jeudi, août 13, 2009

 

SCORSESE, CE HÉROS

Montrez-lui un film en danger, une pellicule menacée, une bobine à restaurer, et il accourt. Martin, notre sauveur. Scorsese, c'est notre Superman du 7e art, notre Wolverine (rapport aux sourcils) des causes cinéma, notre Optimus Prime des salles.

Cette fois, c'est à la suite de l'annonce des suspensions des projections de films au Musée d'Art de Los Angeles que notre héros s'est fendu d'une lettre ouverte dans le LA Times:
"Without places like LACMA and other museums, archives, and festivals where people can still see a wide variety of films projected on screen with an audience, what do we lose? We lose what makes the movies so powerful and such a pervasive cultural influence. If this is not valued in Hollywood, what does that say about the future of the art form? Aren’t museums serving a cultural purpose beyond appealing to the largest possible audience? I know that my life and work have been enriched by places like LACMA and MoMA whose public screening programs enabled me to see films that would never have appeared at my local movie theater, and that lose a considerable amount of their power and beauty on smaller screens."

Juste une question: où sont nos héros à nous lorsque notre cinéma est en danger? Où étaient, par exemple, nos cinéastes visibles lorsque l'Ex-Centris fermait ses portes...?

Comments:
la plupart des films qui passaient à l'ex-centris étaient des films répertoire de matantes (évidement, j'y ai tout de même vu d'incontournable films)...on peut toujours aller voir des bons films ailleurs; forum, du parc, parallèle.

d'ailleurs, le parallèle ne doit-il pas avoir plus de salles dans ses nouveaux locaux?

je crois que s'il devait avoir une mobilisation généralisée au Québec, elle devrait se concentrer sur la cinémathèque qui est la plus importante institution, pour le reste, ça ne ferait que diluer l'impact que peuvent avoir les voix d'ici.
 
Des films de matantes à l'Ex-Centris? Tu y vas fort quand même!

Bien sûr, il reste d'autres salles, bien sûr quand le fameux projet du parallèle se concrétisera, on sera plus heureux. Bien sûr, la cinémathèque... Mais je m'étonne tout de même du manque de solidarité certain du milieu ici lorsque le cinéma vacille...
 
Je voudrais faire observer que les projections de haut niveau du LACMA étaient surtout consacrées au répertoire, alors qu'Ex-centris se consacrait, me semble-t-il, aux primeurs. Cela dit, l'intervention de Scorsese me touche.
 
par films répertoire de matantes (et non film de mantantes), j'entend des films "grand public" d'ici et d'ailleurs, ceux qui ne brassaient pas spécialement la cage de la clientèle d'ex-centris, qui, faut l'avouer, tournait pas mal dans la quarantaine, bourgeoise, etc...c'était ce à quoi servait la filiale d'ex-centris, le cinéma du parc, c'est à dire déservir l'autre clientèle...les deux se complétaient très bien.
 
Avec ou sans Ex-Centris, il manque radicalement de salles au Québec. Il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil au réseau d'art et essai en France pour se rendre compte que le notre est pitoyable.

Mais le point sensible, c'est plutôt que l'expérience en salle est de plus en plus mise de côté. Au profit de quoi? Internet? la cinéma maison? Autre chose que le cinéma? D'ailleurs est-ce que quelqu'un peut expliquer concrètement pourquoi c'est dans une salle de cinéma qu'un film est à son meilleur? Pas facile, pourtant, ça nous remue en dedans. Et c'est pas la quantité de salle, ni la qualité de leur projections, qui excite à s'extasier du plaisir de la projection au cinéma.
 
"Où sont nos héros à nous lorsque notre cinéma est en danger?"
Poser la question, c'est y répondre. Et au Québec, la réponse, c'est qu'on n'en a pas. Nada. Personne. Que dalle :(
 
Les cinéastes visibles
étaient Nulle Part et
invisibles quand l'Ex-Centris
a fermé.C'est typiquement
québécois grande gueule
braillarde,absent comme la pluie dans le désert quand vient
le temps d'agir. Une honte.

