jeudi, septembre 27, 2007

 

Douce folie


Il n'y a pas que le FNC qui nous occupe cette semaine. Il y a aussi la rétro Guy Maddin au cinéma du Parc où est présenté son dernier film, Brand Upon the Brain!

Quand on veut écrire une critique, on s’astreint souvent à bannir certains mots. "Une sorte de, une espèce de, un genre de" font ainsi partie des expressions qu’on essaye de jeter aux poubelles. Parce que quand on veut transmettre sa relation à un film, quand on veut tenter d’être vrai, on veut du net, du précis, du qui va droit au cœur.

Brand Upon the Brain!, nouvel opus de Guy Maddin, co-écrit par George Toles, nous oblige pourtant à recourir à ces approximations. Brand upon the brain! est une sorte d’autobiographie empruntant au cinéma muet un genre de division en 12 chapitres et à l’expressionnisme une espèce de folie signifiante vertigineuse. Brand Upon the Brain!, c’est l’enfance entre rêve et cauchemar de son cinéaste. Mais Brand Upon the Brain!, c’est aussi une narration étrange assurée par la non moins singulière Isabella Rossellini, des expériences sur des enfants orphelins, un appareil de communication magique, une tache de naissance en forme de Roumanie, un noir et blanc granuleux mais paradoxalement hyper précis.

Brand Upon the Brain! fait en réalité la somme complètement folle de l’œuvre entière de ce doux dingue qu’est Maddin. Une œuvre à part, tapie dans son coin, qui ne ressemble à rien et se fout bien de ne pas pouvoir s’inscrire dans une jolie petite case. Le cinéma de Maddin est à prendre ou à laisser, sans compromis, mais d’une générosité totale pour qui veut bien se laisser captiver.

Maddin n’est pas un démiurge mégalomane. Il est un créateur artisanal au sens noble du terme nous invitant au spectacle halluciné de ses obsessions. Rien de forcé là-dedans, juste une imagination hors du commun et une volonté d’amener le cinéma dans des ailleurs encore inexplorés. Peut-être est-ce le climat de Winnipeg où il réside. Peut-être est-ce simplement une vraie, et paradoxalement saine, folie?

Toujours est-il qu’ il faudrait, pour bien saisir l’œuvre de Maddin, inventer de nouveaux mots. Comme lui invente de film en film un nouveau cinéma.

Au cinéma du Parc à compter de demain

mardi, septembre 25, 2007

 

Totalement subjectif...


mais voilà la liste de films annoncés au Festival du Nouveau Cinéma et qui me mettent l'eau à la bouche! Attention, ça va être long...

-4 mois, 3 semaines et 2 jours de Christian Mingiu
-Caramel de Nadine Labaki
-Control d'Anton Corbjin (YES!!!)
-La France de Serge Bozon
-Tout est pardonné de Mia Hansen-Löve
-La visite de la fanfare d'Eran Kolirin
-L'avocat de la terreur de Barbet Schroeder
-Christopher Colombus, The enigma de Manoel de Oliveira
-I'm not there de Todd Haynes
-Import/Export d'Ulrich Seidl
-My Winnipeg de Guy Maddin
-Nous les vivants de Roy Andersson
-La question humaine de Nicolas Klotz
-Redacted de Brian de Palma
-California Dreamin' de Christian Nemescu
-Deficit de Gael Garcia Bernal
-Elle s'appelle Sabine de Sandrine Bonnaire
-Et toi t'es sur qui? de Lola Doillon
-Maurice Pialat, l'amour existe d'Anne-Marie Faux et Jean-Pierre Devillers
-Les méduses de Shira Geffen et Etgar Keret
-Perspepolis de Marjane Satrapi et Vincent Parronaud
-Young people fucking de Martin Gero
-Ploy de Pen-ek Ratanaruang
-Smiley Face de Gregg Araki

Et encore, ça, c'est en regardant vite vite la programmation! Et je viens de réaliser que le festival ne dure que 10 jours! Au secours :)

lundi, septembre 17, 2007

 

Toronto, la fin


Samedi, le Festival de Toronto annonçait ses prix. Et, pour la 4ème année consécutive, c'est un québécois qui remporte le prix du meilleur premier film canadien: Stéphane Lafleur, avec Continental, un film sans fusil (sortie prévue courant novembre. Jolie affiche, en passant. C'est assez rare pour le souligner).

