jeudi, mai 11, 2006

 

Stupeur et tremblements


C'est le film de la semaine: Sylvie Testud y est formidable, Alain Corneau s'y rachète de ses désolants Mots Bleus et les mots de la Nothomb s'y faufilent comme dans du velours.

Culture d’entreprise
Stupeur et tremblements : le livre était un plaisir, le film l’est tout autant.

Visiblement piqué par une mouche inspirée et malicieuse, Alain Corneau (Tous les matins du monde, Nocturne Indien) se frotte à l’univers de l’écrivaine belge Amélie Nothomb en adaptant son roman Stupeur et tremblements, grand prix de l’Académie française en 1999. Une belle rencontre.
Inspiré par l’expérience de la romancière dans une multinationale nippone au début des années 90, Stupeurs et tremblements nous présente ainsi Amélie, jeune européenne vénérant le Japon et engagée comme interprète au sein de l’entreprise Yumimoto. Sans réelle tâche à accomplir, elle accepte pourtant de bonne grâce toute mission (tourneuse de calendriers, photocopieuse en chef…) que ses supérieurs hiérarchiques veulent bien lui confier. Mais cela ne suffit pas à convaincre sa ravissante supérieure directe, Mlle Mori (convaincante Kaori Tsuji) avec laquelle Amélie finit par à nouer une étrange relation, aussi cruelle que raffinée, aussi humiliante que sophistiquée.
À milles lieues des images d’Épinal sur le Japon, Stupeurs et tremblements fait alors de la fidélité à l’œuvre originale une de ses premières qualités. Ton primesautier sans être frivole, dialogues précis et intelligents, analyse de la complexité des rapports humains servie par une voix-off légère et bien amenée, auto-fiction sans trace de complaisance nombriliste, la touche Nothomb est en effet respectée à la lettre sans jamais pourtant que cela ne desserve le regard du cinéaste. Mis en scène avec élégance et une dose d’onirisme charmante, ce quasi huis-clos fluide et harmonieux pénètre ainsi les étonnants codes de la culture d’entreprise japonaise, se servant judicieusement d’un Sésame appelé Sylvie Testud. Lumineuse, parlant tant le japonais que la langue de Nothomb avec un naturel sidérant et justement césarisée pour ce rôle, la comédienne mêle ampleur et fantaisie pour ne devenir rien de moins que le plus attachant des traits d’union entre l’Orient et l’Occident.

Comments:
Enfin! Il est arrivé! Ça fait quand même un bail que je l'attendais celui-ci. Heureux de constater que ce film vous a plu et vos commentaires envers ce film ne font qu'augmenter ma hâte à le découvrir sur grand écran après avoir dévoré le roman.
 
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