vendredi, octobre 12, 2007

 

L'avocat du diable

Oui, je sais, le FNC a commencé et on a en par-dessus la tête (3 gros coups de coeur pour le moment: Persépolis, Elle s'apelle Sabine et Pialat, l'amour existe. Mais pour les détails, je vous renvoie au site de 24 Images). Mais les distributeurs sont de folichons coquins et profitent aussi de ce vendredi pour sortir de leur besace quelques perles. Comme Michael Clayton.

Depuis 12 hommes en colère, on le sait : au cinéma, il suffit parfois d’une poignée d’hommes pour refaire rimer justice et droit. The Firm, Erin Brokovich, The Insider…la liste est longue de ces films qui nous ont fait croire à la victoire de David contre Goliath, aux triomphes des plus petits sur les plus grands, aux succès des individus contre les entreprises. Ne nous emballons pas, ça reste du cinéma, mais l’effet feel good est en général garanti.

Sauf dans Michael Clayton. Car si le film s’inscrit dans cette jolie lignée, il en complexifie néanmoins un peu la donne, puisant ses inspirations dans le grand cinéma solide et juste des années 70. Ni petit, ni faible, Clayton est en effet un joueur majeur du monde juridique, employé d’un cabinet d’avocats chargé de « faire le ménage », une façon polie de désigner les sales besognes dont il doit s’acquitter, notamment dans le cas qui nous occupe, celui de défendre les intérêts d’une multinationale agrochimique. Mais Clayton est aussi un homme qui doute, au bord de la ruine, empêtré dans une vie de famille chaotique et sans issue. Michael Clayton est l’homme de toutes les situations sauf de la sienne.

Premier film réalisé par le scénariste Tony Gilroy (auteur de la série des Jason Bourne), Michael Clayton est un thriller juridique enlevé mais surprenant. Ne tirant pas tout à fait les ficelles qu’on s’attend à voir tirées, il abandonne sur le côté la notion lassante d’héroïsme individuel et la frénésie des grands idéaux pour tripatouiller plutôt du côté des destins brisés et des amertumes mal guéries. Et pour ne pas basculer dans le mollasson, le manichéen ou le lourd, il fallait au film un acteur. Un grand acteur. Trouvant enfin un rôle à se mesure, George Clooney s’y colle avec une conviction totale, chargeant cet anti-héros désabusé et las d’une densité attachante. Baignant dans un univers fait de mensonges et de manipulations, mis en scène avec une précision et une sobriété exemplaires, plein d’une fébrilité captivante, Michael Clayton est un film d’une intelligence rare.

Comments:
J'ai vraiment s-u-p-e-r hâte! La bande annonce à elle seule donnait le goût d'en voir plus et ce billet vient de donner le coup de grâce.

Shame on Quebec City, la version originale n'est malheureusement pas à l'affiche...
 
C'est parce que vous craquez pour Georges Clooney, avouez :)
 
Pas de VO? Quelle misère, épicure. Je compatis.

Et non, Yvan, c'est parce que ce film me donne raison de craquer pour George!
 
J'aime bien taquiner ;)
 
C'est bien beau tout ça, mais que fais-tu de Why Did I Get Married? qui est en tête du box-office? Comme The Game Plan en tête pendant deux week-ends? Je crois que le cinéphile veut savoir.
 
C'est vrai, Antoine, tu as raison. The Rock n'est pas reconnu à sa juste valeur de brosse à toilette. C'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute.

Si je t'avais écouté plus tôt, j'aurai encore ma job :)
 
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