mercredi, janvier 31, 2007

 

Rock my world




Soyez patients, vers la fin, y'a un effet spécial de flammes dément.

ps: utilisez le lien url dans le titre du message, depuis que j'ai bêtement switché à blogger beta, youtube et ce gentil blogue ne veulent plus se parler...chicane de nouveaux mariés

mardi, janvier 30, 2007

 

Promenons-nous dans les bois


À l'occasion de la rétro GVS à la Cinémathèque ouvrant ses portes le 31, je ressors du placard une critique de son dernier film, Last Days



Dans Last Days, Gus Van Sant tente de faire revivre le mythe Kurt Cobain. Ou pas tout à fait. Mais un peu quand même.

Ces dernières années, Gus Van Sant nous a habitué à ses concepts d’étudiant poseur, comme dans cette reprise de Psycho plan par plan, ou à ceux frôlant le génie formel, comme dans Gerry et Elephant. Rassurons-nous, c’est bien dans la lignée de ces deux derniers beaux objets, avec lesquels il forme d’ailleurs une trilogie, que Last Days s’inscrit.

Le 5 avril 1994, Kurt Cobain, 27 ans, leader du groupe Nirvana et icône d’une génération, se suicide. Personne ne sait ce qu’il s’est réellement passé durant les derniers jours avant sa mort. Et c’est bien ce qui intéresse Van Sant, tout comme l’intéressait le pourquoi de la tuerie de Columbine et le déroulement de la balade dans le désert de deux gars dont un seul revint. Mais Van Sant a cette élégance pudique de ne pas chercher l’explication, de simplement offrir sa version organique des faits, sans recul métaphysique ou distance interrogatrice. Le cinéaste plonge plutôt dans ces mystères, main dans la main avec ses sujets, pour mieux pouvoir en cerner l’impalpable vérité.

Cette plongée au cœur des sensations explique bien alors pourquoi les fans de Cobain ne trouveront pas dans ce Last Days de quoi nourrir leur idôlatrie. Certes, Michael Pitt (Hedwig and The Angry Inch, The Dreamers) ressemble comme deux gouttes d’eau sale au héros crado, même s’il s’appelle Blake. Certes encore, il vit là ses derniers jours dans une maison délabrée, paumée dans la forêt, entouré de quelques copains sangsues. Certes enfin, c’est avec finesse que Van Sant convoque autour de Pitt une armada pointue des représentants du monde rock contemporain (Asia Argento, Lukas Haas, guitariste du groupe Bunny, aux côtés de Vincent Gallo, Kim Gordon de Sonic Youth en représentante de maison de disques).

Mais ce qui compte avant tout dans Last Days, bien plus que de faire revivre quelques instants une mythologie du bonhomme, c’est l’observation ressentie d’un homme au bord du gouffre, d’un archange sur le point de perdre ses ailes. La douleur n’y est pourtant pas tonitruante ou vitupérée, mais calme, comme résignée. Ajoutant à la mélancolie générale par ses propres compositions, dont un Death to Birth assez poignant, Michael Pitt dépasse en réalité le seul cadre de son rôle pour personnifier directement la souffrance.

C’est alors avec une maîtrise formelle hallucinante, superbe, que Van Sant met en scène son homme marmonnant dans les bois, ouvrant une boîte de Kraft ou recevant un représentant des pages jaunes. Déployant son arsenal de plans séquences hypnotisants, de cadrages équilibrés et subtils, de répétitions et ellipses rusées, il laisse son sujet errer et trébucher dans des images d’une rigueur artistique entière. Sans oublier ce travail sur le son, remarquable qui, entre de longues plages de silence, laisse planer sur le film une mélopée des derniers instants plutôt émouvante. Il faut l’avouer, le mélange est fascinant, malgré quelques allusions christiques lourdaudes. Pourtant, à bien y regarder, l’ensemble continue à respirer le creux, le vide.

Quelque chose manque, comme un réel attachement au personnage. Prêtant souvent le flanc à la sur-interprétation, l’oeuvre captive aussi, peut-être, en jouant plus simplement de notre envie perverse de s’abreuver à la dérive d’un autre, de nous abandonner à la contemplation du chaos. Si le sujet trottait dans la tête du cinéaste depuis 1996 (Pink, son roman publié en 97 évoquait déjà le suicide d’une rock-star), Last Days apporte néanmoins, et quelles que soient ses réelles intentions, une perturbante et envoûtante conclusion à cet étrange portrait en trois parties d’un pays véritablement à la dérive.

vendredi, janvier 26, 2007

 

Plus ça va, plus c'est n'importe quoi...