C'est bien, on est contents, fiers même. Mais pouvez-vous me dire pourquoi ce matin, lundi, on ne trouve aucune mention de cette victoire ni dans Le Devoir, ni dans cyberpresse?

jeudi, septembre 13, 2007

 

C'est un peu tôt pour y penser...


certes. Mais l'académie des oscars vient d'annoncer que cette année, les oscars seraient à nouveau présentés par ce cher John Stewart, animateur du Daily Show et qui les avait déjà présenté en 2006. Dans mes souvenirs, on avait bien rigolé.
Quelques-uns de ses bons moments:
- “I’m surprised
Cinderella Man didn’t win Best Make-up. Imagine the difficulty of making Russell Crowe look like he’d been in a fight.”
- "This is the cha
nce to see all your favorite stars in one place without having to donate any money to the Democratic Party."
- “Björk
couldn't be here tonight. She was trying on her Oscar dress and Dick Cheney shot her.”

Tout ça me donne à rêver: et si on demandait à Marc Labrèche d'animer nos Jutra ?

 

Comme c'est triste, Fengje

Le lieu est beau comme une peinture. Le barrage des Trois gorges, situé en amont de la ville de Fengje en Chine, quelques mois avant son engloutissement final . Beau, justement comme ces peintures gigantesques de Liu Xiaodong qui ont inspiré Jia Zhang-Ke (après lui avoir inspiré son précédent film, le documentaire Dong). Mais triste, aussi. Triste comme peuvent l’être les destructions qu’implique la construction d’un barrage.

San Ming cherche son ex-femme et sa fille. Il ne les a pas vues depuis 16 ans. Shen Hong, elle, cherche son mari disparu depuis 2 ans. Il serait facile de dire que Still Life, lion d’or du festival de Venise 2006 est un film sur la perte. Il l’est, bien sûr, mais il est également tant d’autres choses.

Still Life est également un film d’esthète. Fluide, la mise en scène de Jia Zhang-ke s’y déploie pour magnifier couleurs et textures, tirant de la lumière grise de la moindre pierre, de l’évanescence bleutée du moindre nuage passant dans le ciel, une poésie mélancolique et prenante absolument renversante.

Mais Still Life est encore un film sur l’entre-deux. Situé sur des flancs de montagne, le film, temporellement, se place également à ce drôle de moment entre un libéralisme en train de s’exciter et un communisme en train de s’effondrer. Le passé et le présent se rencontrent dans un lieu où le temps n’existe plus. Car, il ne faut pas se leurrer : Still Life n’est pas un film sur le temps qui passe. Still Life est un film sur le temps qui a passé et qu’on ne retrouvera plus jamais.

Et tranquillement, comme mû par une langueur mélancolique et monotone, Jia Zhang-ke filme les ruines et les oubliés, ceux qui restent entre deux, ceux que le changement laisse sur le bas-côté, ne les galvanisant, ni ne les démoralisant, ceux que l’urbanisation et le galop de l’économie ont laissé à la traîne et qui ont donc le temps de prendre le temps. Comme des morts-vivants, les personnages de Still Life errent au gré d’un abandon où la vie persiste malgré tout à essayer de renaître. Filmant les bouleversements politiques et les décompositions urbaines avec puissance et majesté, le cinéaste use aussi d’une délicatesse gracieuse pour saisir au vol la tristesse fugace de ses personnages. Il y a beaucoup d’angoisse dans Still Life. Mais autant de résignation. Citant Chow Yun Fat, avec une ironie malicieuse, un des personnages résumera parfaitement le film : « la société d’aujourd’hui n’est pas faite pour nous parce que nous sommes trop nostalgiques ». Il faut un moral en acier pour s’attaquer à ce film.

lundi, septembre 10, 2007

 

Cri du coeur


JE VEUX VOIR CONTROL D'ANTON CORBJIN VITE VITE VITE.

Le film qui raconte la vie désespérée du chanteur Ian Curtis (Sam Riley qu'on devine extraordinaire au simple visionnement de la bande-annonce), leader du groupe Joy Division, tourné dans un noir et blanc granuleux et intense, est présenté en ce moment au festival de Toronto (voyez dans les commentaires du message précédent, Denis qui y présente également son film, lui donne une note subjective mais oh combien alléchante).

Ca faisait longtemps qu'un film ne m'avait pas autant mis l'eau à la bouche...

jeudi, septembre 06, 2007

 

Qui a dit...?

The Guardian, qui fait rien qu'à rapporter, a récemment publié un compte-rendu de propos tenus par un réalisateur lors du Festival de Venise. En substance, le bougon déclarait:

"I think movies are getting dumber, actually. Where it used to be 50/50, now it's 3% good, 97% stupid. (...) Hollywood is an industry, it's not an art form, therefore they have to address the bottom line. "

Un indice? C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité....



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