mercredi, mars 14, 2007
La vie en rose
Olivier Dahan nous fait le coup du souviens-toi
Piaf. La môme. Monument de la chanson française. Des gestes sur scène à faire pâlir d’envie une mama italienne. Une voix à crever les cœurs. Piaf, petit oisillon des rues devenue aigle du micro. Une légende.
Le cinéma s’était déjà payé la visite obligatoire du site historique. C’était sous la direction de Claude Lelouch en 1983, dans Edith et Marcel, et Evelyne Bouix se tapait l’ingrat boulot de faire revivre la dame en noir. Aujourd’hui, en 2007, c’est sous la houlette d’Olivier Dahan que le mythe reprend des forces.
Pourtant, dieu sait qu’on ne l’attendait pas aux commandes de ce film-monstre, Dahan. Déjà mort, Le petit Poucet, Les Rivières Pourpres 2, pas exactement une filmographie de rêve, ça. Rien non plus pour le prédestiner à grimper cet Everest. Rendons à César…, vu l’ampleur de la tache, il ne s’en sort pas si mal.
Il faut dire que la vie de Piaf fut loin d’être un long fleuve tranquille de gloire, d’art et de fortune, un parcours prêt-à-filmer. Non, Piaf, ce sont plutôt l’enfance misérable dans les rues de Belleville au début du siècle, la maison close de grand-maman, un papa artiste de cirque fauché, la manche dans la rue, un amour de cinéma fauché en plein vol et l’alcool et la morphine en guise de cache-misère. Mais c’est plutôt par touches impressionnistes, évitant de s’apesantir dans un pathos déplacé que Dahan dépeint cette vie, volant de l’enfance de la môme à ses éclats new-yorkais, de son lit de mort à son adolescence, de sa grandeur à sa déchéance sans souci de respecter une quelconque linéarité chronologique.
Et si l’ensemble se fait parfois un peu trop succession de tableaux léchés présentant chacun à son tour une vedette venue faire son petit tour (de Depardieu à Emmanuelle Seigner, en passant par Sylvie Testud et Pascal Gregory, le who’s who du cinéma français est présent), le rythme de l’œuvre, lui, en devient prenant, évitant le piège du biopic en 3 actes prévisibles. Évidemment, ce choix narratif escamote aussi quelques passages importants de la vie de Piaf, laissant au spectateur le libre plaisir de combler les trous (Moustaki, Montand et Aznavour, essentiels dans le parcours de la môme sont ainsi à peine effleurés)
Mais La vie en rose ne serait rien sans celle qui le porte de bout en bout, avec une présence assez soufflante : Marion Cotillard. Il y a quelque chose de magique dans sa prestation. Car si ses gestes outrés, maniérés et sa gouaille trafiquée agacent dans la première demi-heure du film, c’est tranquillement, petit à petit, que la métamorphose a lieu sous nos yeux. Comme un papillon sortant de sa chrysalide, Cotillard devient Piaf, jouant aussi bien l’exubérance de ses 20 ans que la misère physique et morale de ses 47 ans (l’âge de sa mort, elle en paraissait 87).
Lui donnant vie jusqu’au bout des ongles sans jamais l’imiter, Cotillard joue tout avec la même intensité, la même gravité faisant dès lors de Piaf ce personnage plus grand que nature, avec ses bonheurs et ses failles, ses gouffres et ses douceurs. Et dans quelques moments de grâce, comme cette joie d’enfant qui frétille dans ses yeux lors de sa première rencontre avec Marlène Dietrich ou cette souffrance pure qui démantibule son corps lorsqu’on lui annonce la mort de son amoureux, le boxeur Marcel Cerdan, on peut furtivement lire un des plus beaux hommages qu’on ait pu rendre à la môme Piaf.
Piaf. La môme. Monument de la chanson française. Des gestes sur scène à faire pâlir d’envie une mama italienne. Une voix à crever les cœurs. Piaf, petit oisillon des rues devenue aigle du micro. Une légende.
