mardi, février 06, 2007
Moi aussi, veut n'en gagner des millions
Drôle de bestiole que ce concours, à débuter demain sur le site My Space Movie MashUp et dans lequel, après avoir posté votre court-métrage et que celui-ci ait été choisi par un jury composé entres autres par Sienna Miller, Anthony Minghella et Andrew MacDonald – producteur de Trainspotting (cherchez l’erreur), vous pourriez gagner la chance de vous voir offrir un million de livres pour réaliser un long-métrage. Enfin, je dis vous, mais j’exagère un peu (et c’est pour ça que vous m’aimez, je le sais) puisque le concours n’est ouvert qu’aux résidents britanniques.
Drôle de bestiole, disais-je donc. A première vue, l’idée fomentée par les producteurs de Vertigo Films et de Film4 est belle, généreuse, pleine de fleurs et de sourire. Sauf que (la vie serait si triste sans sauf que)…le concours permettra également aux utilisateurs du site, une fois le gagnant choisi, de donner leurs avis sur le titre, les dialogues, le scénario du projet. On se rappelle ce que ça avait donné avec Snakes on a Plane. Et mine de rien, c’est peut-être aussi l’intégrité de la vison du brave gagnant qui risque d’en prendre un coup.
Autre sauf que…Sauf que, ici encore, le court-métrage n’apparaît que comme une carte de visite pour passer au long. Il y a quelques semaines, Les Inrockuptibles affichaient sur leur une ce drôle de titre : court-métrage : tremplin ou impasse? Difficile en effet, malgré toutes les bonnes volontés du monde, de considérer le court comme un genre en soi. Il doit mener à quelque chose, ouvrir une porte. Bizarre quand même: lorsqu'un romancier écrit une nouvelle, personne ne lui casse les pieds en lui disant, et le vrai roman, c'est pour quand?
Ce n'est pas le moment d'un grand plaidoyer pour le court, mais quand je vois l'incroyable pépinière de talent au Québec dans ce domaine (vous en voulez des noms, en vlà: Roy, Edoin, Lavoie, Fortin, Giroux...), je me dis que ça mériterait bien qu'on s'y arrête vraiment, dans des salles de cinéma. Et pas parce que tous ces regards portent en eux les graines de grands réalisateurs de demain, gnagnagna. Mais bien parce qu'ils sont déjà les grands cinéastes d'aujourd'hui. Ce serait trop bête de les laisser passer.
La relève, la relève, c'est pas une raison pour se faire mal.
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