Jesus est amour. Mais sait-il faire des coktails ou piloter des avions de chasse? Pas sûr. Heureusement, le jésus nouveau est arrivé....

A lire, dans The Guardian
It's official - Tom Cruise is divine In a week in which we hardly need reminding that religion is the answer, not the problem, there is excellent news for imbeciles, or "Scientologists" as the sect's leaders euphemistically insist on referring to its followers. Specifically, Tom Cruise is the new Jesus. Right backatcha, Richard Dawkins!

"Jésus revient! Que tout le monde fasse semblant d'être occupé!", Jean Yanne.


jeudi, janvier 25, 2007

 

Chair à oscar?




Un petit test pour passer le temps: pourriez-vous gagner un oscar?




J'ai encore du chemin à faire, voilà mon résultat

You scored 24
Gallant nominee. You clearly know your way around the Oscar minefield and have launched your campaign on the back of a prestige project. That said, you're still too wet behind the ears, and too much of an unknown quantity for the Academy voters. Prepare to smile and clap graciously when another name is called.

mardi, janvier 23, 2007

 

De la définition de "soutenir"

Les Jutra n'en peuvent plus de le dire, leur mission est de soutenir et de promouvoir le cinéma québécois.
A voir les nominations annoncées aujourd'hui (et le pactole ramassé par Bon cop, bad cop), je me pose la question: qu'est-ce qu'ils entendent vraiment par "soutenir"?
Parce que si c'est, comme je l'entends, mettre de l'avant notre cinéma dans ce qu'il a d'audacieux, de spécifique, d'inspirant, d'artistique, je dois me rendre à cette triste évidence, c'est bel et bien raté.
Si c'est, par contre, se mettre tout contre ceux qui n'ont pas une seconde besoin de soutien, donner des tapes dans le dos à une clique fière de faire moins bien que les américains, exhiber ce que notre cinéma peut avoir de plus racoleur, de plus insipide, de plus déprimant, et bien là, bravo.

Imaginez si les oscars avaient donné la majorité de leurs nominations à Lethal Weapon.....Faut croire que par ici, le ridicule ne tue vraiment pas.

 

Sans cinéastes, il n'y aurait pas de cinéphilie.

Et c'est Bernard Émond qui nous le rappelle par le biais d'une "Lettre aux jeunes gens qui me demandent comment devenir réalisateur" parue dans le toujours excellent Hors Champ.

pour se donner envie: "Les gens qui veulent être réalisateurs ne m'intéressent pas. Ce sont ceux qui veulent faire des films qui m'intéressent."

La parole y est nette, la réflexion soutenue et le ton passionné. Que pourrait-on demander de plus?

lundi, janvier 22, 2007

 

En bref

*Congorama est sorti en France, nous le savons tous. Les Inrockuptibles n'ont rien trouvé de mieux que de qualifier le film de Philippe Falardeau de "sympatoche fable québéco-belge". Les critiques devraient payer des amendes quand ils utilisent des expressions à la con.



*J'ai vu Enfermés dehors, nouvelle comédie d'Albert Dupontel. Brouillonne, déconneuse, chaotique, pas au niveau de Bernie, mais bon dieu, que j'aime Dupontel. Et Terry Jones et Terry Gilliam en itinérants, ça ne se refuse pas.


*L'abbé Pierre est mort aujourd'hui à 94 ans. L'occasion de revoir Hiver 54 de Denis Amar. Lambert Wilson y fait le bon abbé.


*Mike Tyson aurait bien voulu être l'adversaire de papy Sly dans Rocky VI. Pépé a refusé. On a échappé à un beau festival de has-beens.


*Dans Newsweek, Di Caprio avouait avoir voulu arrêter sa carrière après Titanic de peur de ne rester à tout jamais qu'un beau minet. Demain, on annoncera très sûrement qu'il est nominé pour un oscar dans The Departed. Si j'étais lui, je ne regretterai pas trop d'avoir continué


*Little Miss Sunshine a gagné le prix du meilleur film 2006 décerné par la Guilde des Producteurs Américains. Talent: 1. Babel: 0

vendredi, janvier 12, 2007

 

La phrase du jour

'Of course there are nude scenes ... I'm Dutch!'
Paul Verhoeven dans The Guardian

Je sais que ce type a fait d'insupportables cochonneries (vous reprendrez bien une petite tranche de Showgirls?...Non? Vraiment?). N'empêche, selon moi Starship Troopers est une satire des plus incisives, Robocop se laisse regarder et j'ai franchement hâte de voir son dernier Black Book

jeudi, janvier 11, 2007

 

Avis à la population

Amis cinéphiles, à vos connexions.