Le cinéma s’était déjà payé la visite obligatoire du site historique. C’était sous la direction de Claude Lelouch en 1983, dans Edith et Marcel, et Evelyne Bouix se tapait l’ingrat boulot de faire revivre la dame en noir. Aujourd’hui, en 2007, c’est sous la houlette d’Olivier Dahan que le mythe reprend des forces.
Pourtant, dieu sait qu’on ne l’attendait pas aux commandes de ce film-monstre, Dahan. Déjà mort, Le petit Poucet, Les Rivières Pourpres 2, pas exactement une filmographie de rêve, ça. Rien non plus pour le prédestiner à grimper cet Everest. Rendons à César…, vu l’ampleur de la tache, il ne s’en sort pas si mal.
Il faut dire que la vie de Piaf fut loin d’être un long fleuve tranquille de gloire, d’art et de fortune, un parcours prêt-à-filmer. Non, Piaf, ce sont plutôt l’enfance misérable dans les rues de Belleville au début du siècle, la maison close de grand-maman, un papa artiste de cirque fauché, la manche dans la rue, un amour de cinéma fauché en plein vol et l’alcool et la morphine en guise de cache-misère. Mais c’est plutôt par touches impressionnistes, évitant de s’apesantir dans un pathos déplacé que Dahan dépeint cette vie, volant de l’enfance de la môme à ses éclats new-yorkais, de son lit de mort à son adolescence, de sa grandeur à sa déchéance sans souci de respecter une quelconque linéarité chronologique.
Et si l’ensemble se fait parfois un peu trop succession de tableaux léchés présentant chacun à son tour une vedette venue faire son petit tour (de Depardieu à Emmanuelle Seigner, en passant par Sylvie Testud et Pascal Gregory, le who’s who du cinéma français est présent), le rythme de l’œuvre, lui, en devient prenant, évitant le piège du biopic en 3 actes prévisibles. Évidemment, ce choix narratif escamote aussi quelques passages importants de la vie de Piaf, laissant au spectateur le libre plaisir de combler les trous (Moustaki, Montand et Aznavour, essentiels dans le parcours de la môme sont ainsi à peine effleurés)
Mais La vie en rose ne serait rien sans celle qui le porte de bout en bout, avec une présence assez soufflante : Marion Cotillard. Il y a quelque chose de magique dans sa prestation. Car si ses gestes outrés, maniérés et sa gouaille trafiquée agacent dans la première demi-heure du film, c’est tranquillement, petit à petit, que la métamorphose a lieu sous nos yeux. Comme un papillon sortant de sa chrysalide, Cotillard devient Piaf, jouant aussi bien l’exubérance de ses 20 ans que la misère physique et morale de ses 47 ans (l’âge de sa mort, elle en paraissait 87).
Lui donnant vie jusqu’au bout des ongles sans jamais l’imiter, Cotillard joue tout avec la même intensité, la même gravité faisant dès lors de Piaf ce personnage plus grand que nature, avec ses bonheurs et ses failles, ses gouffres et ses douceurs. Et dans quelques moments de grâce, comme cette joie d’enfant qui frétille dans ses yeux lors de sa première rencontre avec Marlène Dietrich ou cette souffrance pure qui démantibule son corps lorsqu’on lui annonce la mort de son amoureux, le boxeur Marcel Cerdan, on peut furtivement lire un des plus beaux hommages qu’on ait pu rendre à la môme Piaf.
Comments:
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Gang.. j'ai pas la force d'écrire ou d'argumenter mais..._________
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________ ____________ Augendre-là______________ ________
auj, édition du 15 mars 07__________en général et en particulier_________________ ________________ ce serait pas ça qu'ils appellent_____________
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________________ un Débile Léger? Un Vrai-là? ________________________
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________ ____________ Augendre-là______________ ________
auj, édition du 15 mars 07__________en général et en particulier_________________ ________________ ce serait pas ça qu'ils appellent_____________
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________________ un Débile Léger? Un Vrai-là? ________________________
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Bah c'est peut-être simplement de l'éducation populaire? Peut-être qu'un jour il y aura une anthologie de ses textes: «Ce que cinéma est» (on en a un début ici).
