mercredi, mars 07, 2007

 

La phrase mystique de la semaine

Lue dans Technikart

"Je ne vois pas pourquoi les gens attendent d'une oeuvre d'art qu'elle veuille dire quelque chose alors qu'ils admettent que leur propre vie ne mène à rien" - David Lynch (New York Times)

Ou comment trouver des justifications un tit peu foireuses pour ne pas avoir à commenter son oeuvre...

Comments:
Ouvrez bien les oreilles... David Lynch n'a jamais jamais rien eu à dire de ses films. Il s'exprime toujours de façon très détachée par rapport à son travail, dans les documentaires, en entrevue etc. Faut bien l'avouer...
 
Ça me fait penser à Bruno Dumont qui répondait à la question des Cahiers «Il y a une leçon à la fin de Flandres, une morale?»

-«Je ne sais pas, je m'en fous. Je ne m'intéresse pas à la morale, ni à la «signification». Quand Cézanne peint la Sainte-Victoire, elle «signifie» quoi? L'histoire est un prétexte pour faire affleurer des désirs, des conflits de désirs, par les moyens de la mise en scène».

Et de John Ford, plus succinct: «It's no use talking to me about art, I make pictures to pay the rent.»
 
"Rien de neuf sous le soleil de ma cendre incandescente."

Heu... La phrase mystique (prise 2) de la semaine?

Oh Mickey! You're so fine,
You're so fine, you blow my mind.
Hey Mickey!
 
Ooooh! Il a vraiment écrit ça je viens de voir!!!!!!!!! J'en saigne du nez! La cigarette (fumer excite notre indiscipline?!!), la bonne morale...

Augendre fallait t'inventer mec!
 
En vous lisant, je me remémore des moments savoureux ou, tout à coup, le dialogue entre l'artiste et son public (ou son exégète) devient un dialogue de sourd.

Par exemple, à la fin des années 80 (ça ne me rajeunit pas), Frederick Wiseman était venu présenter Titicut Follies à Montréal. Une discussion avec le cinéaste suivait la projection. Un spectateur demande : " si vous n'étiez pas cinéaste, que feriez-vous ? ". Wiseman répond : " Je ne sais pas. C'est comme si vous me demandiez : si j'avais une soeur, est-ce qu'elle mangerait de la soupe ? ".

Cette semaine, à la Cinémathèque, le pianiste Gabriel Thibaudeau demandait aux enfants venus assister au programme " Alice " de Disney : pourquoi les films de l'époque étaient-ils muets ? Un enfant répond : " Parce qu'il y avait un pianiste pour faire le son ? ".
 
Je me tape des jeux de questions-réponses et autres procès d'intentions depuis des mois.. et je te jure Marco que les 'gens veulent savoir!!!' - l'artiste a réponse a tout, a toujours le secret de son travail, il sait expliquer toutes ses énigmes, ses intentions, ses SYMBOLES aussi... Épuisant.
 
Je passerai encore sûrement pour la naïve de service, mais je trouve ça plutôt beau que les "gens veuillent savoir". D'où vient l'oeuvre, pourquoi elle existe de cette façon à ce moment, pourquoi l'artiste a choisi le cinéma pour s'exprimer et pas la sculpture sur patates?

Après tout, l'artiste et le journaliste, quand ils se rencontrent vraiment, ne sont pas là pour parler de leurs petits émois personnels, mais bien pour confronter leurs visions du cinéma. Parfois, ça ne marche pas, mais quand la vraie rencontre est là, on entend parfois de vraies déclarations d'amour au cinéma. Ca peut être très émouvant.

Qu'un artiste refuse d'emblée de s'interroger sur la nature de sa relation à ce média me semble un peu mégalo. Parce qu'après tout, ce n'est pas tant lui en tant que lui-même qu'on veut entendre, mais bien lui en tant que composant du ciné.
Mais c'est peut-être ma cendre incandescente qui s'emballe là :)
 
Il est atteint de galimatias lui causant des boursouflures incandescentes.
 
Pour passer dans une passe de ma vie où je ne me comprends pas trop, je trouve que cette phrase a bien du sens.

Alors faut prendre et laisser. Je ne dis pas qu'il ne devrait pas expliquer ses oeuvres, seulement c'est vrai qu'il n'y a pas grand monde qui se comprend totalement.
 
Je trouve cette phrase très à son image. Je préfère les auteurs qu'il faut décoder aux bavards expansifs.Ce n'est jamais facile de parler de ses tripes.C'est comme demander: Pourquoi avez-vous deux yeux et un seul nez.Ça demande une énergie folle que l'on aimerait dépenser ailleurs.

MICKEY!
On aimerait tant passer à autre chose, mais chaque semaine il apporte sa récolte de perles, impossible de passer à côté.
Il est comme les accidents sur la route.
Impossible de ne pas ralentir,curieux que nous sommes de voir le gâchis hebdomadaire.
 
Oui mais... Est-il l'écraseur de chiens ou le chien écrasé... mmh..
 
Ni l'un ni l'autre. Que l'on me corrige si je me trompe. He's in between.Ni viande ni poisson.
Un hybride soporifique et indigeste.

"I married a man from out of space". He must want something from us. Beware boys. Il utilise la vitrine du ICI cinéma pour passer ses pseudos théories socialisantes personnelles.
Mais nous sommes là Denis(et tous les tinami(e)s), et nous veillons au grain contre vents et marées.
Et je pencherais plus pour le chien écrasé dans l'avenir.Ceci dit sans aucune animosité, on parle entre nous.
 
J'oubliais. Pour l'instant, il nous écrasent pas à peu près.
J'imagine que tout dépendra du cerveau au-dessus de lui pour changer le statut.
L'espoir mène les vies à ce que l'on dit.
 
Yvan, oui, cette phrase est probablement à son image, mais ce qui m'intéresse chez Lynch n'est justement pas son image, mais ses films!

Tout ça pour dire que perso, j'ai tendance à préférer les bavards expansifs et généreux aux mystérieux mystiques. Je comprends, par contre, les cinéastes de ne pas vouloir se livrer au premier journaliste venu en une demi-heure où on ne lui posera que quelques questions convenues en exigeant des réponses. La création est un acte d'une intimité totale, il faut créer une confiance avec l'interviewé, ça prend du temps et une réelle passion. C'est le travail du journaliste. Celui du cinéaste est par contre de laisser la porte ouverte sur son univers. Que les deux s'y rencontrent ensuite tient de la magie de la rencontre elle-même.

Sur l'autre sujet qui nous passionne, "théories socialisantes"? Pas sûre...on parle quand même d'un gars qui m'a dit, lors de sa première rencontre avec nous, que "mes textes étaient trop à gauche"!!!!
 
Je trouve que cet article résume bien le personnage. J'avoue que j'ai un peu du mal. Mais c'est une façon de faire, même si je serai tenté de dire "dommage". Il préfère peut-être jouer de l'inexplicable pour ne pas casser le mythe.
 
Difficile de ne pas être daccord avec toi Helen :), je voulais dire par là que je préfère ceux qui en "mettent" moins, à ceux qui beurrent trop épais.
J'ai trouvé l'entrevue de Lynch qu'Antoine a postée tout de même révélatrice, d'un journaliste assez habile.

"Trop à gauche"...Une autre perle...On va finir par vendre les colliers au Marché aux Puces si ça continue."Et ta soeur, elle est à droite?!" Lui il est nulle part, sauf dans l'champ...
 
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