éducatives à sa disposition afin de nous rappeler que l’enjeu, ici, n’est pas que scientifique ou politique, mais bien moral. N’hésitant pas à parler d’éthique ou à évoquer sa foi en la démocratie, il dresse un panorama effrayant de toutes les possibles conséquences de notre entêtement à polluer notre planète. Vulgarisateur (et parfois simplificateur), alourdi par d’inutiles extraits de la vie de Gore qu’il commente en voix-off pour forcer l’empathie, le film qui a plus valeur de document que de documentaire, illustre pourtant sinistrement ce que disait déjà Winston Churchill : «Après des années de procrastination, nous entrons désormais dans l’ère des conséquences ». Effrayant.
Ce que j'ai essayé.
Hier paraissait dans le ICI ma dernière critique de film (tiens je vous la met aussi, c'est le même prix). J'ai en effet décidé d'arrêter cette collaboration, même si j'y tiendrai encore, du moins jusqu'au prochain rebondissement, la chronique dvd.
Deux raisons.
1) la madame a pu capab'. J'aime avec une passion absolue le métier de critique. Et je l'aime trop pour l'exercer dans un cadre qui selon moi ne le respecte pas. Je ne me sentais plus à l'aise avec les nouvelles directions données à la section et pour le reste, j'userai de la politesse la plus élémentaire: merci, bonsoir.
2) je me suis fait proposer un nouvel emploi à la fois complètement inédit pour moi mais franchement excitant. Je suis en effet depuis lundi responsable de la communication et de la mise en marché pour ATOPIA, une compagnie indépendante de production et de distribution de films (notamment responsable de ce joli méfait: Jimmywork, de Simon Sauvé). Tout un défi dans lequel je pourrai faire exister autrement mais tout aussi sincèrement ma vision du cinéma.
Je continuerai à écrire, ci et là, et surtout ici, parce que j'aime que nos chemins se croisent ainsi.
Et cette fameuse dernière critique? La voilà...suffit de demander
Tout petit, la planète
Dans An Inconvenient Truth, Al Gore nous rappelle que notre planète a vraiment chaud aux fesses
Sillonnant son pays depuis 5 ans pour prévenir des dangers du réchauffement climatique, Al Gore, « l’ancien futur président des Etats-Unis », accumule les conférences pour réveiller ses concitoyens. À visée plus universelle, le documentaire An Inconvenient Truth de Davis Guggenheim (réalisateur des séries The Shield ou Deadwood), déjà applaudi à Sundance et Cannes, monte les extraits de ces conférences pour propager le message tout en sortant à un moment plus qu’opportun pour le politicien qui sommeille toujours en Gore.
Mais peu importe l’agenda caché, car il y a dans An Inconvenient Truth, un message diffusé avec assez de sincérité pour avoir envie de l’écouter. Sous nos yeux terrifiés dans le meilleur des cas, indifférent dans le pire, notre planète est en passe de connaître la pire catastrophe climatique de son histoire. Et très concrètement, si nous en sommes responsables, nous en paierons également les pots cassés.
Graphiques, diagrammes, prévisions en images de synthèses (dont une glaçante prévision des inondations qui pourraient résulter de la fonte des glaciers du Groenland), dessins animés, conseils, site web (www.climatecrisis.net), livre à venir, Al Gore aligne alors toutes les ressources éducatives à sa disposition afin de nous rappeler que l’enjeu, ici, n’est pas que scientifique ou politique, mais bien moral. N’hésitant pas à parler d’éthique ou à évoquer sa foi en la démocratie, il dresse un panorama effrayant de toutes les possibles conséquences de notre entêtement à polluer notre planète. Vulgarisateur (et parfois simplificateur), alourdi par d’inutiles extraits de la vie de Gore qu’il commente en voix-off pour forcer l’empathie, le film qui a plus valeur de document que de documentaire, illustre pourtant sinistrement ce que disait déjà Winston Churchill : «Après des années de procrastination, nous entrons désormais dans l’ère des conséquences ». Effrayant.