On pourra y retrouver les pierres angulaires telles que :
«Ce n’est pas une nouveauté: le cul fait vendre»,
«Allons-nous donc vers une aggravation de la relation public-critique (qui n’est déjà pas en grande forme)? C’est fort probable. Est-ce un problème? Pas sûr... Si chacun reste intègre...»,
«Je l’admets, c’est triste à dire, mais le monde est (aujourd’hui) ainsi fait: les grands studios gagneront toujours à la fin. À moins d’avoir l’âme d’un Don Quichotte de la pellicule, il faut s’y résoudre intelligemment. Cela veut dire, profitons, nous aussi, du système qu’ils ont imposé»
ou encore
«Évidemment, Stallone n'est pas John Huston».
On pourra y retrouver les pierres angulaires telles que :
«Ce n’est pas une nouveauté: le cul fait vendre»,
«Allons-nous donc vers une aggravation de la relation public-critique (qui n’est déjà pas en grande forme)? C’est fort probable. Est-ce un problème? Pas sûr... Si chacun reste intègre...»,
«Je l’admets, c’est triste à dire, mais le monde est (aujourd’hui) ainsi fait: les grands studios gagneront toujours à la fin. À moins d’avoir l’âme d’un Don Quichotte de la pellicule, il faut s’y résoudre intelligemment. Cela veut dire, profitons, nous aussi, du système qu’ils ont imposé»
ou encore
«Évidemment, Stallone n'est pas John Huston».
Ou bien celle-là:
"N'oublions pas que "That wind that shakes the Barley" a obtenu la dernière Palme D'Or Cannoise...Une nouvelle fois le Festival se distingue par son conformisme(BABEL AURAIT ÉTÉ UNE PALME DOR PLUS ORIGINALE).Évidemment c'est un bon film.Évidemment..." ZZZZZZ
Ya pas à dire,Augendre est une belle invention: pour endormir un hystérique ou pour réveiller un mort.
"N'oublions pas que "That wind that shakes the Barley" a obtenu la dernière Palme D'Or Cannoise...Une nouvelle fois le Festival se distingue par son conformisme(BABEL AURAIT ÉTÉ UNE PALME DOR PLUS ORIGINALE).Évidemment c'est un bon film.Évidemment..." ZZZZZZ
Ya pas à dire,Augendre est une belle invention: pour endormir un hystérique ou pour réveiller un mort.
Ici en France, la Môme marche très fort et même si comme Helen le décrit très bien, ça tourne parfois à du chauvinisme patrimonial (autant pour le mythe Piaf que pour le "beau monde" qui se succèdent à l'écran), la prestation de Cotillard et la vision de Dahan font de ce film une bonne biopic.
En tout cas, j'avais également fait une petite critique sur ce film. Je t'invite finalement à venir la consulter si tu as le temps de me dire ce que tu en penses.
En tout cas, j'avais également fait une petite critique sur ce film. Je t'invite finalement à venir la consulter si tu as le temps de me dire ce que tu en penses.
Sur mon invitation, j'y ai emmené ma mère de 77 ans à Trois-Rivières.
Elle connaissait bien la Piaf. Elle a aimé. Moi aussi.
Très bien, mais pas transcendant qu'on s'est dit en sortant.
Elle connaissait bien la Piaf. Elle a aimé. Moi aussi.
Très bien, mais pas transcendant qu'on s'est dit en sortant.
Tu es un bon fils, Yvan :)
Parfaitement d'accord avec toi, très bien, certains passages très émouvants mais pas transcendant.
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Parfaitement d'accord avec toi, très bien, certains passages très émouvants mais pas transcendant.
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