jeudi, avril 29, 2010
GODARD, CE MALIN
4minutes25: voilà tout le temps dont ce cher Jean-Luc Godard aura eu besoin pour condenser son nouveau bébé Socialisme (les plus chanceux le verront lors de la prochaine Quinzaine des réalisateurs. Nous? Aucune idée...) et le rendre encore plus intriguant, si c'était possible. Des slogans, des photos, des aphorismes, du bricolage...et du mystère, toujours du mystère, encore du mystère. À près de 80 ans, cette inventivité-là a sincèrement quelque chose de rafraichissant.
Au sujet du génie le plus fou (ou du fou le plus génial) du cinéma franco-suisse, on souligne la parution de la brique biographique d'Antoine de Baecque qui, apparemment, vaut son pesant de cahouètes.
Au sujet du génie le plus fou (ou du fou le plus génial) du cinéma franco-suisse, on souligne la parution de la brique biographique d'Antoine de Baecque qui, apparemment, vaut son pesant de cahouètes.
vendredi, avril 23, 2010
INVITÉ MYSTÈRE
On devrait savoir dans les prochains jours qui s'invitera en dernière minute à la grande fête cannoise. Mais certains ont déjà reçu leur ticket.
Parmi les rescapés: Olivier Assayas, dont le Carlos, présenté Hors Compétition, viendra donc garnir les rangs de la sélection française décidément costaude cette année.
Carlos, comme le terroriste français qui fit trembler le planète dans les années 70 et 80 et qui reprendra ici vie sous les traits d'Edgar Ramirez. Carlos, comme aussi un film de télévision "commandé" par Canal Plus et transformé pour l'occasion en une gargantuesque oeuvre de cinéma de 5h30.
Une oeuvre que Jean-Michel Frodon, ancien monsieur Cahiers, critique toujours aussi émérite, a d'ores et déjà qualifiée d'exceptionnelle, d'épique, d'hors-norme, rien que ça. Du rapport moral à la violence, à la différence entre cinéma et télé en passant par la relation à la fictionnalisation, on se plongera volontiers dans cet entretien vraiment passionnant qu'Assayas, peut-être le cinéaste le plus intéressant à lire (et le moins à voir?), lui donne en exclusivité sur son blog Projection Publique.
Extrait:
"Aujourd’hui, ça me fait ricaner que des gens, parmi les professionnels du cinéma français, essaient d’empêcher la projection du film au Festival de Cannes en disant que c’est de la télévision et pas du cinéma. J’ai envie de leur dire : en effet ce n’est pas le cinéma formaté et asservi que vous faites. C’est une forme de cinéma que vous m’interdiriez de faire, et qui est infiniment plus cinématographique que les trois quarts des merdes que vous produisez. Jamais ca ne m’a traversé l’esprit de faire de la télé. Pour moi, les films sont faits pour être montrés sur grand écran. Le paradoxe est qu’alors que ce film-là n’aurait jamais été financé par le cinéma tel qu’il fonctionne en France, à la télévision, qui est pourtant le lieu de la non liberté dramaturgique et esthétique, il existe des espaces de véritable liberté."
Parmi les rescapés: Olivier Assayas, dont le Carlos, présenté Hors Compétition, viendra donc garnir les rangs de la sélection française décidément costaude cette année.
Carlos, comme le terroriste français qui fit trembler le planète dans les années 70 et 80 et qui reprendra ici vie sous les traits d'Edgar Ramirez. Carlos, comme aussi un film de télévision "commandé" par Canal Plus et transformé pour l'occasion en une gargantuesque oeuvre de cinéma de 5h30.
Une oeuvre que Jean-Michel Frodon, ancien monsieur Cahiers, critique toujours aussi émérite, a d'ores et déjà qualifiée d'exceptionnelle, d'épique, d'hors-norme, rien que ça. Du rapport moral à la violence, à la différence entre cinéma et télé en passant par la relation à la fictionnalisation, on se plongera volontiers dans cet entretien vraiment passionnant qu'Assayas, peut-être le cinéaste le plus intéressant à lire (et le moins à voir?), lui donne en exclusivité sur son blog Projection Publique.
Extrait:
"Aujourd’hui, ça me fait ricaner que des gens, parmi les professionnels du cinéma français, essaient d’empêcher la projection du film au Festival de Cannes en disant que c’est de la télévision et pas du cinéma. J’ai envie de leur dire : en effet ce n’est pas le cinéma formaté et asservi que vous faites. C’est une forme de cinéma que vous m’interdiriez de faire, et qui est infiniment plus cinématographique que les trois quarts des merdes que vous produisez. Jamais ca ne m’a traversé l’esprit de faire de la télé. Pour moi, les films sont faits pour être montrés sur grand écran. Le paradoxe est qu’alors que ce film-là n’aurait jamais été financé par le cinéma tel qu’il fonctionne en France, à la télévision, qui est pourtant le lieu de la non liberté dramaturgique et esthétique, il existe des espaces de véritable liberté."
vendredi, avril 16, 2010
CANNES, CANNES, CANNES
Trop longtemps sans nouvelles...La vie a de ces façons parfois de ne pas laisser le temps. Mais Cannes, on ne pouvait pas laisser passer ça.