Pour son magnifique et bientôt à couper le souffle site web, 24 Images est à la recherche d'un programmeur génial capable de naviguer aussi dans PHP que dans MySQL (ne me regardez pas avec ces gros yeux, moi non plus, je ne sais pas ce que ça veut dire)
Vous connaissez les critères, beau, bon, pas cher et avec une bonne haleine de préférence.
Alors si vous avez ça dans votre poche, merci de vous manifester!

lundi, janvier 08, 2007

 

Demain est un autre jour...

...Et s’il ressemble à celui dépeint par Alfonso Cuarón dans Children of Men, on ferait mieux de s’y préparer dès maintenant.

Plantons le décor. Nous sommes en 2027. Le ciel n’a jamais été aussi gris et après la subite et inexplicable stérilité des femmes, le monde n’est plus qu’un dépotoir à ciel ouvert dans lequel le désespoir dispute le haut du panier à l’intolérance totalitariste. Des camps de réfugiés ressemblant à s'y mépendre à la prison d'Abou Ghraib ou au ghetto de Varsovie poussent comme des champignons. Bien malgré lui et hanté par un traumatisme gros comme le bras, bref comme tout anti-héros bogartien qui se respecte, un homme (absolument parfait Clive Owen) est chargé de protéger une jeune femme, première créature enceinte depuis 18 ans.

Ce décor si poisseux, cette aventure si traumatique, ce sont ceux de Children of Men, nouvelle réalisation du mexicain Alfonso Cuarón à qui tous les lauriers faussement donnés à son comparse Iñárritu devraient bien plus légitimement revenir.

Car Cuarón, tranquille dans son coin, a bâti le plus intéressant des parcours en ces quelques années. Après quelques hollywooderies et un détour par la télé, il réalise en effet son premier film en espagnol, sa langue natale. Grand bien lui en prend, le résultat chaud bouillant s’appelle Y tu mamá también et le place directement dans la catégorie des regards neufs. L’air de rien, c’est alors le troisième épisode des aventures du magicien binoclard, Harry Potter, sur lequel il appose sa patte entremêlée de gothisme bon ton et d’expressionnisme pur jus. Un style est né.

Arrive maintenant ce Children of Men, adapté d’une nouvelle de celle que nombre de plumes trop enclines à la facilité aiment à appeler "la reine du suspense", P.D. James. Non. P.D. James n’est pas la reine du suspense. Elle est plutôt l’impératrice du désespoir à en juger par ce récit sombre, plombant, terrifiant. Dans un monde où l’espoir est mort, la vie n’a plus aucune valeur (l’équation est simplissime : plus de bébés=plus de civilisation), il ne faut pas plus de 15 secondes pour que l’homme retrouve sa nature profonde, celle d’un loup pour les autres hommes, à la sauvagerie d’une violence inouïe.

D’autant plus terrifiante, cette idée, en réalité, qu’elle se situe dans une toute petite vingtaine d’années et ne se fonde pas sur quelques prédictions farfelues ou théories fumeuses. Non. Ici, ce sera davantage une bonne vieille anticipation à l’ancienne, de celle dont Orwell savait nous gaver, au réalisme saisissant. Une anticipation soigneusement chaotique aussi, dans laquelle rien n’échappe à l’implacable mécanique du pire. Télévision partout, fascisme latent, climat ruiné, haine des autres portée à son incandescence, bref une société du futur d’où ne surgit aucune amélioration et dont nous sommes exactement en train de planter les graines en ce moment.

Mais ce glaçant récit ne serait rien sans la touche Cuarón. Mettant son style nerveux sans être emphatique, soigné sans être complaisant au service de son histoire plutôt qu’à celui de sa gloriole personnelle, le cinéaste accompagne chaque mouvement d’un regard diablement pessimiste où le gris et le brun rivalisent de nuances. Mariant au rétro-futurisme des décors plus vrais que nature un sens du réalisme méticuleux qui fait réellement froid dans le dos en nous promettant des lendemains qui déchantent salement, plongé dans une photographie pesante et prenante et mis en scène avec un sens du rythme aussi parfait qu’angoissant, Children of Men est la vraie première claque de l’année 2007. P.D. James et Alfonso Cuarón sont deux oiseaux de malheur qu’on ferait mieux d’écouter. Sous peine de gueule de bois sévère.


vendredi, janvier 05, 2007

 

ah ben ça, ça fait plaisir!

