vendredi, novembre 17, 2006

 

Est-ce que c'est ça le futur?

Vous le savez tous, mais les branches chuchotent fort ces temps-ci: le cinéma va mal, le cinéma tel qu'on le connaît n'existera plus d'ici 50 ans, les salles de cinéma se vident aussi vite qu'un poste de Secrétaire de la Défense après une élection de mi-mandat ratée.
Mais une fois passée une légitime petite déprime, que faire? Y'a-t-il même des solutions?
Un critique de film britannique, Matt Hanson, s'il ne répond pas à la question, tente au moins une solution: créer un film entièrement collectif sur le web. Intitulé A Swarm of Angels, le projet vise à réunir toutes les âmes de bonne volonté (50 ooo minimum), chacune s'inscrivant pour la modique somme de 25 livres et chacune pouvant ainsi participer à la conception de la chose. Le film sera ensuite librement distribué via téléchargement sur le web.

Fausse bonne idée? Je suis peut-être extrêmement nostalgique, mais l'idée d'un cinéma aussi virtuel me fait un peu peur. Et le plaisir de voir un film en salles, alors? Et l'impression, même fausse, d'appartenir à une communauté avec laquelle on partage quelque chose pendant deux heures? Et bien sûr, la grande inconnue: dans un projet comme celui-là, que peut bien devenir la notion d'auteur. Voudrait pas être mauvaise ou protectionniste, mais la dernière fois que des internautes se sont mêlés de donner leur avis sur un film, ça a quand même donné le navet confit qu'est Snakes on A Plane....

Comments:
Bah, faut pas s'énerver outre mesure.Le cinéma ne va pas si mal.
À la question: "Est-ce que c'est ça le futur?" Je réponds modestement non, ce n'est pas ça le futur.
Qui peut dire de quoi il sera fait?

Le plaisir en salle est souvent gâché par des moron(ne)s bruyant(e)s, le DVD nous donne la joie du cinéma-maison bien peinard.L'un et l'autre a ses charmes et défauts.
On vit une belle époque je trouve côté cinoche.On peut choisir la façon qu'il nous plait d'y accéder. Et j'appui l'argument qui veut que tenir un livre dans ses mains sera toujours dans les moeurs en l'an 3000 malgré toutes les innovations techniques.
 
Messieurs, vos réponses sont encourageantes, c'est vrai. Mais je vous assure que les gens de l'industrie, comme on dit, sont beaucoup plus pessimistes. C'est malheureux, mais les chiffres sont là: les films n'arrivent plus, sauf rares exceptions, à rejoindre leur public en salles. Or, ni producteurs, ni distributeurs, ni exploitants de salles ne font leur métier par charité.
Je persiste, mais le cinéma va changer, c'est une évidence. La "révolution virtuelle" du livre n'a pas marché, c'est vrai, il ne reste donc plus qu'un seul moyen de lire un livre: l'avoir dans les mains.
Mais il reste encore plusieurs moyens, très vivants, de regarder un film.
Tous ces mouvements nous entraîineront peut-être vers le mieux. Formidable. Mais la solution reste encore à trouver. Et je m'accorde avec vous, il y a peut-être là un bel espoir de voir surgir des propositions aussi créatives qu'innovantes, qui ne feront pas mal à la cinéphilie.
 
Je pense que tu as raison, Simon: les dvd, beaucoup plus lucratifs, sont devenus le "marché" prioritaire pour plusieurs distributeurs. Le problème est que tous les autres, les plus petits, qui croient encore aux salles et aux écrans, n'ont pas le pouvoir de renverser la vapeur. C'est un cercle vicieux.
Evidemment, il reste les festivals et les cinéphiles, ces magnifiques irréductibles. Mais le cinéma en salles, hors James Bond et Da Vinci Code, lui, est véritablement dans une drôle de situation. Le réflexe d'aller voir un film en salles se perd de plus en plus.
 
Mais c'est excellent le Navet Confit. Écoutez par vous-même:
http://www.navetconfit.com/
 
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