Ci et là, quelques grincheux ont râlé: emmerdante, cette sélection, triste, sans relief. Des fous. Des rabats-joie. S'il manque encore 6 ou 7 films (Thierry Frémaux s'est en effet laissé le droit de compléter la liste...avec le Malick? Le Coppola? Le Kechiche? Le Chomet? Le Loach? Le Jia Zhang-ke? À suivre...), si la Quinzaine n'a pas encore abattu ses cartes (et qui sait, aligner d'autres québécois sur la Croisette), la Sélection Officielle présentée hier est tout de même loin de manquer de piquant. À la fois réconfortante et audacieuse, cette liste. Pleine de surprises et d'évidence. Pointue et facile en même temps. Parmi les vraies envies:
-Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois: 5 ans après Le petit Lieutenant, Beauvois l'ultra-sensible au coeur dur revient sur l'assassinat de 7 moines trappistes en Algérie.
-Outrage de Takeshi Kitano: un retour au film de yakuza pour M. Violent Cop et Sonatine, bien sûr que ça met l'eau à la bouche
-Another Year de Mike Leigh: parce qu'on ne voit pas assez Imelda Staunton (Vera Drake) et qu'elle est fantastique.
-Fair Game de Doug Liman: ben oui, un film qui permet à un type capable de faire Mr and Mrs Smith, Jumper, The OC de se retrouver à Cannes, on ne peut pas être autre chose que curieux
-Loong Boonmee Raleuk Chaat d'Apichatpong Weerasethakul: juste pour le plaisir de voir les commentateurs s'arracher les cheveux à prononcer le titre de son film, mais surtout pour voir comment il a transformé en long son court mortifère Letter to Uncle Boonmee.
-Tamara Drewe de Stephen Frears (hors compétition): un pamphlet sur les échecs du féminisme par l'auteur de The Van? Ca ne se rate pas.
-Film Socialisme de Jean-Luc Godard (Un certain regard): parce que comme d'habitude, on a aucune idée de ce à quoi ce film-pamphlet va bien pouvoir ressembler (Patti Smith au générique!) et que forcément, on sera surpris
Mais le vrai chouchou, celui pour qui on traverserait la Manche à la nage si on pouvait, celui qui fait battre le coeur, qui fait déjà deviner le grand film, c'est..... Non, pas Dolan.......
-Rebecca.H de Lodge Kerrigan (Un certain regard): parce qu'on a pas eu de nouvelles depuis l'inoubliable Keane, que 6 ans, c'est trop long et parce que le cinéaste aussi puissant que juste a décidé de se plonger dans une bio de la chanteuse de Jefferson Airplane (Géraldine Paillhas en sera)... Parce que tout ça, entre autres, on surveillera plus qu'attentivement cette édition 2010 de Cannes en faisant d'ors et déjà de Kerrigan notre héros.
Ci et là, quelques grincheux ont râlé: emmerdante, cette sélection, triste, sans relief. Des fous. Des rabats-joie. S'il manque encore 6 ou 7 films (Thierry Frémaux s'est en effet laissé le droit de compléter la liste...avec le Malick? Le Coppola? Le Kechiche? Le Chomet? Le Loach? Le Jia Zhang-ke? À suivre...), si la Quinzaine n'a pas encore abattu ses cartes (et qui sait, aligner d'autres québécois sur la Croisette), la Sélection Officielle présentée hier est tout de même loin de manquer de piquant. À la fois réconfortante et audacieuse, cette liste. Pleine de surprises et d'évidence. Pointue et facile en même temps. Parmi les vraies envies:
-Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois: 5 ans après Le petit Lieutenant, Beauvois l'ultra-sensible au coeur dur revient sur l'assassinat de 7 moines trappistes en Algérie.
-Outrage de Takeshi Kitano: un retour au film de yakuza pour M. Violent Cop et Sonatine, bien sûr que ça met l'eau à la bouche
-Another Year de Mike Leigh: parce qu'on ne voit pas assez Imelda Staunton (Vera Drake) et qu'elle est fantastique.
-Fair Game de Doug Liman: ben oui, un film qui permet à un type capable de faire Mr and Mrs Smith, Jumper, The OC de se retrouver à Cannes, on ne peut pas être autre chose que curieux
-Loong Boonmee Raleuk Chaat d'Apichatpong Weerasethakul: juste pour le plaisir de voir les commentateurs s'arracher les cheveux à prononcer le titre de son film, mais surtout pour voir comment il a transformé en long son court mortifère Letter to Uncle Boonmee.
-Tamara Drewe de Stephen Frears (hors compétition): un pamphlet sur les échecs du féminisme par l'auteur de The Van? Ca ne se rate pas.
-Film Socialisme de Jean-Luc Godard (Un certain regard): parce que comme d'habitude, on a aucune idée de ce à quoi ce film-pamphlet va bien pouvoir ressembler (Patti Smith au générique!) et que forcément, on sera surpris
Mais le vrai chouchou, celui pour qui on traverserait la Manche à la nage si on pouvait, celui qui fait battre le coeur, qui fait déjà deviner le grand film, c'est..... Non, pas Dolan.......
-Rebecca.H de Lodge Kerrigan (Un certain regard): parce qu'on a pas eu de nouvelles depuis l'inoubliable Keane, que 6 ans, c'est trop long et parce que le cinéaste aussi puissant que juste a décidé de se plonger dans une bio de la chanteuse de Jefferson Airplane (Géraldine Paillhas en sera)... Parce que tout ça, entre autres, on surveillera plus qu'attentivement cette édition 2010 de Cannes en faisant d'ors et déjà de Kerrigan notre héros.