Quant à moi le 7e art est
le baromètre mortifère de la culture en 2009.
On parlera tant qu'on voudra
entre nous cinéphiles,de
ceci ou cela qui la détruit
et comment faire pour éviter
la fausse commune définitive.
Un fait demeure à mon avis:
en dehors des festivals
et quelques rares salles,
le cinéma qui interroge et
secoue,se meurt.
Que ce soit au Québec,
en France,en Bulgarie ou
en république xyz.

(C'est évident que la France
a plus de salles comparée
à nous,ils sont 10 fois
plus nombreux!)

La culture reste à mon
grand dam l'apanage de
cercles restreints à travers
les âges,mais force m'est
d'admettre que cette époque
dans laquelle je me démerde
est mercantile,consumériste et nihiliste à outrance.
Une savonnette vendable ou pas.
Profitable ou pas.
An absolute Dog eat Dog world.

Pis les sérénades de Cannes,
Venise,Locarno,Sundance et
autres tapis rouges
m'apparaissent comme autant
de champignons éphémères
dans une terre stérile.
C'est ben beau les prix j'ai
rien contre,
mais si le film est vu par
une poignée de cinéphiles
pendant une semaine ou deux
ça donne quoi au bout du compte
sauf un mince espoir perdu
dans l'océan?

Heureusement il reste encore
des gens comme Scorcese et quelques-uns ici pour péter un gasket de temps en temps,
tout comme ce projet de nouveau
Parallèle,qui j'espère fera
des petits.

Mais là,je rêve.
 
Ca fait aussi du bien de rêver, non?
 
Ça oui,sans rêve il reste
pas grand chose.

("fosse" et non pas "fausse commune",désolé)
 
Manque de solidarité ? Oui et non, on a un beau contre-exemple avec sauvonsledocumentaire.ca
Dans le cas de l'Ex-centris, il faut quand même rendre à Langlois ce qui lui appartient. Pendant 10 ans il a déployé de gros efforts pour porter à bout de bras un style de cinéma de répertoire qui n'est vu que par une poignée de cinéphiles.
Combien de temps encore le cinéma du Parc tiendra-t'il? Combien de temps encore la passion de quelques individus fera vivre un cinéma que les médias délaissent et que le public boude?
Croire que le privé peut sur le long terme se substituer aux institutions gouvernementales est un beau rêve certes, mais somme toute très fragile...
 
Fragile est le bon mot,
mais le public ne peut pas
bouder ce qui ne lui est
pas offert en salle;la faute
aux distributeurs frileux
d'une part,et l'impérialisme
commercial US d'autre part
qui dictent la "marche"
de la plupart des médias
et monopolisent les écrans.

Je n'enlève rien à Langlois.
Grâce lui soit rendue
d'avoir donné trois
fenêtres privilégiées
au cinoche pendant 10 ans.
Sauf que je le remercierai
pas d'en avoir amputé deux
au profit du corporatisme.

S'il a justement donné
aussi longtemps,n'est-ce pas
parce qu'il y a trouvé son
compte pendant toutes
ces années?
L'argument du:
"poignées de cinéphiles
à bout de bras" ne peut
tenir pendant dix ans;
moi pas convaincu de cet
argument pantoute.

Franchement...
I'm no Don Quichotte you
know,mais l'état du cinéma
me préoccupe parce qu'il est
pour moi un baromêtre
hyper-sensible de la
signification de l'art
pour une nation.

Dans un aussi petit pays
que le Québec non-assumé,
que peut-on espérer
sauf des giclées
sporadiques?

Le cinéma du Parc durera
tant qu'il se concentrera,
tout en économisant sur la
qualité des projections;
il y réussit assez bien
jusqu'à maintenant.
C'est là qu'on en
est rendus pour
le cinéma "autre" avec
quelques salles dont
la Cinémathèque,le
Parallèle,le Dauphin,
le Goethe,et quelques
autres phares disséminés.

I mean, pour une ville
d'un million de population
c'est pas le Pérou.
J'imagine facilement la
famine totale en dehors
des grands centres qui se
résument à Montréal et Québec.

:-)
 
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