Mon tout petit ego-trip du début d'année!

Vous le savez peut-être, ou pas, mais la Cinémathèque québécoise va bientôt nous gâter (encore...) en nous offrant la rétro de ce cher Gus Van Sant (du 31 janvier au 14 février). Et dans la Revue de la Cinémathèque, quelle n'est pas ma surprise de découvrir non seulement le texte de présentation de l'oeuvre signé Denis Côté (mais, ça je le savais déjà) mais zaussi, p. 19, un petit bout d'une de mes critiques sur Last Days...
Alors, voilà, je suis contente et flattée et pleine de rouge aux joues. Raison de plus pour me précipiter à cette rétro, d'autant que je n'ai jamais vu Mala Noche, premier essai du brave Gus.

mercredi, janvier 03, 2007

 

Ze TOP 10

Allez, les top 10, c'est comme les voeux, on a tout le mois de janvier pour les faire.

Donc, pour 2006, mes meilleurs sont;
*United 93 de, Paul Greengrass
*Little Children, T. Field
*Shortbus, J. C. Mitchell
*Le petit Lieutenant, X. Beauvois,
*La moustache, E. Carrère,
*The Queen, S. Frears,
*La tourneuse de pages, D. Dercourt,
*Les amants réguliers, P. Garrel,
*Borat, L. Charles
*Little Miss Sunshine, J. Dayton, V. Faris

Keane et Caché sont absents, je le vois bien aussi. Mais c'est qu'ils étaient là dans mon top 2005! Sinon, Keane nous raflerait tout, mes amis!
Pour résoudre tout cela, je nomme donc Keane (L. Kerrigan) mon DVD numéro 1 de l'année!

Et pour mes pires...y'avait le choix, mais les cancres de l'année sont:
Karla, J. Bender
Poséidon, W. Petersen
Basic Instinct 2, M. Caton-Jones

Rayon blockbusters, un petit plaisir coupable avec Superman, B. Singer

Et enfin, les derniers petits coups de coeur,
-Felicity Huffman dans Transamerica, D. Tucker
-Holy Lola, B. Tavernier
-le très hitchockien Anthony Zimmer, J. Salle

mardi, janvier 02, 2007

 

2007, ça rime avec très chouette

Mes plus beaux....

Je vous retrouve en ce beau 2 janvier 2007, ragaillardie, reposée et bien prête à profiter encore de votre belle compagnie cette année.
C'est la tradition, après avoir bien mangé, bien bu, bien remercié le petit Jésus, on passe aux voeux. Alors que vous souhaiter?
Des bons films, encore des bons films, toujours des beaux films, évidemment. Bon, c'est sûr, là, comme ça, c'est pas gagné, mais on se laissera surprendre, c'est tout.
Un paysage cinéma qui se prend au sérieux, tiens, ça aussi, ce serait chouette.
Et une chaîne cinéma sur le câble qui nous rediffuserait nos petites merveilles d'antan en VO sous-titrée, ce serait pas le bonheur, ça (en passant, ARTE s'est pas privé en ce temps des fêtes pour offrir une mini-rétro Visconti, ça pourrait pas donner des idées à notre ARTV, ça?)
Ou encore une critique vaillante qui ne serait pas tombée sous le coup d'une interdiction de penser (pire que l'interdiction de fumer, celle-là, si vous voulez mon avis)? Ou bien même des rayons DVD aussi garnis que ceux de la Fnac? Ou encore un festival à qui on donnerait les moyens de faire dans l'exceptionnel? Ou encore la création d'un ciné-club, un vrai, à l'ancienne, avec projections et débats qui dureraient tard dans la nuit, ça fait pas un peu rêver, ça?

Bref, tout ça, et plus encore, je nous le souhaite. En n'oubliant pas, bien sûr, le bonheur d'être heureux, tout simplement.

ah j'oublais, les résolutions...de mon côté, rien de bien neuf, sauf peut-être cesser d'avoir ce haut-le-coeur désagréable dès qu'on me parle du Ici, ça ferait changement...
Et vous?

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